Maine et Loire

Angers. Le 38e festival Premiers plans dévoile sa programmation

Dans un mois s'ouvrira la 38e édition du festival Premiers plans à Angers : parmi les 2000 films reçus, une centaine a été retenue, dont neuf longs-métrages européens dans la principale compétition. Sans oublier trois rétrospectives, des avant-premières et les Ateliers d'Angers pour les jeunes cinéastes.

Publié : 15 décembre 2025 à 17h28 par Marie Chevillard

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L'affiche du 38e festival Premiers plans à Angers, qui se déroulera du 17 au 25 janvier 2026.
Crédit : Premiers plans

Malgré un équilibre budgétaire plus fragile, le festival de cinéma Premiers plans continue d'attirer de nombreux jeunes cinéastes à Angers. La 38e édition, qui aura lieu du 17 au 25 janvier prochain, se prépare, avec une programmation dévoilée entièrement il y a quelques jours. Toujours riche, elle a été élaborée à partir des 2200 films reçus (longs métrages et courts métrages), "un chiffre à peu près équivalent aux autres années, malgré des inscriptions payantes pour la première fois", précise Arnaud Gourmelen, directeur artistique du festival.

Une centaine de films a été retenue, dont neufs longs métrages européens dans la compétition phare. Parmi eux, "Le Dernier pour la route" de l'Italien Francesco Sossai, qui retrace "l'errance nocturne de deux quinquagénaires dans l'arrière-ville de Venise, sur un ton doux amer" ; "The Son and the sea" de la Britannique Stroma Cairns ou l'histoire d'une "escapade en Ecosse de personnes abîmées par la vie" ; et "La Lumière ne meurt jamais" du Finlandais Lauri-Matti Parppei, qui parle "de dépression, mais aussi d'amitié. C'est un film très généreux, très lumineux, malgré la thématique sombre. Quand on le voit sur le papier, on se dit 'Oh là là, qu'est-ce que c'est que ça ?' Mais quand on voit le film, on en sort plutôt réconcilié avec les personnages et même la vie."

 

"Enormément de films sur l'identité, le genre, l'amitié"

 

Dans cette compétition du meilleur long métrage européen, on retrouve aussi un film d'animation, une comédie romantique dans le milieu SM, un film "solaire autour de la surdité", un autre dans l'univers de la boxe de haut niveau... "Je veille beaucoup à ce qu'il y ait vraiment différentes couleurs de programmation, insiste Arnaud Gourmelen, essayer que le public qui va suivre toute la sélection soit surpris. C'est comme ça qu'on va passer d'un film italien, à un film finlandais, une fiction, un film plus naturaliste... à chaque fois, ils trouvent leur place."

Et la création est toujours assez foisonnante, d'après le directeur artistique du festival. "On voit à la fois des films très bien produits mais aussi très bricolés, c'est aussi ce qui nous excite un peu dans le travail de défrichage de la sélection. Cette année, par exemple, j'ai vu énormément de films, de questionnements sur l'identité, le genre, mais aussi autour des questions d'amitié, qui ne sont pas forcément toujours traitées au cinéma. C'est une façon de traiter autre chose que le couple, qui dit autre chose de la relation au monde, ça nous a souvent séduit." Et de citer en exemple "The Son and the sea" et "Un Dernier pour la route".

Les autres sections compétitives sont tout aussi prometteuses : la sélection Diagonales, les courts métrages européens, les courts métrages français, les films d'écoles, les plans animés, Chenaplans (destiné aux enfants de plus de 3 ans) et la lecture de scénarios. On connaissait déjà le nom du président du jury longs métrages - Thomas Cailley -, on connaît maintenant celle du jury courts métrages : il s'agit d'Iris Kaltenbäch.

 

Mécénat et inscriptions payantes

 

Le festival Premiers plans sera aussi l'occasion de découvrir neuf films en avant-première, parmi lesquels "In I-In motion" de Juliette Binoche, autour du travail de la création d'un spectacle de danse, et "La Maison des femmes" de Mélisa Godet, "sur la Maison des femmes de Saint-Denis, avec des personnages tirés du réel". Ces deux films seront accompagnés par leur réalisatrice, mais aussi pour le second par deux de ses actrices, Laetitia Dosch et Karin Viard, chacune au coeur d'un focus pour cette 38e édition : avec la projection de "Jeune femme" de Léonor Serraille et "Le Procès du chien" de Laetitia Dosch elle-même, et de "Haut les coeurs !" de Solveig Anspach et "Une nuit" d'Alex Lutz.

Autre pas de côté, avec la projection d'oeuvres pas forcément récentes : les trois rétrospectives, Napoli, Juges et témoins, et Werner Herzog. Avec d'autres rencontres, cartes blanches et animations qui rythmeront les neufs jours de festival. Malgré un contexte économique tendu (avec la suppression de la subvention régionale en 2025), les organisateurs n'ont pas souhaité réduire la voilure. "On veut continuer de proposer un festival ambitieux, de garder notre ADN, insiste Louis Mathieu, président de l’association Premiers plans. On s'est déjà séparé de notre secrétaire général, et on continue d'explorer les pistes de nouvelles recettes économiques, notamment le mécénat, qui nous a permis de toucher 50 000 euros cette année." L'an dernier, 83 000 entrées avaient été comptabilisées pour la 37e édition de Premiers plans, dont 35 000 scolaires.