Angers. Au procès du triple meurtre Coeur de Maine, un accusé marqué par les violences et l'alcool
Ce vendredi 3 octobre, s'est ouvert le procès en Assises du triple meurtre survenu sur l'esplanade Coeur de Maine à Angers, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2022. Trois jeunes de 16 à 20 ans ont perdu la vie. Cette 1ère journée, la Cour a tenté de comprendre le profil psychologique de l'accusé Al Khawad Al Zine Sulaymane.
Publié : 4 octobre 2025 à 9h14 - Modifié : 4 octobre 2025 à 9h46 Alexis Vellayoudom
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L'audience a débuté en retard ce matin, après que l'accusé ait refusé d'être extrait de la maison d'arrêt d'Angers. Al Khawad Al Zine Sulaymane est finalement arrivé sur les coups de 10 heures, accompagné d'un interprète en langue arabe, lançant le début d'une audience de six jours pour essayer de comprendre ce qui s'est passé dans la tête de ce réfugié soudanais, dans la nuit du 15 au 16 juillet 2022.
Ce soir-là, l'homme de 35 ans, bénéficiaire d'une carte de séjour de 10 ans obtenue en avril 2018, erre alcoolisé sur l'esplanade Coeur de Maine à Angers. Il est vu en train de toucher les fesses de plusieurs jeunes filles. Repéré par une bande de jeunes, il est d'abord mis en déroute, puis ausculté par des pompiers. Les jeunes femmes victimes décident de ne pas porter plainte. Mais l'homme revient une heure plus tard, un couteau de 20 cm à la main. Il poignarde mortellement trois jeunes, Ismaïl (16 ans), Manuolito (18 ans) et Atama (20 ans), et en blesse trois autres.
Un traitement pour "ne plus entendre des voix"
Lors de ce premier jour du procès, l'accusé apparaît comme un homme ayant vécu des violences dès son enfance, au sein de sa famille au Soudan. Selon l'enquêtrice de personnalité, "son père a été très violent avec lui. Il aurait été parfois attaché, frappé et maltraité". Ayant fui sa famille à l'âge de 15 ou 16 ans, la suite de son parcours n'a pas été plus tranquille, puisqu'il a travaillé comme chercheur d'or dans une mine soudanaise. Pendant cette période, il dit avoir vu "plusieurs de ses collègues tués dans des accidents (des éboulements de mines), et avoir subi de nombreuses attaques, avec notamment des cicatrices dans le dos laissées par les coups de baïonnettes."
À cette période-là déjà, le Soudanais aurait suivi un traitement médicamenteux "pour ne plus entendre des voix et ne plus avoir d’hallucinations". Et ce, depuis un drame familial : l'égorgement de son cousin sous ses yeux. Malgré plusieurs zones d'ombres, son récit de migration ensuite apparaît tout aussi lourd et émaillé de violences : accueillis par des membres de Daesh en Libye, il aurait vu "27 personnes se faire aligner le long de la mer et se faire tuer pour n'avoir pas été capables de citer le Coran."
"Il avait déjà menacé quelqu'un avec un couteau"
Arrivé en France en 2016 après un passage par l'Italie, il est accueilli au CADA (Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile) de Saumur, où son accompagnement avec la structure d'accueil s'arrête, après qu'il ait grimpé à l'étage supérieur par le balcon et effrayé ses voisins du dessus, un soir d'alcoolisation. Alors qu'une travailleuse sociale assure lui avoir proposé plusieurs fois l'accompagnement et l'aide d'Alia (l'Association Ligérienne d'Addictologie) par rapport à sa consommation d'alcool, le suspect nie complètement.
Ses anciens employeurs et collègues entre 2020 et 2022, eux, décrivent quelqu'un de bien différent : un agent agricole "discret, calme, sans problème". Son ancienne concubine entre 2019 et 2021, Corine, s'est dite elle aussi très étonnée des faits qui lui sont reprochés. "Je n’ai pas connu une personne violente, une personne comme ça." Malgré tout, elle se souvient de deux scènes, symptomatiques de son impulsivité et de son problème avec l'alcool : un barbecue à Saumur le long du Louet avec d'autres Soudanais, où alcoolisé, il avait "menacé quelqu'un avec un couteau et s'était blessé lui-même la main" ; et un repas chez son frère, avec de la musique, où il s'était "énervé d'un coup, avait levé la chaise au-dessus de sa tête et l'avait balancée".
"Je ne me contrôle pas quand je bois"
Ce qui semble être une constante dans ces histoires : une alcoolisation régulière, un coup de colère où il peut se montrer vite violent sans raison apparente, mais dont il dit n'avoir aucun souvenir le lendemain. Au moment des faits, à l'été 2022, son ex-compagne assure qu'il ne buvait quasiment plus, après 6 ou 7 mois d'abstinence. Réponse de l'accusé : "j’étais ivre 24h/24, mais je le lui ai caché". Il affirme avoir remplacé en France son traitement pour ses problèmes psychiatriques par l'alcool et le cannabis. Son casier judiciaire affiche d'ailleurs deux condamnations : une conduite en état d'ivresse, et des faits de violence et dégradations survenus à Saumur, à nouveau alors qu'il était alcoolisé. "Je ne me contrôle pas quand je bois de l’alcool", reconnaît l'accusé. "Alors pourquoi vous ne vous soignez pas ?", lui demande le président de la Cour. "Je n'ai pas de réponse", souffle l'homme, en regardant le sol.
Les débats reprendront ce lundi au tribunal d'Angers, avec l'examen de la soirée du drame. L'accusé encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité, pour trois meurtres, trois tentatives de meurtres, et deux agressions sexuelles.
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