Grève des pharmaciens : "Avec ces mesures, une dizaine d'officines vont fermer dans les cinq prochaines années" en Maine-et-Loire
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Publié : 23 juillet 2025 à 17h03
Face au plafonnement des remises sur les médicaments génériques en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet, les pharmaciens sont en grève. Damien Lemagnen, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de l'Ouest, analyse cette mobilisation et ses potentielles répercussions pour le secteur et les patients.
Pour quelles raisons les pharmaciens sont en grève en ce moment ?
Suite aux mesures gouvernementales entrées en vigueur le 1er juillet, nos remises d'achats sur les médicaments génériques ont été considérablement réduites. Initialement fixées à 40%, l'État souhaitait les abaisser à 2,5%. Grâce à la mobilisation des syndicats au niveau national, nous avons pu obtenir un taux entre 20 et 25%, ce qui reste très préjudiciable pour la gestion de nos entreprises.
Ces remises sont essentielles pour de nombreuses pharmacies car elles permettent de couvrir les charges, les salaires et d'assurer le fonctionnement quotidien de l'établissement. Cette situation est d'autant plus problématique que nous subissons déjà des marges très restreintes sur les médicaments délivrés sur ordonnance, dont les prix sont également réglementés, limitant considérablement notre rentabilité sur ces produits de vente courante.
Cela permet de compenser la différence entre les médicaments à faible marge, comme le Doliprane où nous n'atteignons même pas 20% de marge, et les génériques qui nous offrent une meilleure rentabilité, nous permettant ainsi de maintenir l'équilibre financier de notre établissement.
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C'est-à-dire que sans ces réductions vous ne pouvez pas faire tourner la boutique ?
Cela varie selon les entreprises. Nous ne commercialisons pas uniquement des médicaments réglementés ou sur ordonnance. Nous proposons également des médicaments non remboursés sur lesquels nous avons une certaine marge de manœuvre concernant les prix. Mais effectivement, cela a un impact significatif car aujourd'hui, une pharmacie réalise 70 à 80% de son chiffre d'affaires via les ordonnances. Donc, quand vous réduisez de plus de moitié cette ressource - c'est-à-dire que ce que nous délivrons aujourd'hui vaut deux à trois fois moins - cela affecte directement les remises, les marges annuelles et, par conséquent, la rentabilité globale de l'entreprise.
Des pharmacies qui se trouvent actuellement à la limite de leur viabilité économique, tant en termes de chiffre d'affaires que de patientèle, risquent de disparaître d'ici deux ans faute des ressources nécessaires à leur fonctionnement. Par conséquent, dans quatre à cinq ans, le maillage territorial des officines en France pourrait être gravement compromis et déstructuré. Alors que la France dispose d'un maillage officinal très optimal, efficace et suffisant.
Nous constatons déjà une pénurie de médecins dans de nombreuses régions françaises, et cette situation risque de s'aggraver avec la disparition des pharmacies. Les officines ont démontré leur importance pendant la crise du Covid et continuent de jouer un rôle essentiel dans les zones sous-médicalisées. En effet, face à des délais de rendez-vous médicaux pouvant atteindre un à deux mois, les patients se tournent vers nous pour répondre à leurs besoins immédiats.
Si cette tendance se poursuit et que les territoires se retrouvent sans pharmacie dans un rayon de 30 à 40 kilomètres, cela engendrera de sérieuses difficultés pour l'accès aux soins.
Et concernant le Maine-et-Loire ?
Dans le département du Maine-et-Loire, nous prévoyons la fermeture de plus de dix officines dans les cinq ou six prochaines années avec ce type de mesure. Ce qui signifie que certains centres-villes et centres-bourgs se retrouveront sans pharmacies et, indirectement, perdront également leur dynamisme. De nombreux villages dépendent de leur pharmacie, tout comme du café ou de la boulangerie. Ces commerces sont essentiels à la vie locale, rappelant que l'accès aux services ne se limite pas uniquement aux grandes agglomérations.
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