Lutte contre l'homophobie : "les chiffres ne diminuent pas sur les agressions", explique l'association angevine Quazar

Ce samedi 13 mai, l'association Quazar organise la Pride d'Angers et la marche des Fiertés. Ils enchaineront le 17 mai avec la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, alors que les chiffres sont de plus en plus inquiétants.

Publié : 12 mai 2023 à 12h33 par Alexis Vellayoudom

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Crédit : Envato Elements

"Combattez vos LGBTIphobies, pas nos vis !", c'est le mot d'ordre de cette Pride qui se tiendra à Angers ce samedi 13 mai. À seulement quelques jours de la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, le 17 mai, Quazar, l'association angevin LGBTI+, a décidé voulu faire passer un message. 

 

Une marche des fiertés

 

"Nous nous adressons à nos détracteurs. Nous leur disons, regardez-vous, regardez comment vous nous faites supporter un certain nombre de choses parmi lesquelles des insultes, des injures, des agressions, des oppositions à des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles, intersexes qui sont tout à fait légitime. Donc on leur dit regardez-vous et voyez ce que ça produit sur les vies des personnes concernées", explique Stéphane Corbin, coordinateur de Quazar. Le tout dans une journée festive qui débutera à 11h avec l'ouverture du village des Fiertés sur la promenade Jean Turc, "il y aura des stands, un podium, de quoi se restaurer". Les sympathisants se joindront ensuite à la marche des Fiertés à 14h. Le cortège se dirigera vers le centre-ville. En soirée, à 23h, la Pride se terminera au Chabada pour la Pride Night. 

 

 

Cette journée sera aussi l'occasion de libérer la parole, "il y a eu de nettes améliorations, mais il y a toujours des cas qui malheureusement confirment des règles anciennes, c'est-à-dire la question liée à l'orientation sexuelle, ça reste compliqué parce que ce sont des histoires personnelles et familiales. Et dans le monde professionnel, ça reste aussi compliqué. Sur la question du genre, la prise de conscience sociétale est vraiment récente. Donc il y a des violences et des manques d'accès au droit. Et surtout pour les personnes transgenres et non-binaire, la difficulté, c'est le médical et la psychiatrisation dans leur parcours alors que ça ne se justifie pas", confie Stéphane Corbin. 

 

Des chiffres alarmants

 

Quatre jours plus tard, l'association participera aussi à la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie dans un contexte plus qu'inquiétant pour les associations, "les chiffres qui vont sortir, ne vont pas être bon. Les chiffres ne diminuent pas concernant les agressions et c'est même pire, c'est-à-dire que plus les droits avancent pour les personnes LGBTI, plus la provoque chez les personnes homophobes ou transphobes provoquent des réactions de violence. Comme s'il fallait faire disparaître les personnes qui leur sont insupportables. Ce que la société ne tolère pas", confie Stéphane. En témoigne, le 15 octobre 2022 dans le centre-ville d'Angers, deux agressions, l'une d'un couple homosexuel (NDLR : l'agresseur a été condamné à un an de prison et quatre mois de sursis révoqués), l'autre d'une personne non binaire (NDLR : en délibéré). Laval aussi n'a pas été épargnée, l'un des élus de la municipalité a fait l'objet d'injures d'un ancien élu, un passage piéton aux couleurs LGBT a été tagué d'insultes homophobes. 

 

Les agressions ne diminuent pas
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pour l'association Quazar, l'arsenal juridique existe pour être efficace face à ce genre de violences, mais il est mal utilisé. L'exemple des guets-apens révélés par Mediapart : "ces personnes homophobes ou transphobes qui contactent sur des applications de rencontre des personnes gays ou transgenres. Elles vont simuler une volonté de rencontre pour pouvoir les violenter, les tabasser et leur faire le plus de mal possible. La problématique, c'est que ça en fait, depuis au moins trois ans, à peu près plus de 400 à 500 agressions et on est sur les chiffres officiels que sur 11 condamnations. Il y a une véritable problématique dont il faut se saisir. Pourquoi autant de fait de guets-apens, et aussi peu de condamnations. Il y a un phénomène qui joue aussi, c'est que les personnes qui sont violentées ont du mal à aller déposer plainte parce qu'elles ont été mal accueillies, bien qu'il y a une forte amélioration dans les commissariats". 

Ce 17 mai, l'association appellera de nouveau au rassemblement dans  les rues Angers.