1er Mai : une manifestation devant les monuments aux mineurs morts de Misengrain et de la Gâtelière

Ce 1er Mai, pour marquer la fête des travailleurs, l'intersyndicale se rassemblera devant les mémoriaux des mineurs à Misengrain et la Gâtelière. Une symbolique de leur opposition à la réforme des retraites.

25 avril 2023 à 17h46 - Modifié : 27 avril 2023 à 12h42 par Alexis Vellayoudom

1er mai Intersyndicale Segré
Les syndicats se mobiliseront devant le monument aux mineurs morts dans la mine de Misengrain
Crédit : Alexis Vellayoudom

Malgré la promulgation de loi sur la réforme des retraites, les syndicats poursuivent leur combat pour demander son retrait. Alors que le mouvement a pris la forme de "casserolade" à chaque sortie officielle d'Emmanuel Macron et de ses ministres, l'intersyndicale Segréenne CGT, FO, FSU, Sud Solidaires, Confédération paysanne, CFDT et MNL, a décidé de frapper dans la symbolique. Le 1er Mai, journée internationale des travailleurs, les syndicats ont décidé de rassembler devant les monuments aux mineurs morts, installés sur les sites de Misengrain et la Gâtelière à Noyant-la-Gravoyère.

"Tous les ans, dans toutes les communes, il y a des cérémonies aux monuments aux morts pour commémorer les soldats morts à la guerre. Et Noyant-la-Gravoyère est une des rares communes de France à avoir un monument aux personnes qui sont mortes au travail, en l'occurrence les mineurs ardoisiers. Je trouvais dommage que les syndicats n'utilisent pas cet endroit avec une symbolique forte et en particulier cette année, dans le cadre de la réforme des retraites où on sait qu'il y en a beaucoup qui n'auront pas jusqu'à l'âge de la retraite, si c'est maintenu à 64 ans", raconte Jean-Yves Dumont, habitant de la commune et membre de l'association progressiste de gauche, l'Atelier noyantais. 

 

Une manifestation et un symbole

 

Les syndicats se réuniront à 10h devant le monument aux mineurs morts des ardoisières de Misengrain pour une prise de parole, avant de se rejoindre, à 11h, devant la stèle de la Gâtelière. "Aujourd'hui, le travail tue", lance Jérôme Hoeve, délégué local de Sud. "On avait 645 morts au travail en 2021 avec la réforme, ce chiffre va augmenter", argumente un autre. Pour Pascal Mahé, secrétaire de l'Union locale CGT, ce rassemblement devant les stèles, se justifie, "déjà arrivé 60, 62 ans à la retraite, il y en a beaucoup qui n'arrivent déjà pas en bonne santé pour profiter de la retraite. Là, si on arrive à 64 ans, il y en a beaucoup qui ne profiteront même plus de la retraite, soit parce qu'ils seront décédés avant, soit parce qu'ils décéderont très tôt". 

Pour les syndicats, malgré la promulgation de la loi, l'espoir subsiste pour le retrait de la réforme, "s'il n'y avait plus d'espoir, on ne se battrait pas. De toute façon, on veut qu'elle saute et il faudra qu'elle saute, quitte à ce que Macron saute aussi", confie Pascal Mahé. À l'issue de cette mobilisation, les manifestants sont invités à participer à la Fête du Carreau sur le site de Bois II, organisée par l'association d'artistes Centrale 7.

 

En Mayenne, un rassemblement à Laval

 

Du côté de l'intersyndicale mayennaise, elle se rendra à 10h30 place de la Trémoille. Là aussi, les syndicats gardent espoir, "bien sûr qu'il y a de l'espoir. C'est déjà arrivé que des lois soient votées, telle que le CPE, où ils sont revenus. On ne peut pas voir une France fracturée à ce niveau. Je ne sais pas comment ils peuvent gouverner quand on voit ce qu'il se passe. Ils se font interpeller partout et on continuera de les interpeller, le Président, les Ministres, les députés, les sénateurs qui ont voté cette loi, seront accueillis avec un comité d'accueil. Ça sera en Mayenne, dans tous les départements français, on les attendra. Il est hors de question qu'on laisse passer cette loi, il y a des gens qui se sont battus pour ça et on continuera à se battre", confie Jean Lézot, délégué syndical CGT à Hutchinson Château-Gontier.