Maine et Loire

Prison d'Angers. Des conditions de détention "déplorables", le barreau défend une requête au tribunal administratif de Nantes

Mardi 9 septembre, le barreau d'Angers va défendre une requête en référé devant le tribunal administratif de Nantes pour demander l'amélioration des conditions de détention des détenues à la maison d'arrêt d'Angers.

Publié : 5 septembre 2025 à 14h06 - Modifié : 5 septembre 2025 à 14h08 Alexis Vellayoudom

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L'entrée de la maison d'arrêt d'Angers
Crédit : Capture d'image Google Street View

"C'est une situation qui n'est plus acceptable", confie le bâtonnier d'Angers Frédéric Raimbault, alors que le barreau d'Angers s'apprête à être auditionné ce mardi 9 septembre à 10h30 par le juge des référés au tribunal administratif de Nantes. Me Raimbault et ses confrères dénoncent par une requête les conditions de détention à la maison d'arrêt d'Angers. "Certaines cellules sont dans un état déplorable. Il y a des fenêtres cassées qu'il faut réparer. Certains détenus les ont rafistolés avec du carton. Et je ne vous parle pas de l'épisode de canicule cet été.", décrit l'avocat spécialisé en droit public qui s'est déplacé à plusieurs reprises dans les couloirs de la prison. 

C'est la première fois qu'une telle requête est déposée par le barreau d'Angers. Elle fait suite à une lettre ouverte écrite par un collectif de détenus qui appellait en juin "à la dignité et au respect des droits fondamentaux et conditions humaines de détention". L'Ordre des avocats souhaite que les choses bougent : "On demande par exemple que dans les cellules de plus de deux détenus, il y ait des toilettes séparées pour une question de dignité et d'intimité. Ce qu'on veut, ce sont des mesures correctives de la maison d’arrêt".  

 

Une prison surpeuplée

 

L'Observatoire international des prisons s'est joint à la requête. Avec cette procédure, le bâtonnier espère que le tribunal administratif de Nantes ordonne une injonction. Dans une prison déjà surpeuplée, 480 détenus pour 216 places, Frédéric Raimbault attend que la France retrouve sa doctrine carcérale, "punition et réinsertion. Mais là, actuellement, on est plus dans la punition. La prison oui, mais une peine dans des conditions dignes". Qui du nouveau centre pénitentiaire de 850 places prévu à l'horizon 2028 sur la commune Loire-Authion ? "Ça s'améliorera peut-être, mais les détenus ont besoin de retrouver de la dignité maintenant", répond le bâtonnier. L'ordonnance sera rendue dans les jours suivants l'audience.