Angers Sco. De Diallo à Chérif, comment le centre de formation transforme ses jeunes pépites en joueurs professionnels ?
Depuis quelques années et encore plus cette saison, les jeunes issus du centre de formation d'Angers Sco se font une place de choix en équipe première. De Prosper Peter à Sidiki Chérif, en passant par le tout jeune Mamadou Diallo, décryptage d'un projet de formation qui prône autant le football que la scolarité.
Publié : 20 novembre 2025 à 17h21 par Cyprien Legeay
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/dsc04049_scaled1763562548263.jpg)
C'est un chiffre qui tourne en boucle dans tous les centres de formations et celui d'Angers Sco n'y échappe pas : seulement 15% des jeunes passeront professionnel. Sans passer pour des rabat-joie, formateurs et éducateurs préfèrent rappeler à leurs protégés qu'ils ont plus de chances de réussir à l'école que dans le football. Mais sur les bords de Maine, la donne a changé et les exemples incitent à la persévérance.
Dans le groupe professionnel, six joueurs ont été formés à La Baumette (Pona, Louer, Courcoul, Raolisoa, Cherif et Peter) tandis que quatre autres ont été post-formés (Zinga, Belkhdim, Kalumba et Machine). Mais là où le Sco dénote, c'est dans sa propension à produire local. Depuis l'arrêt du scouting en région parisienne, notamment, la formation angevine s'est recentrée sur elle-même. "Sur nos derniers contrats professionnels, on se rend compte qu'il y a 80 % des joueurs issus des Pays de la Loire", se félicite Yoann Andreu, le directeur du centre de formation.
Vers 70 % des joueurs en provenance de la région
Les exemples récents sont les plus parlants. Prosper Peter (Nantes), Sidiki Chérif (Saumur) et Marius Courcoul (Laval) ont tous été recrutés à quelques dizaines de kilomètres d'Angers. Récemment passé professionnel, Mamadou Diallo (15 ans) est au club depuis ses six ans. "Quand on voit le nombre de joueurs professionnels aujourd'hui sur le championnat de Ligue 1, on remarque que 25 % sont issus de notre centre. Ça veut dire qu'il faut travailler notre vivier local. Après, on prend au niveau de la région puis à la dimension nationale. Mais notre volonté, ce serait d'avoir 70 % des joueurs en provenance des Pays de la Loire."
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/iconsport_252937_0130_scaled1763652341404.jpg)
Les dirigeants du centre de formation n'ont pas attendu les récentes réussites pour comprendre que la proximité était un des facteurs clé de réussite. "C'est plus simple dans la relation avec les familles. C'est aussi plus facile pour les joueurs car quand ils ont besoin, ils rentrent à la maison", explique Vincent Mesones, responsable socio-éducatif au centre de formation. Dans sa mission, il accompagne les talents pour les faire grandir en-dehors du football. "On veut permettre à tous nos jeunes d'avoir une bonne éducation, de développer des connaissances intellectuelles. C'est vraiment très important."
Le centre de formation ne dispose pas de sa propre école, tout est externalisé. Depuis de longues années, des partenariats ont été noués avec les lycées Chevrolier et Sacré-Cœur - La Salle pour les parcours généraux. Ceux qui suivent un parcours professionnel sont avec le lycée Joseph-Wresinski. "Si on schématise la journée, les jeunes arrivent à 8h20 et repartent aux alentours de 15h30 afin d'être à la disposition des coachs à 16h30."
Entre école et entraînement, des longues journées
Une deuxième journée commence alors pour les joueurs du centre. Des sas de décompression sont pensés et conçus entre le moment où ils quittent l'école et celui où ils pénètrent sur le terrain. "Dans ces moments, on leur permet aussi de s'exprimer, parce que l'épanouissement va avec la performance, abonde Yoann Andreu. Le tout, c'est d'arriver à impacter, d'arriver à capter leur attention, parce qu'en plus, au-delà des amplitudes horaires, c'est aussi générationnel. C'est toute une méthodologie qu'on met en place pour pouvoir développer et faire progresser nos jeunes."
Au centre de La Baumette, chacun met en place des choses à son niveau pour favoriser et tirer le meilleur de ses protégés. Les éducateurs et tout le personnel socio-éducatif s'associent pour avoir un discours clair, des messages pédagogiques pour emmener les jeunes au même endroit. Yoann Andreu tient également à impliquer les familles pour avoir une ligne directrice semblable. "Si on ne prend pas ce paramètre en compte, on sait qu'il peut y avoir un double discours à la maison. On essaie de responsabiliser et, surtout, de communiquer."
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Vincent_Mesones__ici_avec_des_b_n_voles_de_la_Banque_Alimentaire_lors_d_une_collecte_au_centre_de_formation_1763652671416.png)
Pour sensibiliser aux dangers de la société, aux dérives du football aussi, des ateliers sont mis en place. Chaque semaine, des thèmes sont abordés via la cellule socio-éducative. La confiance en soi, l'humilité, le respect des autres, l'altruisme. "Beaucoup de thématiques sont traitées tout au long de la saison avec différents partenaires. Ça peut aller de la prévention contre toutes les formes de discrimination à l'égalité filles-garçons ou encore le dopage et les paris sportifs. On participe également à des actions solidaires. En ce moment, on fait une collecte en interne pour les banques alimentaires."
