Angers. Shein va installer un magasin physique dans le centre-ville

C'est une annonce qui a sûrement fait grincer des dents les boutiques de vêtements du centre-ville d'Angers. Ce mercredi 1er octobre, la plateforme chinoise de vêtements en ligne Shein a annoncé l'ouverture de six boutiques physiques en France. À partir de novembre, Shein s'installera au BHV Marais à Paris, puis progressivement dans les Galeries Lafayette de Dijon, Reims, Grenoble, Limoges et Angers. Explications. 

Six boutiques en France

Le géant chinois de la fast-fashion a en réalité noué un partenariat avec la foncière commerciale Société des Grands Magasins (SGM) qui possèdent les six lieux d'implantations des boutiques. "Cette alliance est plus qu’un simple lancement − c’est un engagement pour revitaliser les centres-villes partout en France, restaurer les grands magasins et développer des opportunités pour le prêt-à-porter français", explique Shein dans un communiqué. La marque promet la création de 200 emplois directs et indirects en France au sein de SGM. 

Les Galeries Lafayette s'y opposent

L'annonce n'a pas tardé à faire réagir. Dans la soirée, le groupe des Galeries Lafayette (qui n'exploitent plus les lieux d'implantations cités, ndlr) s'est exprimé : "Les Galeries Lafayette tiennent à exprimer leur profond désaccord avec cette décision [de SGM] au regard du positionnement et des pratiques de cette marque d’“ultra-fast-fashion” qui est en contradiction avec leur offre et leurs valeurs". Le groupe a affirmé sa volonté d'empêcher la mise en œuvre du projet. Même son de cloche chez la Fédération française du prêt-à-porter féminin qui accuse la SGM de "cracher à la tête de leurs collaborateurs, de leurs clients et de toute la mode française".

Il faut dire que l'entreprise chinoise aux 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 est souvent pointée du doigt par les filières du textile et l'habillement en Europe : concurrence déloyale grâce à la vente en ligne par colis, pollution environnementale, produits à bas prix et qualité discutable. Il y a deux semaines, les acteurs du secteur appelaient l'Union européenne à des "actions urgentes", dont la suppression de l'exonération des droits de douane pour les marchandises inférieures à 150 €.