Laval. Partez à la découverte du blob, un organisme hors du commun

Le Zoom participe à un protocole scientifique collaboratif sur le blob. Sous la direction du CNRS, les médiateurs étudient les capacités fascinantes de cet étrange organisme face au réchauffement climatique.

Publié : 14 avril 2022 à 16h24 - Modifié : 14 avril 2022 à 17h43 par Alexis Vellayoudom

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Le ZOOM participe à un projet de sciences participatives du CNRS
Crédit : Alexis Vellayoudom

Blob ? Vous avez dit blob ? Ne vous y trompez pas, la simplicité de son nom cache un organisme uni-celullaire, singulier et complexe. Il fait l'objet d'un vaste protocole de recherche participative du CNRS, Derrière le blob, la recherche, auquel participe le ZOOM, le Centre de culture scientifique de Laval. Rencontre avec ce drôle d'organisme. 

 

À quoi ressemble un blob ? 

 

Ce n'est ni un animal, ni un champignon, ni une plante, mais pour le décrire, il nous faut l'aide de Claire Duquesnoy, chargée de mission : "ça va ressembler à une sorte d'omelette, d'éponge, jaune vif ou orangé en fonction de l'espèce. On va le trouver en forêt, en milieu sombre ou humide". 

 

Qu'est-ce qu'un blob ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Le blob se targue d'un mythe, il cicatrise et serait invincible, "enfaîte, c'est une seule cellule, mais qui a plusieurs noyaux donc si on le coupe en deux et bien, on va avoir deux blobs, deux individus qui vont pouvoir vivre indépendamment l'un de l'autre", précise Leïla Morvan, médiatrice scientifique au ZOOM. Lorsqu'il manque de nourriture, le blob, sporule, ces spores iront se déposer ailleurs pour former de nouvelles cellules qui à leur tour deviendront des blobs. 

 

Un génie sans cerveau

 

Il a beau être invincible, le blob a toute de même ses faiblesses. Par exemple, le sel, dont il a horreur, mais pas insurmontable. Si l'on dispose du sel entre lui et sa nourriture, il va d'abord faire demi-tour avant de trouver une solution et de s'habituer au sel pour aller manger. Et qu'est-ce que ne ferait pas un blob pour manger, courir ? En temps normal, sa vitesse est d'un cm par heure, mais il peut atteindre 4 cm/h s'il a un petit creux, "le blob est intelligent pourtant, il n'a pas de cerveau. On met souvent le cerveau à la base de l'intelligence. C'est assez fou ce qu'il est capable de faire", s'émerveille Claire. Ce petit génie peut aussi trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe, et même transmettre ces informations à ses congénères. 

 

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Le Blob sporule pour créer de nouvelles cellules et se dédoubler
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pas invasif, ni allergène ou irritant, le blob peut convenir à un particulier sous réserve d'une grande attention à l'entretien. En laboratoire, il peut atteindre 10 m², les scientifiques ont l'habitude de le nourrir une fois par jour de flocons d'avoine qu'il affectionne. Il peut aussi parfaitement trouver sa place dans un composteur. Et s'il vous arrive de l'oublier, le blob a la particularité de pouvoir dormir pendant 2 ans en se desséchant, avant de se réveiller par une simple réhydratation. 

 

En quoi consiste cette expérience scientifique ? 

 

"Au ZOOM, on va observer son comportement face à une augmentation de la température. On va voir comment réagit le blob aux fortes températures pour étudier l'effet du réchauffement climatique sur lui", explique Claire Duquesnoy. Le Centre de culture scientifique utilise deux blobs, un témoin, nommé blob Morane pour l'occasion, et un expérimental, blob Marley. Sur ce dernier, l'équipe suit le protocole du CNRS, en le mettant sous une lumière chauffante. Le blob va être confronté à différentes températures, à des fréquences plus ou moins longues et avec plus ou moins d'intensité.

Les visiteurs pourront assister aux manipulations sur ces deux blobs, les mardis à 10h et les vendredis à 17h. Dans le même temps, le Zoom enverra des observations et des photos au CNRS. "Le blob est à la base de l'éco-système puisqu'il va permettre d'enrichir le sol et donc aux plantes de grandir beaucoup plus facilement et rapidement", souligne la médiatrice scientifique.

 

En quoi consiste le protocole scientifique ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Sous la direction de la chercheuse Audrey Dussutour, à partir de juin, 15 000 personnes ou lieux francophones vont suivre le même protocole en France, en Suisse, au Québec, en Belgique ou encore au Canada. C'est d'ailleurs une première dans le cadre de la recherche scientifique, "ça a un double intérêt, l'un pour le CNRS, ça leur permet d'avoir une multitude d'observations et l'autre pour les citoyens, ça nous permert de comprendre comment fonctionne un protocole", raconte Leïla.  

Un autre blob qui ne participe pas au protocole sera présent et accessible tous les jours, "on va le soumettre à différentes expériences, des labyrinthes, des parcours, des changements de couleur selon l'alimentation", confie Claire. Cet été, la nouvelle coqueluche des salariés du Zoom sera aux Fourches pour différentes manipulations avant de revenir au Centre de culture scientifique à la rentrée où des blobs pourront même être distribués.