Majoration de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires : à Béhuard, le débat est ouvert pour le maire Bruno Richou

Dimanche, l'État a publié un décret autorisant 2 263 communes de moins de 50 000 habitants à majorer la taxe d'habitation sur les résidences secondaire de 5 à 60 %. À Béhuard, les élus doivent débattre de son application ou non.

31 août 2023 à 16h05 - Modifié : 31 août 2023 à 16h07 par Alexis Vellayoudom

Village de Béhuard_31 08 23_Capture d'image Street view
L'église de Béhuard
Crédit : Capture d'image Street view

C'était une mesure réclamée par beaucoup de communes du littoral. Depuis dimanche, un décret autorise 2 263 communes de moins de 50 000 habitants à majorer la taxe d'habitation sur les résidences secondaire de 5 à 60 % et d'appliquer une taxe sur les logements vacants. Il concerne les communes qui connaissent un déséquilibre entre l'offre et la demande de logements, mais aussi de renflouer leurs caisses. Parmi les communes concernées, celle de la côte atlantique, La Baule, Les Sables d'Olonne ou encore l'Île de Noirmoutier, mais on y trouve aussi des petites cités de caractère. Parmi elles, Béhuard, au coeur de l'Anjou. Le village de 126 âmes, installé sur l'Ile de la Loire au Sud d'Angers, compte 32 résidences secondaires sur 90 foyers. 

 

La rentrée d'argent, le nerf de la guerre

 

Lorsque Bruno Richou, le maire, décroche son téléphone. Il nous fait d'abord part de sa surprise : "c'est la presse qui m'a informé que ce décret concernait la commune de Béhuard donc ce n'est pas suite à une demande de la commune car nous, on n'avait rien demandé là-dessus. Donc c'était une grosse surprise. Pour l'instant, on va regarder ça parce que c'est une proposition qui nous est faîtes. On va regarder ça de près, voir si on le fait ou pas. Il y aura un débat à la prochaine réunion de Conseil". 

L'aspect financier est à prendre en compte
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Mais lorsque l'on creuse un petit peu, l'édile admet qu'il y a matière à y penser : "c'est vrai que toutes les communes et spécialement Béhuard, on court après l'argent. Nous, on est une petite commune, nos ressources sont très limitées. Et en plus, on ne peut pas se développer puisqu'on a le plan de prévention, risque inondation qui nous interdit de faire des constructions neuves donc on ne peut pas dégager des recettes supplémentaires. Toutes solutions, autre que de la construction peuvent peut-être nous permettre d'augmenter nos recettes, mais pour l'instant, je ne peux pas dire si on fera ou pas, mais on va y réfléchir". 

 

La fuite des propriétaires de résidences secondaires ?

 

La question va forcément se poser pour les communes qui décident d'appliquer ce décret, quid des propriétaires de résidences secondaires ? Au risque de les voir partir et chambouler la vie économique de la ville. C'est le cas du maire de La Baule qui se refuse à appliquer ce décret. À Béhuard, Bruno Richou ne semble pas inquiet pour les propriétaires, "je ne sais pas si on le fera. Après qu'elle sera la réaction des propriétaires de résidences secondaires, mais ça ne va pas non plus les ruiner. L'augmentation sera relativement raisonnable s'il y en a une. Faut pas ni alarmer d'un côté, ni de l'autre", confie le maire. 

 

Quid des propriétaires ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Au-delà des recettes supplémentaires, le décret pourrait permettre aux communes de libérer des logements pour les locaux. "Il y a des résidences secondaires occupées très souvent, d'autres moyennement et d'autres très peu. Et c'est vrai que c'est pas très jolie et pas très sympa de voir des volets fermés les 3/4 de l'année", raconte Bruno Richou. Chez les élus de Béhuard, la décision se prendra en Conseil municipal. Les communes ont jusqu'à octobre pour délibérer pour une application à partir du 1er janvier 2024.