Lion d'Angers. Pourquoi est-ce devenu si difficile de se loger ?
La préfecture du Maine-et-Loire a réévalué la situation du Lion d'Angers sur les besoins en logements, constatant une tension immobilière. Sur le terrain, le maire et une agence immobilière confirment avec des prix élevés, moins logements disponibles et des difficultés pour loger les nouveaux arrivants.
Publié : 4 novembre 2025 à 12h30 - Modifié : 4 novembre 2025 à 15h36 Alexis Vellayoudom
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"On a aujourd'hui une pression importante sur l'habitat", confie d'emblée le maire Etienne Glémot. En témoigne, la réévaluation récente du Lion d'Angers sur le zonage des besoins en immobilier. Il y a deux semaines, la préfecture du Maine-et-Loire a passé la commune de C à B2. En d'autres termes, le marché du logement est de plus en plus tendu sur le Lion d'Angers avec des prix qui s'envolent, et de moins en moins de logements qui se libèrent. À l'échelle départementale, la commune de bientôt 6 000 habitants est désormais classée au même titre que les agglomérations angevine et choletaise. C'est d'ailleurs la seule commune du département hors de ces agglos, classée à ce niveau.
Proximité et dynamisme
Interrogez n'importe quel Lionnais sur l'une des raisons qui aurait permis d'attirer plus de monde au Lion d'Angers. Tous vous parleront de la création de la 2x2 voies vers Angers. À partir de 2017, les habitants de la commune mettent à peine une demi-heure pour rallier le centre-ville d'Angers. Idem dans l'autre sens. En prime, de la belle route. "C'est royal", sourit Hector Pelé, gérant de l'agence immobilière Nestenn du Lion d'Angers et arrivé dans le coin en 2016.
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"Royal" aussi d'un point de vue économique pour les entreprises. La logistique est facilitée et la main d'œuvre est à portée de main. "On a aussi la chance d'être au centre d'un territoire en plein-emploi avec des industries qui recrutent, analyse le maire Etienne Glémot. Vous prenez Angers, Segré, Château-Gontier et même Châteauneuf-sur-Sarthe avec Pomone. Toutes les industries de ce secteur recrutent. Même chez nous avec Elivia ou les Vergers-du-Port de Montreuil-sur-Maine. On a beaucoup de demandes de main d'œuvre. Et puis, on a toutes les facilités du quotidien, la santé, les écoles, les collèges, le périscolaire."
"En location, on se retrouve parfois avec des 135 m² pour un loyer de 1 250 €. C'est exorbitant"
Jusqu'en 2020, la commune est en capacité d'absorber les nouveaux arrivants à des prix raisonnables. Puis la Covid-19 pointe le bout de son nez. La crise sanitaire va chambouler le marché. "Après Covid, tous les biens partaient très vite. On a vendu des biens de 160 m² pour 350 000 €, voire 400 000 €, c'est énorme pour le secteur, se remémorre Hector Pelé. Le souci, c'est qu'on pensait que ça allait se réguler en 2023 avec l'augmentation des taux, mais les prix n'ont pas baissé. Ça a été une année compliqué."
La faute au fameux "effet covid" avec l'arrivée de Parisiens et d'investisseurs de l'immobilier ? "Dans le Maine-et-Loire, ça a existé et dérégulé certains marchés comme Angers. Mais au Lion d'Angers, c'est un autre problème", confie l'agent immobilier. L'un des facteurs : la réglementation. Jusqu'en 2021, le Lion d'Angers tourne, en moyenne, à 45 nouveaux logements par an. "L'administration a décidé de nous bloquer parce qu'on en produisait trop par rapport à ce qui était autorisé. Le nouveau SCOT (schéma de cohérence territoriale), nous en a imposé 38", rappelle Etienne Glémot.
L'offre s'est raréfiée alors que les prix, malgré un léger rééquilibrage, sont toujours élevés. 10 € le mètre carré. "En location, on se retrouve parfois avec des 135 m² pour un loyer de 1 250 €. C'est exorbitant, constate Hector Pelé. Vous avez aussi des vendeurs qui se sont arrêtés sur les prix de 2021. Ils ont eu du mal à accepter la diminution de la valeur de leurs biens puisque le voisin a vendu l'année dernière, à un prix beaucoup plus important et que notre maison est forcément meilleure que celle du voisin. Il y a une décorrélation entre le marché, le secteur et le logement. Et comme les prix restent élevés, aujourd'hui, vous avez une majorité des gens qui ne veulent pas quitter leur logement, car il y a la crainte de ne pas retrouver derrière."
