Papillomavirus : le vaccin remboursé pour les garçons aussi

En pleine vague de COVID, l'information est passée inaperçue. Le vaccin préventif des cancers du col de l'utérus est remboursé pour les deux sexes depuis le 1e janvier 2021. Il provoque chez l'homme des cancers de la gorge, du pénis ou de l'anus.

30 novembre 2021 à 11h48 - Modifié : 30 novembre 2021 à 11h50 par Coralie Juret

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photo d'illustration
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Il est la seule protection efficace contre les HPV, les papillomavirus humains : le vaccin remboursé depuis 2007 pour les jeunes filles, l'est désormais aussi pour les garçons

On le sait, le HPV provoque des cancers du col de l'utérus, du vagin et de la vulve chez la femme, mais ce qu'on sait moins, c'est qu'il génère aussi des cancers du pénis, de l'anus et surtout 1300 cancers ORL chaque année chez l'homme. Ce virus cutanéo-muqueux se transmet par simple contact, explique Bernadette Perrot, présidente de la Ligue contre le cancer de la Mayenne.

Bernadette Perrot : "on va sûrement avoir une explosion des cancers ORL"
Crédit : Coralie Juret

Depuis le 1e janvier dernier, le vaccin est remboursé pour les jeunes garçons de 11 à 14 ans. Le préservatif, prévient Bernadette Perrot, ne protège pas contre cette IST (Infection sexuellement transmissible). Dans le cadre d'une convention passée avec les pharmaciens du département, la Ligue contre le cancer de la Mayenne prend en charge les 35% non remboursés par la Sécurité sociale pour les patients qui n'ont pas de complémentaire santé.

 

Le cancer du col de l'utérus bientôt éradiqué en Australie

 

Ce sont en tout cas les prévisions du gouvernement australien, qui table sur une disparition à l'horizon 2050 grâce à des campagnes de vaccination dans les collèges. La France, qui a pourtant mis au point le Gardasil à l'Institut Pasteur, n'a qu'un taux de couverture de 24% chez les jeunes filles, se désole Bernadette Perrot. Le plus mauvais taux d'Europe quand la Roumanie par exemple, est à 54% de couverture vaccinale. 

Un vaccin pourtant sûr, affirme l'ancienne gynécologue, "le seul vaccin antiviral où l'on n'injecte pas le virus, mais simplement la protéine de la capsule du virus fabriquée par de la levure de bière". Malgré les polémiques, les études menées depuis les années 2000 ne montrent aucune incidence sur la survenue de scléroses en plaque ou de syndromes de Guillain-Barré. "Le dernier doute a été levé il y a trois ans", confirme le Dr Perrot.

Alors oui, "le vaccin est légèrement douloureux à l'injection, mais avec un patch l'adolescent ne ressent rien". Et il permet surtout d'éviter des cancers de la gorge "très mutilants", que l'on pourrait supprimer à 100% : "si on peut les éviter, qu'on le fasse", conclut l'ancienne médecin.