Segré. Les Amis de la chapelle Saint-Joseph court après les dons pour rembourser l'étude préalable réalisée par la mairie

"Il est plus qu'urgent d'intervenir sur la chapelle Saint-Joseph pour la sauver et la rouvrir aux Segréens", martèle Jean Luard, passeur d'histoire sur la commune. Avec l'association des Amis de la chapelle Saint-Joseph de Segré, ils organisent le dimanche 16 novembre un après-midi consacré à la récolte de dons pour permettre d'avancer sur la restauration de cet édifice érigé en 1862, mais, qui depuis 1995, a portes closes pour des raisons de sécurité. L'association souhaite en faire un lieu culturel. 

Une étude préalable à rembourser

En 2021, l'association s'est lancée dans ce grand chantier, si, pour le moment, rien n'est visible sur la façade, en coulisse les choses bougent. En 2024, une étude préalable, à hauteur de 15 000 €, a été financée par la mairie pour évaluer les travaux. "Le deal de départ était que l'association rembourse cette étude", explique Philippe Cazaban, président de l'association. Il manque aujourd'hui 8 000 €, à remettre avant la fin de l'année. Pour réunir cette somme, les Amis de la chapelle organise ce 16 novembre un après-midi convivial à 15h dans la salle de l'Amitié au Groupe Milon de Segré. Ça démarrera par une prestation de danse traditionnelle par la troupe de l'Avant-Deux du Haut-Anjou. L'association Arts et Lettres vendra des peintures, dont certaines de la chapelle au profit et il y aura aussi une vente de produits locaux. 

Une première tranche à 100 000 € ? 

Et après ? L'étude préalable a permis d'estimer les travaux de rénovation à 2 millions d'euros répartis en 3 tranches à 600 000 €. "Ce sont des sommes conséquentes, alors on est en train de travailler avec l'architecte du patrimoine sur une première tranche qui ne soit pas non plus démesurée et qui soit un objectif atteignable, détaille Philippe Cazaban. Ça devrait représenter à peu près 100 000 € de travaux". "Il y a une étude des sols qui a été faîte, elle montre qu'il faut consolider les fondations pour ensuite sauver la structure, et peut-être aussi la mettre hors d'eau parce qu'il y a quelques défaillances de ce côté-là", complète Jean Luard. 

Quid de l'oeuvre d'Isidore Odorico ? En juin 2024, l'architecte, en charge de l'étude, a découvert sous "un tas de saleté", une mosaïque du célèbre artiste rennais du mouvement Art déco. Longue de 10 mètres de l'entrée à la première marche de l'autel, elle avait été commandée en 1942. Avec cette découverte, l'association, à juste titre, que le projet allait avancer plus rapidement. "Ça a beaucoup fait parler dans tout le département. On a eu beaucoup plus d'adhérents (217 aujourd'hui, ndlr) et de sympathisants. Maintenant, peut-être que les gens savent qu'il y a une chapelle à Segré, qu'elle n'est pas en bon état, que dedans, on a une œuvre d'intérêt. Ça, c'est déjà pas mal, après on n'a pas eu un million d'euros qui nous sont tombés tout cuits, il faut continuer à se battre" tempère Jean Luard.

La Fondation du patrimoine en ligne de mire

"C'est un point de bascule pour démarrer les travaux", admet le passeur d'histoires. Pour la troisième année, le dossier de la chapelle Saint-Joseph a été refusé pour la Loto du patrimoine. "Nous allons continuer jusqu'à ce que ça fonctionne. Le loto peut permettre l'attribution de sommes importantes qui pourraient couvrir une part importante des travaux à engager." En attendant, dès le printemps prochain, l'association devrait pouvoir ouvrir une souscription sur le site de la Fondation du patrimoine. "L'association qui travaille avec la mairie, propriétaire de la chapelle, et la fondation vont bientôt signer une convention pour lancer une souscription publique. Ça va institutionnaliser la levée de fonds avec une communication encore plus importante, et permettre aux Segréens de participer au projet."

Infos pratiques : 

-Tarif : 12 € et 6€ pour les moins de 12 ans

-Dons possibles via saintjosephsegre.fr

-Réservation obligatoire au 06.51.41.29.27. (une centaine de places disponibles)