Sécheresse : les vendanges promettent un bon vin, mais moins de bouteilles à Saint-Denis d'Anjou

Au domaine de la Morinière, les 4 000 pieds de vigne ont résisté aux fortes chaleurs, mais les raisins sont moins gros que les années précédentes, constate l'ARVEM qui entretient le vignoble.

21 septembre 2022 à 8h20 - Modifié : 3 mai 2023 à 14h21 par Alexis Vellayoudom

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Le vignoble compte 4 000 pieds au domaine de la Morinière
Crédit : Alexis Vellayoudom

Depuis 1998, on produit du vin à Saint-Denis d'Anjou. À l'époque, le projet est porté par une bande de copains, la Jeune Chambre économique de Laval et le Guide du vin. Après des démarches administratives et les autorisations de l'Union européenne, le petit vignoble s'installe au domaine de la Morinière dans la cité médiévale du Sud-Mayenne.

Puis les copains décident de s'associer sans prise de tête, ils créent l'A.R.V.E.M, l'Association pour la renaissance d'un vignoble en Mayenne. La vingtaine de membres est aidée par un viticulteur pour la plantation et l'entretien.Deux ans après, en 2000, première école. Depuis, le domaine de la Maroutière sort 4 000 bouteilles par an, un chiffre revu à la baisse cette année en raison de la sécheresse. 

 

Les vendanges démarrent plus tôt

 

"On s'en sort pas mal", nous confie Didier Potrais lors de son mot d'accueil. Malgré le manque d'eau et les températures élevées de cet été, la majorité des 4 000 pieds du vignoble ont résisté, "les vignes globalement, c'est une plante qui résiste plutôt bien à la sécheresse parce que les racines sont profondes. On a juste eu un peu de mortalité sur des pieds qui ont séché. C'est surtout sur les nouveaux qu'on avait planté au début de l'année", explique le retraité. Mais les bénévoles ont dû adapter l'entretien : "d'habitude, on effeuille, c'est-à-dire, on enlève les feuilles qui sont sur les grappes pour que ça mûrisse mieux, mais cette année, on n'a pas eu besoin de le faire. Comme le soleil a été très fort, c'était pas la peine d'en rajouter, parce qu'il y avait des grains de raisin qui étaient plutôt secs, ils auraient encore séché plus et là, on aurait rien eu". 

 

Entretien dans les vignes avec Didier Potrais, président de l'ARVEM
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Première conséquence de la sécheresse, la récolte doit démarrer quinze jours plus tôt, "on aurait pu même être 20 jours plus tôt. Les grains ont mûri bien plus vite. Là, quand on goûte le raisin, il est sucré, il est jaune. On voit que ça va avoir une teneur en alcool forte. Alors qu'à cette période-là, normalement, il n'est pas toujours sucré, il faut attendre", explique Didier. 

 

Moins de bouteilles

 

En revanche, une interrogation demeure autour du rendement des raisins. Le manque d'eau n'a pas permis aux raisins de chenin blanc de gonfler suffisamment, "c'est compliqué d'estimer, 20 à 30 % peut-être de taille inférieure à ce qu'ils devraient être", précise le président de l'ARVEM. "Ça veut dire moins de quantité et sûrement moins de bouteilles", poursuit l'ancien assureur. L'association table sur 3 500 bouteilles.

 

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À cause de la sécheresse, les raisins sont moins gros
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Mais pas de quoi inquiéter la cinquantaine de bénévoles qui débuteront les vendanges ce samedi. Pour gérer l'été, l'A.R.V.E.M a pu compter sur l'aide de Pascal Delaunay, sa femme Geneviève et leur fils, viticulteurs à La Pommeray en Maine-et-Loire et qui accompagnent les bénévoles depuis plusieurs années. C'est d'ailleurs là-bas que sera envoyée la récolte pour l'étape de vinification. 

En attendant, vous pouvez toujours vous procurer le prochain millésime au salon du vin de Laval. L'étiquette, conçue par un artiste et renouvelée tous les ans, n'a pas encore été dévoilée.