En Mayenne, 1500 jeunes filles vont recevoir des protections périodiques lavables

Une action menée par la Jeune chambre économique de Laval avec le soutien du Conseil départemental de la Mayenne pour lutter contre la précarité menstruelle. 78% des collégiennes visées ont adhéré.

23 février 2023 à 12h53 par Coralie Juret

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Julie Paillard (à droite) aux côtés d'Olivier Richefou et des autres partenaires de l'opération.
Crédit : DR / JCE Laval

À partir de ce lundi 27 février, 1515 jeunes filles mayennaises vont recevoir trois culottes menstruelles chacune. Une opération portée par la Jeune chambre économique de Laval pour toutes les élèves de 4e de la Mayenne, avec l’appui du Département.

« Pendant le premier confinement, une première enquête nationale sur la précarité menstruelle m’a bouleversée, et une femme avait fait un choc toxique suite à l’usage de protections jetables », raconte Julie Paillard, ancienne présidente de la JCE Laval qui a porté le projet. « Je me suis aussi projetée en tant que maman, qu’est-ce que je proposerai à ma fille comme protection qui s’inscrit aussi dans une démarche durable ? » Après deux ans de travail en commission, l’idée de la graphiste se concrétise.

Julie Paillard "une enquête sur la précarité menstruelle m'a bouleversée"
Crédit : Coralie Juret

 

Une protection abordable, et un premier investissement contre la précarité

 

Face à la diversité des protections périodiques lavables, Julie Paillard a opté pour des culottes menstruelles. Trois, le minimum pour pouvoir tourner pendant un cycle : une portée, une propre, une à sécher.  « C’est proposer une solution de protections durables, en terme de déchets c’est très intéressant, et le produit est facile à appréhender pour une jeune fille qui découvre son corps ». Et un outil pour lutter contre la précarité menstruelle : « quand on a une jeune fille en études supérieures qui fait le choix de ne pas utiliser de protection menstruelle pour pouvoir se nourrir, on se dit que si en 4e elle a commencé avec des culottes menstruelles, et qu’au fur et à mesure elle a continué à s’en procurer, c’est quelque chose qu’elle n’aura pas à penser plus tard ».

Julie Paillard "intéressant en terme de déchets et facile à appréhender"
Crédit : Coralie Juret

Cerise sur le gâteau, c’est l’atelier lavallois des Mouettes Vertes qui a remporté l’appel d’offres du Département, co-financeur de l'opération nommée "soyons culottés".

 

Une action à pérenniser dans les collèges

 

Une première enquête à la rentrée de septembre avait remporté l’adhésion de 78 % des collégiennes visées, « ça veut dire que c’est un sujet qui leur parle », se réjouit Julie Paillard. Pourquoi les 4e ? « c’est un niveau où les jeunes filles sont presque toutes réglées, il fallait faire un choix pour expérimenter ».  Et les refus ? Le sujet reste tabou pour les jeunes et les parents, et certaines ne souhaitent pas manipuler des produits avec du sang et préfèrent rester sur des produits jetables, constate l’instigatrice du projet.

Les culottes menstruelles seront distribuées à partir du 27 février aux 1515 collégiennes volontaires dans tous les établissements publics et privés du département avec le concours de l'Education nationale et de l'Enseignement catholique. Cette année, la Jeune chambre économique lavalloise a réuni 22 000 € de dons d’entreprises mayennaises pour financer plus de 4500 protections lavables, complétés par le Département de la Mayenne pour près de 32 000 €. Un retour des collégiennes sur leur utilisation après deux cycles permettra de transmettre ou non l’action au Département, pour la reconduire tous les ans.