Angers. Les récits sombres du Bon Pasteur sur la scène du Quai
Le Quai CDN d'Angers a créé la pièce « Au Bon Pasteur - Peines Mineures (2) ». Sur scène, la jeune comédienne Inès Quaireau y interprète des personnages fictifs, aux vécus documentés, notamment sur les sévices pratiqués sur d'anciennes pensionnaires.
Publié : 19 novembre 2025 à 10h58 - Modifié : 19 novembre 2025 à 11h21 Alexis Vellayoudom
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Il y a un an, l'affaire Bétharram a permis de lever le voile sur les méthodes de "redressement" employées par certains établissements catholiques entre 1960 et les années 2000. Parmi les structures pointées du doigt, celles dirigées par la congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, fondée en 1835, notamment la maison-mère à Angers. D'anciennes jeunes filles y décrivent un travail forcé et des sévices au quotidien. Depuis, le monde de la Culture s'est emparé du sujet. À Angers, le Quai Centre dramatique national l'aborde par le théâtre.
Personnages fictifs, mais faits documentés
C'est un livre qui est à l'origine de la pièce de théâtre que présentera le Quai. Celui de Sonia Chiambretto, une autrice déjà associée au Centre dramatique nationale d'Angers. Dans Peines mineures sorti en 2023, elle y développe des textes sur ces établissements de redressement où des jeunes filles mineures, considérées "délinquantes et à problèmes", souvent placées sur décision de justice, mais aussi la maltraitance qui en a découlé. "C'est quoi la peine de ces femmes mineures qui ne peuvent pas être incarcérée ?", précise Marcial di Fonzo Bo, le directeur du Quai.
L'une des parties est consacrée au Bon-Pasteur d'Angers. Les personnages sont fictifs, mais les faits racontés sont documentés. "Elle a écrit à partir du travail d'historiens et de chercheurs qui ont amassé beaucoup d'informations et de témoignages. Elle fait le relais, à travers son écriture, d'un travail colossal", explique le directeur. Un travail qui a attiré la curiosité de l'Argentin. Il décide dans faire une pièce "Bon Pasteur - Peines mineurs (2). "C'est le sens même d'un théâtre public, d'être la parole de la ville et de raconter cette histoire aussi marquante pour les Angevins et les Angevines. On veut montrer les mécanismes qui ont fait que la société s'est assise dans un système fondé sur le patriarcat."
"La parole ne se libère que maintenant"
C'est d'ailleurs vers une jeune femme d'Angers que Marcial di Fonzo Bo va se tourner pour jouer. Inès Quaireau, 20 ans, rencontré au conservatoire municipal. "C'était important de donner la parole à une jeune femme qui a l'âge des personnes dont elle parle." D'autant plus que la comédienne n'avait jamais entendu parler de l'histoire des filles du Bon-Pasteur. "Ce qui m'a touché, c'est leur proximité d'âge avec moi et aussi qu'on n'en ait pas entendu parler avant. Même actuellement, elles ont 70 ou 80 ans, mais la parole ne se libère que maintenant, ça raconte aussi quelque chose de ce qui se passe dans notre société", confie la comédienne de 20 ans.
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Dans cette pièce, elle incarne la parole de quatre jeunes filles, Annette, Gisèle, Louise et Simone. "Elles racontent leurs histoires, comment ça s'est passé pour elles, pourquoi elles sont arrivées dans ces lieux. Elles racontent aussi les liens qu'elles ont créés avec les autres filles et cette solidarité entre jeunes filles pour survivre", décrit Inès.
À l'université les 24 et 25 novembre
Sur scène, la comédienne y apporte une touche moderne tout en rapportant les sévices subis du passé. Inès a d'ailleurs rencontré les Angevines, Evelyne Le Bris et Marie-Christine Vennat, fondatrices de l'association qui vient en aide aux victimes du Bon-Pasteur. "Quand elles ont entendu la pièce, elles pensaient que j'avais des choses dans leurs dossiers, s'amuse la comédienne. Certaines filles ont des histoires similaires par les violences qu'elles ont subies, mais aussi pourquoi elles sont venues au Bon-Pasteur, parfois à cause de viols dans la sphère familiale".
Le spectacle permet aussi d'aborder la société actuelle avec une 5e fille, Vanessa, qui évolue dans un système socio-éducatif. "On se rend compte qu'il y a encore des schémas qui sont encore sexistes et différents des traitements qu'on réserve aux garçons. On va demander aux jeunes filles de se féminiser pour qu'elles réintègrent mieux la société. Qu'est-ce que ça veut dire encore ? C'est un sujet très actuel." Des questions qui seront soulevées lors des premières représentations à la salle du Quatre de l'Université d'Angers les 24 et 25 novembre, puis au Quai les 29 et 30 janvier.
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