Châteauneuf sur Sarthe : journée morte au collège

100% des enseignants, avec le soutien de parents et personnels techniques, manifestent contre la suppression "brutale" d'heures d'enseignement à Jacques Prévert.

5 février 2019 à 13h52 - Modifié : 5 février 2019 à 15h01 par Coralie Juret

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Crédit : Google street view

C'est journée morte aujourd'hui au collège public de Châteauneuf-sur-Sarthe : pas de cours pour les élèves de Jacques Prévert, tous leurs professeurs sont en grève, inquiets de la dégradation de leurs conditions de travail et de celles des élèves à la rentrée prochaine. Une soixantaine de personnes s'est massée devant l'établissement entre 8h et 10h ce matin : enseignants, parents d'élèves et personnels techniques.

"Ce qui nous met en colère c'est que c'est brutal, on perd l'équivalent de 70 h, ça fait 4 collègues", détaille Julien Martinez, professeur d'histoire-géographie. "Les élèves qui sont à 24 cette année vont se retrouver à 30. Ça va dans un collège lambda mais on est dans un collège vétuste, conçu pour accuellir 400 élèves. Aujourd'hui, on n'est pas loin de 600" s'indigne l'enseignant. Selon Giovanni Petit, parent délégué au conseil d'établissement, 18 salles sur 25 ne pourront pas accueillir des cours de 30 élèves.

Cette baisse de dotation horaire, elle s'explique par la sortie du Réseau d'éducation prioritaire (REP) du collège en 2015. Une sortie progressive, une transition sur trois ans, avant le retour à un "niveau normal" à la rentrée 2019. Fin des demi-groupes en mathématiques, anglais et français et de la classe bilangue, et des mesures d' "accompagnement des élèves [qui vont] sauter". La pillule est difficile à avaler, dans cet établissement des années 70 qui est sans doute l'un des "plus mal loti" au regard du nombre de m² par élève.

Ce que les manifestants demandent, c'est "plus de temps" et le "maintien des moyens" pour que Jacques Prévert s'adapte. Des travaux d'agrandissement du self et l'installation de bâtiments modulaires avec trois salles de classe supplémentaires vont démarrer cette année. Ils devraient être livrés d'ici deux ans. En attendant, la lettre des enseignants au Directeur académique de Maine-et-Loire (DASEN) n'a pour l'instant reçu aucune réponse. Face à une gestion "purement bureaucratique", ils l'invitent à venir constater la réalité du terrain, une "ruralité abandonnée" estime Giovanni Petit. Les parents ont aussi alerté le député Mathieu Orphelin et la conseillère départementale Régine Brichet, qui s'est montrée "très à l'écoute".

Les parents d'élèves sont conviés à une réunion publique, jeudi à 19h au collège Jacques Prévert de Châteauneuf-sur-Sarthe pour décider de la suite du mouvement.

Une pétition en ligne a recueilli près de 200 signatures.