Agriculture. Qu'est-ce que change la contractualisation de la filière bovine ?

Vendredi dernier au Lion d'Angers, des éleveurs, représentants des transformateurs et de la grande distribution se sont réunis pour une table-ronde afin d'échanger sur la contractualisation de la filière bovine. Une mesure pour valoriser le travail des éleveurs.

2 décembre 2021 à 9h46 par Alexis Vellayoudom

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Des éleveurs, transformateurs et représentants de la distribution ont participé à une table ronde
Crédit : Alexis Vellayoudom

C'est un changement culturel pour la filière bovine. Avec la Loi Egalim 2, les éleveurs pourront désormais contractualiser leur production avec les transformateurs et la distribution. De quoi leur donner plus de poids dans la filière. Plus d'un éleveur sur 2 devra se conformer à cette norme. Vendredi dernier, la FDSEA 49 et les Jeunes Agriculteurs du Maine-et-Loire ont organisé une table ronde avec les acteurs de la filière. 

 

La contractualisation de la filière bovin, qu'est-ce que ça implique pour les différents acteurs ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Revaloriser le travail des producteurs

 

Aujourd'hui, une vente se fait au jour le jour. Quand l'éleveur décide d'abattre un bovin, il s'adresse aux transformateurs et emmène sa bête dans l'abattoir qui fait la meilleure offre. Demain, ça sera au producteur de proposer un contrat aux transformateurs et à la grande distribution, "vous avez des notions de combien j'apporte en volume, pour qui j'apporte, sur quelle durée, quel cahier des charges. Et ensuite, vous avez des critères et d'indicateurs pour la rémunération des agriculteurs. Et ça, il faut que ce soit stipulé", explique Emmanuel Lachaize, président de la FDSEA 49. 


La loi sanctuarise le prix par ce contrat pour que l'agriculteur soit payé à sa juste valeur. Une bonne chose pour Marc Réveillère, président du transformateur Elivia, car "les éleveurs de bovins ont aujourd'hui les revenus les plus faibles". Même si la filière transformateur devra aussi s'adapter, "si nous, on n'arrive pas à répercuter cette hausse de prix qui va être payé aux producteurs, on ne pourra non plus faire perdurer nos outils de transformation", confie-t-il. 

 

Un représentant de la distribution craint une inflation sur la viande en 2022
Crédit : Alexis Vellayoudom


Enfin, la distribution devra faire un effort, en prenant compte du coût de production des agriculteurs, aujourd'hui à la hausse, et sûrement avec une répercussion sur les prix de vente aux consommateurs. Alban Grazélie, président Grand Ouest de Système U : "on aura pas le choix si on veut préserver l'agriculture française. Parfois, on est entre le marteau et l'enclume. Payer plus cher les produits, c'est bien, mais on nous demande aussi notre rôle de préservation du pouvoir d'achat. Il y a une partie des hausses qui peut être absorbée par des économies. Mais il y a une partie incompressible qu'on sera obligé de passer. Je pense que l'année 2022 verra un retour de l'inflammation sur les produits alimentaires en France. Une inflation qu'on n'a pas connu depuis plusieurs années".