Autant de dispositions pour ne pas trop sortir du cadre et de la vie de tous les jours pour des jeunes qui rêvent tous d'être le prochain Jean-Mattéo Bahoya ou Rayan Aït-Nouri. "Pour revenir sur le recrutement, le club fait extrêmement attention aux profils qui sont recrutés, explique Vincent Mesones. Il faut avoir une bonne mentalité dans la vie, une bonne mentalité de travail. Après, on les aide juste à mieux s'organiser, à devenir autonome et responsable."
L'exemple Mamadou Diallo
Récemment, l'exemple à suivre s'appelle Mamadou Diallo. Formé à Angers Sco, il est devenu le plus jeune joueur de l'histoire du club a signé un contrat professionnel. Le jeune buteur des U17 correspond totalement aux souhaits et à la politique récente du club de s'appuyer sur son vivier local. "Aujourd'hui, on ne veut qu'une chose : c'est qu'il puisse évoluer, éclore, insiste l'ancien défenseur Yoann Andreu. C'est un gros signal de confiance envoyé à la fois aux joueurs, mais aussi à toute la formation. L'objectif derrière tout cela, c'est aussi de motiver les autres jeunes qui sont autour de lui."
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Mamadou_Diallo_Angers_Sco_Angers_Sco1763652848890.jpg)
Pur produit du centre de formation, il était important pour les dirigeants de sécuriser sa jeune pépite et ne pas la voir partir vers d'autres contrées plus lucratives. "Si on travaille jusqu'en U18 et qu'on laisse partir un jeune parce qu'il a un manque de sécurité... (Il coupe.) On a conscience qu'on a des jeunes talentueux, on les protège et puis on les fait émerger ensuite avec l'équipe première." Le directeur du centre de formation ne cache pas, aussi, que tous ces jeunes sont un levier économique important pour le club.
Dans un monde du foot instable financièrement, les produits du centre de formation sont des garanties. Sidiki Chérif et Prosper Peter, dont les noms sont déjà sur les tablettes de plusieurs formations européennes, le prouvent. Alexandre Dujeux a souvent répété qu'il connaissait le niveau de ses garçons mais qu'il ne savait pas jusqu'où il pouvait aller. Depuis quelques mois, ils repoussent les limites et montrent la voie.
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Gzr9xi0WQAAvYNH17566540108831763652808083.webp)
Pour Prosper Peter, au-delà de l'aspect technique, le seul indicateur précis reste la maturité dont il faisait preuve avant de débuter en Ligue 1. "On peut être talentueux, mais on voit aussi la démarche dans le travail, l'attitude, le comportement. On est dans la vie comme on est sur le terrain."
De là à savoir si l'avant-centre était prêt à débuter dans un onze titulaire ?" "Ça, on ne le sait pas toujours, pointe Yoann Andreu. Il y a toute la gestion des émotions, la gestion de l'environnement qui sont des paramètres un peu externes. Là, c'est plutôt de l'incertitude. C'est ce qui fait le charme de ces jeunes qui viennent avec beaucoup d'insouciance. Ils amènent de la fraîcheur, mais il faut un juste équilibre."
Encore une fois, face à Toulouse, Angers Sco devrait se présenter avec un groupe dont plusieurs joueurs sont estampillés "made in Baumette". Jusque-là, la stratégie de formation à court et long terme est l'une des plus grosses réussites d'Angers Sco.
/t:r(unknown)/fit-in/300x2000/filters:format(webp)/filters:quality(100)/radios/oxygeneradio/images/logo_YxJv1rQTY0.png)
/t:r(unknown)/fit-in/500x375/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Photo1764770875143-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/500x375/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/iconsport_278592_0186_scaled1764759178918-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/500x375/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/RAH_49_Journ_e_Handicap_SCO_02_12_25_AVC1764762585161-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/500x375/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Angers_Sco___Bordeaux_22_10_2023_Nicolas_Geslin__50_1764700941065-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/VISU_JEU_ANTENNE_INSTA_cpocm_copie1755907042934-format1by1.png)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/9a49522e_0c59_46c3_b3aa_303d1c1f36231763537007321-format4by3.png)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Photo1764770875143-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/iconsport_278592_0186_scaled1764759178918-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/RAH_49_Journ_e_Handicap_SCO_02_12_25_AVC1764762585161-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Angers_Sco___Bordeaux_22_10_2023_Nicolas_Geslin__50_1764700941065-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/illustration_Coupe_de_france_de_football__4_1764608415552-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/WhatsApp_Image_2025_12_01___10_56_55_5dadfae51764587532656-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/WhatsApp_Image_2025_11_30___19_27_43_e51b81121764527639800-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Palais_de_Justice_Angers_01_03_22_CJ1684833958911-format4by3.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x300/filters:format(webp)/medias/ZXr66LkaBv/image/Capture_d__cran_2025_11_29_2103101764446830834-format4by3.png)



