Le RCHA de Segré s'adapte au développement du Rugby

Le décès de 3 joueurs dans les derniers mois, pose des questions de renouvellement dans la pratique du rugby. Des questions sur lesquelles le RCHA travaille depuis plusieurs années.

28 décembre 2018 à 11h00 - Modifié : 28 décembre 2018 à 16h32 par Alexis Vellayoudom

OXYGENE RADIO
Pierre-Henry Deauze, éducateur au RCHA de Segré
Crédit : Site du RCHA de Segré

Le débat a été lancé suite aux décès de 3 joueurs dans les derniers mois. Repenser, renouveler le rugby moderne. C'est dans ce cadre que la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby ont proposée à la World Rugby, de nouvelles mesures pour la pratique du sport et la sécurité des joueurs. Parmi ces mesures, changer la hauteur du plaquage, la fin du plaquage à deux et du plaquage tête contre tête. 

Au Rugby Club du Haut Anjou à Segré, on a déjà pris les devants. Changer les méthodes de travail pour éviter au maximum les forts impacts, et par conséquent les commotions. Pierre-Henry Deauze, éducateur salarié au club, le martèle : "L’objectif, privilégié, l’évitement plutôt que l’impact". Au club de Segré, les éducateurs ont développé d'autres façons de jouer, notamment le rugby touché 2 secondes dans les catégories jeunes et féminines, ou encore la règle du passage en force, imposée par la Fédération, que l'éducateur trouve "dommageable [...] si nous en tant qu'éducateur, on fait ce qu'il faut. Les enfants, théoriquement, n'ont pas besoin de rentrer dans le défi physique. Ça doit n'être que la dernière solution". 

Toutefois, Pierre-Henry Deauze est plutôt favorable à toutes ces mesures, "de toute façon, il faut essayer, car notre sport est un peu malade. Il faut prendre les choses à bras-le-corps pour essayer tous ensemble d'avancer". 

Alors ces réformes du rugby français et l'évolution des pratiques du club de Segré ne sont pas anodines. Elles visent à répondre à un problème majeur du sport à savoir les commotions. Un problème qui a pourtant un protocole bien particulier au rugby. Le carton bleu peut être sorti après un choc et un risque de commotion, "le joueur doit obligatoirement voir un spécialiste, il sera bloqué 10 jours".

Il existe également un protocole de reprise par pallier pour les catégories où le carton bleu n'est pas présent. Il comprend la notification par l’arbitre, du joueur commotionné sur la feuille de match, puis un blocage de 48 h pour une première fois, puis 2 mois, 3 mois et 6 mois pour les fois suivantes, avec rendez-vous chez le médecin.

Le club de rugby de Segré s'est donc adapté. Et pour ceux qui pensent que les mesures feront perdre l'âme du rugby, Pierre-Henry Deauze répond : "On aurait pu éviter toutes ces mesures, si on avait fait notre travail de formation. Notamment privilégier le bagage technique et prendre le temps avec les jeunes pour travailler les plaquages".