Allergies : peut-on prendre son traitement sans danger ?

Les premières émissions de pollen ont débuté plus tôt cette année, et malgré l'épidémie de coronavirus la prise des traitements reste indispensable, alertent les Pollinariums sentinelles de France.

21 avril 2020 à 16h52 - Modifié : 21 avril 2020 à 16h56 par Coralie Juret

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Crédit : illustration Free-Photos / Pixabay

Les pollens sont déjà de retour en Pays de la Loire. Le dactyle, le vulpin et la flouve ont commencé à émettre depuis le 20 mars, à la faveur notamment d'un hiver plus doux. Le Dr Dominique Chevallier est vice-président des Pollinariums sentinelles de France (APSF) qui observent ces émissions depuis le jardin de la Perrine à Laval ou le parc de Bellefontaine à Angers. L'allergologue nantais insiste sur l'importance de prendre son traitement pour les allergies sévères, même en pleine épidémie de coronavirus.

“Il faut vous traiter, d’abord parce que c'est confortable de ne pas être traité, c’est un risque d’évolution vers de l’asthme ou vers quelque chose de plus sérieux. Les antihistaminiques, sans aucune arrière pensée sans risque, les corticoïdes inhalés, les pulvérisations nasales : sans problème non plus, on peut les prendre, et il faut les prendre d’autant plus que si on a le Covid et qu’on a le nez qui coule, on va contaminer encore plus son environnement. Par contre les corticoïdes par voie générale, à éviter ou à discuter au coup par coup avec le médecin traitant”.

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Il n'y a par ailleurs aucun risque de confondre les symptômes du Covid-19 avec son allergie au pollen, ajoute le Dr Chevallier, “les patients connaissent d'ailleurs très bien leur maladie”. De leur côté les pollinariums sentinelles reprennent progressivement leurs publications sur les émissions de pollen. On peut toujours les interroger sur leur site https://www.alertepollens.org/.

Quelle prise en charge après le déconfinement ?

Sécuriser la prise en charge des patients inquiète les spécialistes, à l'image de l'allergologue nantais Dominique Chevallier. On connaît encore mal le nouveau coronavirus et le temps durant lequel les malades guéris sont immunisés, rappelle le médecin et vice-président de l’APSF. 

“On n’a pas la possibilité d’avoir les équipements qu’ont les médecins en service de réanimation, pourtant on va examiner des patients qui par la force des choses seront probablement à un certain moment contaminants. On sait maintenant qu’il y a des formes asymptomatique notamment chez les enfants, nous allergologues on voit beaucoup d’enfants. Donc oui, on est effectivement inquiets pour la suite des évènements et la manière de gérer ça au mieux, sans prendre de risque pour les patients, sans prendre de risques pour nous non plus”.

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Pour l'instant, rien n'indique que les personnes allergiques sont plus vulnérables face au Covid-19 mais une chose est sûre, les allergies non traitées peuvent faciliter l'entrée du virus. On peut prendre son traitement sans risque à l'arrivée des pollens, insiste donc le Dr Chevallier. Un appel à son médecin traitant s'impose toutefois pour les corticoïdes par voie générale à éviter en cas de contamination par le nouveau coronavirus.