"On a une famille en attente qui dort dans sa voiture. Le père travaille au Lion d'Angers"
Pour traduire ce phénomène, la mairie du Lion d'Angers prend l'exemple des logements sociaux. "Historiquement, on avait 15 % de rotation, c'était possible de reloger du monde derrière. En 2024, on se rapprochait des 6 %. Ça a congestionné le marché. Les gens ont peur de ne pas trouver. Le parcours résidentiel est bloqué", s'alarme l'édile lionnais. D'autant plus que la demande augmente. La commune enregistre une année record avec 270 dossiers pour les logements sociaux, contre une centaine les années précédentes. "On a une famille en attente qui dort dans sa voiture. Le père travaille au Lion d'Angers." Comme toutes les familles, elle sera reçue par l'adjointe au logement qui devra prioriser en fonction du "projet local".
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La question du logement est devenue un véritable enjeu économique. Les entreprises attirent, mais encore faut-il pouvoir loger tous ces salariés. "Elivia m'appelle très régulièrement pour des salariés qui ne peuvent pas se loger sur le Lion d'Angers. Et là, il y a une entreprise de La Sablonnière qui m'a sollicitée. Ils m'ont dit « Écoute, Étienne, ça n'avance pas assez vite. Tu nous vends une parcelle. Et nous, on va construire 10 logements pour nos salariés ». Et même quand Burger King s'est installé, il y avait des besoins en logements, ça a été un problème" énumère le maire.
Difficile de s'installer pour les primo-accédants
S'il y a bien un public qui pâtit de la situation, ce sont les jeunes. "Les villes comme Angers sont très très chères pour des jeunes qui veulent acheter. Et le Lion d'Angers doit être un refuge pour ces jeunes-là. Seulement, les prix ont tellement grimpé que c'est devenu difficile pour eux d'acheter", se désole le maire. "En 2017, on pouvait estimer une maison de 95 m² avec trois chambres à 180 000 euros. Aujourd'hui, les mêmes maisons, au même endroit, vont être plutôt aux alentours de 250 000, ajoute Hector Pelé. En plus, il faut justifier d'un apport. Tout le monde, surtout les jeunes, n'a pas les moyens de mettre 25 000 € sur la table pour acquérir. On est obligé de renvoyer les primo-accédants vers Andigné, Gené, Thorigné, Montreuil-sur-Maine où il y a moins de commodités."
Pour améliorer les choses, la Communauté des Vallées du Haut-Anjou a adopté en 2023 un Programme local de l'habitat sur 6 ans. Sur les 38 logements construits chaque année : 25 % de logements sociaux et 10 % de PSLA, prêt social location accession. "C'est important, parce qu'un terrain qui vaut 90 000 €, vous allez le mettre à 30 000 €. Et on va construire ces logements avec Jaxed, qui est une filiale de Meldomys. Ils ont l'agrément pour construire des logements primo-accédants, avec une TVA à 5,5 % contre 20 % habituellement. Au final, vous aurez un pavillon T5 à 210 000 €. C'est complètement accessible pour des primo-accédants et des jeunes", défend Etienne Glémot. Le classement de la commune en B2 permet aussi de débloquer le prêt à taux zéro. "On l'attendait depuis 2 ans, ça va possiblement permettre d'ouvrir de nouvelles négociations."
Côté bâti, 28 logements collectifs et quatre maisons individuelles de Maine-et-Loire Habitat vont sortir de terre en juin 2026 dans le lotissement de Revion. Une seconde résidence seniors de 20 logements devrait voir le jour, avenue des Tilleuls. "C'est 20 personnes âgées qui vont libérer des maisons", note le maire. Enfin, 90 logements sont à l'étude sur la Petite-Chaussée, un quartier à 9,5 millions d'euros qui pourrait se retrouver à accueillir quelques uns des 80 salariés du futur casino. "Il y a une dynamique économique positive, maintenant, il faut qu'on suive sur le logement tout en contenant les prix." En soit, profiter des opportunités économiques qu'offre la proximité avec l'agglomération angevine, tout en évitant de se faire avaler par ce phénomène de métropolisation. Un défi que devra relever la prochaine équipe municipale.
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