Maine et Loire

Angers. "Le cessez-le-feu en Palestine est une bonne nouvelle, mais on reste très vigilants", assure l'AFPS 49

Avec une vingtaine d'organisations, l'association France Palestine Solidarité du Maine-et-Loire organise une manifestation ce samedi 18 octobre à Angers. Quelques jours après la signature d'un accord de paix, l'AFPS 49 se réjouit des libérations d'otages et de prisonniers, mais reste inquiète pour l'avenir.

Publié : 17 octobre 2025 à 14h22 par Marie Chevillard

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L'association France Solidarité Palestine49 et une vingtaine d'organisations appellent à se réunir.
Crédit : Marie Chevillard

Comme chaque semaine depuis deux ans, l'Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Maine-et-Loire organise un rassemblement ce samedi 18 octobre à 15h, place du Ralliement à Angers. Sauf que cette fois-ci, elle est rejointe encore par d'autres organisations* : toutes espèrent plus d'un millier de personnes à défiler dans le centre-ville ce samedi. Et ce, malgré le cessez-le-feu annoncé il y a quelques jours à Gaza et le plan de paix signé en Égypte lundi 13 octobre. "On est très content de voir que les bombardements s'arrêtent sur Gaza, que des otages israéliens et des prisonniers palestiniens puissent rentrer chez eux, reconnaît Jean-Yves Dubré, le président de l'AFPS 49. Mais ce qui nous inquiète maintenant, c'est l'avenir : le peuple palestinien, pourtant principal concerné, ne figure pas comme partenaire entier dans ce 'plan de paix'".

Un terme d'ailleurs auquel ne souscrit pas le responsable associatif. "Il ne s'agit pas pour l'instant de paix, mais simplement d'une trêve, d'un cessez-le-feu. On est très vigilants, et même très inquiets de savoir ce qui va se passer dans les prochains jours, puisqu'Israël a déjà fait la démonstration lors de la précédente trêve en janvier que ça ne les a pas beaucoup gêné pour reprendre les bombardements." Depuis le début de ce cessez-le-feu, le Hamas a diffusé une vidéo montrant des exécutions en pleine rue à Gaza-ville. À plus long terme, Jean-Yves Dubré craint aussi l'ingérance d'autres pays pour la sortie de la guerre avec Israël et la reconstruction de Gaza ensuite. "On a peur qu'encore une fois, ce soit des pays de l'extérieur qui viennent décider du sort du peuple palestinien, en favorisant des solutions mercantiles, et avec très probablement des problèmes qui risquent de perdurer très longtemps."

 

Un accès du territoire garanti à l'ONU et aux médias

 

Pour les associations organisatrices du rassemblement, un accord de paix demanderait de réunir des conditions supplémentaires. "Il faudrait surtout qu'on se préoccupe de justice, insiste Jean-Yves Dubré. Il ne s'agit pas de faire s'affronter des mémoires, mais il faudrait qu'on reconnaisse que tout le monde a souffert dans cette affaire." Et ça passe selon lui par un accès du territoire garanti "à l'ONU et à tous les médias, qui devraient pouvoir venir voir sur place comment ça se passe : tous les médias ont été interdits de rentrer à Gaza depuis deux ans, et 200 journalistes palestiniens, qui documentaient comme ils pouvaient, ont été tués." L'AFPS 49 espère aussi dans l'immédiat que les biens de première nécessité puissent circuler librement sur place, et que les territoires de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est soient aussi pris en compte. 

Au-delà d'une possible solution à deux États, retrouver une tranquilité au quotidien apparaît primordial, selon l'association. "Les Palestiniens avec qui on peut discuter nous disent que tout ce qu'ils veulent, c'est vivre en paix, y compris avec les Israéliens, sans craindre d'être arrêté, entravé, comme ils le vivent depuis plus de 70 ans (depuis 1947, le plan de partage de la Palestine)."

Pour le moment, depuis octobre 2023, plus de 67 000 Palestiniens auraient été tués à Gaza, selon l'Unicef.

 

*l'Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre Gaza, Acat, Amnesty international, Attac 49, la Ligue des droits de l'Homme, LP, le Mouvement de la paix, la CGT, FSU, Solidaires 49, l'Union étudiante, La France insoumise 49, les Ecologistes du Maine-et-Loire, le Parti ouvrier indépendant, les Jeunes communistes 49, le Nouveau parti anticapitaliste, le Parti communiste français, l'Union communiste libertaire Angers, l'Union nationale des étudiants de France 49, la Fédération des oeuvres laïques de Maine-et-Loire, Force ouvrière 49 et l'AFPS 49 composent le collectif organisateur de la manifestation de ce 18 octobre.