Maine et Loire

CHU d'Angers. Un nouvel hôpital de jour "Longévité et Santé" ouvre lundi prochain

À partir du lundi 3 novembre, un hôpital de jour "Longévité et Santé" ouvrira au CHU d'Angers. Il pourra prendre en charge 18 patients chaque semaine et proposera un dépistage des fragilités chez les plus de 60 ans avec un suivi personnalisé.

Publié : 30 octobre 2025 à 11h06 - Modifié : 30 octobre 2025 à 11h08 Alexis Vellayoudom

Dr Brangier et Dr Otekpo_Hpital de jour Icope_Audrey Capitaine CHU
Dr Brangier et le Dr Otekpo
Crédit : Audrey Capitaine CHU

D'ici 2040, la population angevine âgée de plus de 65 ans aura considérablement augmenté. De 60 000 à 73 000 pour les + 65 ans et de 18 600 à 29 800 pour les plus de 80 ans. Face à ce vieillissement, le CHU d'Angers va ouvrir ce lundi 3 novembre un nouvel hôpital de jour "Longévité et Santé", au sein du service de médecine gériatrique. Il permettra notamment de suivre un parcours de prévention avec un suivi pour le "maintien de six capacités essentielles pour vieillir en bonne santé : la vision, l’audition, la nutrition, la cognition, la mobilité et le bien-être psychologique".

 

Un dépistage via une application 

 

"Avec l'allongement de l'espérance de vie, chacun d'entre nous passera en moyenne 30 % de sa vie après 60 ans", souligne le CHU d'Angers. Un âge où il est primordial de détecter les éventuelles fragilités dues au vieillissement. "La fragilité est un état intermédiaire et réversible entre la bonne santé et la dépendance. Elle peut être détectée et traitée précocement, ajoute l'hôpital. Il est possible de préserver ses capacités et de retarder, voire d’éviter, l’apparition de fragilités telles qu’une baisse d’audition, de moral, de mémoire ou encore un déséquilibre nutritionnel. Un dépistage précoce, dès 60 ans, permet d’identifier ces fragilités et, lorsque cela s’avère nécessaire, de proposer une prise en charge experte et personnalisée. Il s’agira alors de maximiser l’autonomie des seniors et leur qualité de vie dans les décennies à venir".

 

Dans cet hôpital, situé dans le bâtiment Terre et Maine, 18 patients, de 60 ans et plus, pourront être pris en charge chaque semaine. Ils seront suivis selon la méthode ICOPE, un programme développé par l’Organisation Mondiale de la Santé pour prévenir la perte d’autonomie en promouvant "des habitudes de vie favorables à la santé et accompagne chacun dans l’amélioration de sa trajectoire de vieillissement". Chaque senior passera d'abord par un dépistage via l'application gratuite Icope Monitor sur son smartphone. Elle permet de réaliser une auto-évaluation, à base de questions et de tests, sur les capacités physiologiques. "Les proches peuvent également télécharger l’application et tester les seniors non-technophiles de leur entourage", précise le CHU. Si une anomalie est détectée, la personne doit contacter son médecin traitant pour réaliser un bilan gériatrique. "Pour les habitants de l’agglomération d’Angers et de ses alentours, les gériatres du CHU, ayant accès aux résultats et coordonnées renseignés, recontactent les seniors concernés pour leur proposer une consultation de prévention en hôpital de jour."

 

Un suivi personnalisé

 

C'est à l'hôpital que se joue la deuxième étape avec une consultation poussée qui comprend un entretien médical, des conseils associés à des exercices spécifiques (évaluation de la puissance musculaire, analyse spatio-temporelle de la marche avec tapis de marche dédié, audiométrie assistée par IA, etc.), une évaluation en diététique et une activité physique adaptée est également prévue. Mais aussi, selon les profils, un passage avec l'ORL, un psychiatre, un psychologue et ophtalmologue du CHU. "Au besoin, un plan de prévention individualisé construit en lien avec les professionnels de santé de ville est mis en place, avec un suivi des préconisations hospitalières par le médecin généraliste", souligne l'établissement.

 

Lever les tabous

 

"Plus les fragilités seront détectées tôt, plus elles ont de chance d’être réversibles. Le plus souvent, des solutions existent et permettent de corriger la situation. Si ces fragilités ne sont pas prises en charge, elles peuvent altérer à terme d’autres capacités. Prendre en charge précocement certaines fragilités a des effets collatéraux positifs sur l’ensemble des capacités de la personne de plus de 60 ans", maintient le Dr Antoine Brangier, chef du service de médecine gériatrique du CHU d’Angers. "Tout l’enjeu ici est d’inciter les seniors à se pencher sur leur état de santé, à faire le point par un questionnaire très simple et à s’autoriser à rencontrer un gériatre, dans une logique de prévention, souligne le Dr Hélène Rivière, gériatre au CHU. Cette démarche, chez un senior encore actif, n’est pas un réflexe et peut être un peu tabou."