Rentrée scolaire : à La Cornuaille, des parents s'inquiètent des classes surchargées

Pour cette rentrée, l'effectif de l'école Jules Verne est en hausse. Les parents réclament l'ouverture d'une quatrième classe.

31 août 2022 à 13h06 par Alexis Vellayoudom

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Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant l'école pour demander une quatrième classe
Crédit : DR

La rentrée s'annonce angoissante pour des parents de la Cornuaille. Avec une hausse des effectifs pour la rentrée 2022, les parents espéraient l'ouverture d'une quatrième classe pour améliorer les conditions d'accueil, mais l'Éducation nationale reste muette. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant l'école le vendredi 26 août.

L'histoire commence à la mi-juin, les enseignants informent les représentants de la municipalité et des parents d'élèves que l'école est placée en "vigilance ouverture" pour avoir une classe supplémentaire, "on a une augmentation des effectifs qu'est assez régulière. Et on arrive à un seuil qui fait que l'administration nous a laissé un espoir qu'il pourrait avoir l'ouverture d'une quatrième classe", raconte Bertrand Tual, parent et membre du Conseil d'école. 

 

26 élèves par classe

 

Le 28 juin, renversement de situation, la Commission paritaire reporte le vote faute d'accord avec le Directeur administratif des services départementaux de l'éducation nationale. Les parents décident alors d'écrire une lettre au DASEN, signée par 70 parents, mais aussi des élus locaux et personnels municipaux, "on a des attestations de tous les parents qui inscrivent leurs enfants en petite-section comme quoi les enfants seront bien là, à la rentrée. À aujourd'hui, on a aucune réponse", poursuit le père. 

 

Bertrand Tual explique pourquoi les parents demandent l'ouverture d'une quatrième classe
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pour le moment, les 80 élèves prévus à la rentrée seront répartis en trois classes de 26 élèves en triple niveau. Une situation qui angoisse les parents, "sachant qu'on est dans un contexte de milieu rural où il y a un certain nombre d'enfants qui ont plutôt besoin d'être soutenus. Il y a des élèves en difficulté, des élèves en situation de handicap [...] les enfants en triple niveau pour les apprentissages de l'école, avec des enseignantes aussi dynamiques et motivées soient-elles qu'on a, ces pas de bonnes conditions pour les enfants", confie Bertrand. 

 

Des parents agacés par la politique du chiffre

 

Pour l'Éducation nationale, vos enfants sont-ils des chiffres ? C'est en tout cas l'interrogation de ces parents avec cette notion de seuil. Bertrand Tual dénonce cette politique comptable : "d'être sur une petite école sur la nôtre, l'effet de seuil est plus fort. Si vous prenez une école à 6 ou 7 classes avec trois ou quatre élèves en plus, vous pouvez obtenir une ouverture. Nous, on a l'impression qu'avec nos trois classes, il faudrait qu'il y ait 8 élèves en trop par classe pour obtenir une ouverture. On a l'impression d'avoir une administration qu'a une logique d'épicier, ils font des moyennes, des taux d'élèves par classe, mais ça ne correspondant pas à la réalité du terrain".

 

 

Les parents dénoncent la politique du chiffre
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Les parents craignent aussi que cette situation use les enseignantes, "je pense que comme tout le monde, elles ont leurs limites et a trop tirer sur la corde, elles pourront pas faire plus que leurs capacités. Elles ne sont pas magiciennes non plus", confie Bertrand. "Notre directrice va rester avec une journée de décharge par mois ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour organiser ce qui serait nécessaire pour les enfants à savoir des sorties, des intervenants extérieurs, ce qu'on peut attendre d'une école aujourd'hui". 

Les parents ont écrit un mail au député Philippe Bolo pour lui demander de faire bouger les lignes. Ils n'excluent pas de faire d'autres actions.