Maine et Loire

Justice. Le procureur demande la relaxe d'un seul prévenu, au procès du feu d'artifice mortel de Cholet

Au quatrième jour du procès du feu d'artifice mortel de Cholet, le procureur de la République Éric Bouillard a prononcé ses réquisitions contre les six prévenus : il demande deux à trois ans de prison avec sursis pour la majorité d'entre eux, mais la relaxe pour l'adjoint au maire de Cholet Patrice Brault.

Publié : 21 novembre 2025 à 10h45 - Modifié : 21 novembre 2025 à 16h01 Marie Chevillard

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Image d'illustration.
Crédit : Coralie Juret

Les réquisitions sont tombées ce jeudi soir 20 novembre au tribunal correctionnel d'Angers, à la fin du quatrième jour du procès du feu d'artifice de Cholet, qui a causé le 14 juillet 2022 la mort du petit Gabriel et sa soeur Meggy. L'artificier en chef, lui, était accusé d'avoir tiré le feu d'artifice alors même que plusieurs dizaines de personnes se trouvait dans une zone dangereuse à proximité du pas de tir, et d'avoir utilisé du matériel inadapté ou défectueux. Le procureur de la République Éric Bouillard a requis contre Hubert Thézé trois ans d’emprisonnement assorties d’un sursis simple de deux ans, une amende de 10 000 euros et une interdiction d’exercer une activité d’artificier pendant une durée de cinq ans. Contre la société HTP qui l'employait, le procureur a requis une amende de 50 000 euros et une interdiction d’exercer leur activité pendant trois ans.

Sur le banc des prévenus, d'autres accusés : Cholet Évènements, l'association organisatrice du feu d'artifice, et son vice-président Jean-Michel Jeanneteau. Ils sont accusés de ne pas avoir mis en place le dispositif pour garantir le respect de la zone de sécurité, et de ne pas avoir alerté suffisamment la municipalité sur les différentes mesures à prendre.

 

Deux ans de prison avec sursis requis contre le maire choletais

 

Éric Bouillard a requis contre Jean-Michel Jeanneteau trois ans de prison, dont deux ans avec sursis (la partie ferme aménageable sous bracelet électronique), avec obligation d’indemniser les victimes, et une amende de 20 000 euros. Contre l'association en tant que telle, le procureur a requis 30 000 euros d’amende, et une interdiction d’exercer l’organisation d’événements festifs et culturels pendant cinq ans.

De son côté, le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, était poursuivi pour avoir manqué à ses obligations en ayant délégué l’organisation du feu d’artifice à une association sans avoir vérifié avec elle au préalable les conditions de sécurité. Hier, l'élu reconnaissait des dysfonctionnements, mais "sans considérer qu'ils soient à l'origine du drame". À son encontre, le procureur, qui le considère comme "ayant la charge complète des pouvoirs de police administrative", a requis une peine de deux ans de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros. Pour son adjoint à la sécurité Patrice Brault, lui aussi mis en cause dans ce dossier compte tenu de sa délégation, Éric Bouillard a demandé la relaxe.

Après une semaine de débats, le procès s'est achevé ce vendredi après-midi. La décision a été mise en délibéré : le jugement sera rendu le 29 janvier 2026.