Laval. Des coachs professionnels ont abordé le bien-être en entreprise avec une centaine de participants

Ce lundi, le Collectif Coach 53 organisait l'Happy Blue Monday pour parler bien-être au travail et adaptation face à la génération Z.

18 janvier 2023 à 17h25 - Modifié : 18 janvier 2023 à 17h27 par Alexis Vellayoudom

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Les coachs ont dispensé plusieurs ateliers pendant la journée
Crédit : Collectif Coach 53

Vous avez peut-être broyé du noir hier. C'était le Blue Monday, considéré comme la journée la plus déprimante de l'année. Ce lundi, le collectif coach 53, créé il y a 3 ans et qui rassemble des coachs en milieu professionnel, est allé à l'encontre de ce mythe en proposant un Happy Blue Monday dans les locaux de Laval Mayenne Technopole. Une journée pour démocratiser le coaching, parler bien-être et mal-être au travail, mais surtout apporter des solutions à la centaine de participants venue assister aux différents ateliers. 

 

Reportage à l'Happy Blue Monday
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Les causes du mal-être au travail

 

Les dix coachs présents sur place sont unanimes, le mal-être au travail ne cesse de progresser. Isabelle Montais, s'est récemment reconvertie en coach professionnelle, elle l'a observé dans son entourage : "je le vois par des problèmes de reconnaissance. Je le vois aussi par des problèmes de charge mentale. Les problèmes ne s'arrêtent pas à l'entrée de la porte du travail, au contraire, ils perdurent et les deux, souvent, sont liés. On en voit de plus en plus". Et la crise Covid-19 a exacerbé ce mal-être, "les différentes crises, économique, sociale, environnementale, viennent forcément générer du stress qui engendre parfois de la démotivation, des oppositions, des conflits qui enrayent la performance et le bien-être de l'entreprise", explique Grégoire Parmentier, membre du collectif et gérant l'école de formation au management et de coaching Win Your Star.

 

Comment vont les salariés ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Les entreprises ont aussi évolué avec de plus en plus d'organisations de grande taille, ce qui serait un danger selon Pascal Chirat, coach spécialisé sur les auto-entrepreneurs : "la succession des hiérarchies coupent la communication et donc il y a une non-communication entre la direction et les salariés et ce qui accentue la mal-être au travail. Je pense que les RH se rendent compte qu'à force de faire du reporting, on en oublie l'humain, mais probablement qu'ils manquent d'un peu de temps et de moyens".  

 

Symptômes...

 

Alors comment identifier une personne en mal-être au travail, Pascal Chirat répond : "l'excès d'émotions sur le lieu de travail, et même en dehors qui peuvent être le reflet de ce qui se passe dans l'entreprise. Ça peut-être aussi des troubles physiques à répétition qui sont le signe parfois d'un simple mal-être, qui se traduisent physiquement par des maux de dos, des petites pathologies qui sont le signe d'un stress corporel". Parmi ceux qui en ont le plus besoin, les auto-entrepreneurs, "le plus souvent, ce sont des personnes qui soit démissionnent, soit quittent leur travail involontairement et qui souhaite créer leur propre activité, peut-être par rejet de l'entreprise dans laquelle ils étaient ou pour des motifs plus personnels. Mais en même temps, ça reste un marathon d'entreprendre donc ça reste difficile, et ce dont les solos-preneurs souffrent principalement, c'est la solitude de l'entrepreneur", poursuit Pascal Chirat. 

 

Les solo-preneurs
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

...et solutions

 

Pour avancer, les coachs préconisent de "mettre des mots sur les maux". Le premier pas à faire, c'est venir en parler, "pour ça, il faut trouver l'entourage qu'est capable d'écouter, de redonner une nouvelle direction à ce que vit le salarié. De lui faire entendre ce qu'il exprime. Être capable d'écouter, de questionner et de rebondir pour que le salarié trouve ses propres solutions", insiste Pascal Chirat. "Les personnes qui sont en situation de management prennent conscience de l'importance d'écouter les émotions, de prendre le temps de façon à accompagner de manière positive les collaborateurs parce que c'est important que chacun puisse avoir une relation équilibrée dans sa vie perso et donc dans sa vie professionnelle", ajoute Grégoire Parmentier. 

 

Les solutions selon Pascal Chirat
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

D'autant que le mal-être au travail peut avoir un coût pour l'entreprise, "16 000 €, c'est le coût des conflits annuels pour une entreprise de 20 salariés. C'est-à-dire le temps passé par le manager ou les collaborateurs à gérer les rivalités ou les oppositions qui naissent souvent d'une mauvaise organisation du travail. C'est une étude de KPMG et d'une université à Berne. C'est beaucoup d'argent donc si on peut l'économiser avec des bonnes pratiques et des outils, c'est quand même plus sympa", rappelle Grégoire.