Angers Sco. Deux offensifs recherchés, sans faire la fine bouche

Des mercatos compliqués, Laurent Boissier ne sait pas vraiment ce que c'est. Enfin si, mais c'est presque devenu pour lui une sorte de routine tant il jongle depuis plus de 10 ans avec un budget serré, une liste réduite et peu de joueurs prêts à faire des sacrifices financiers pour venir au SCO. Alors crise de football ou pas crise, peu importe, le Sudiste est revenu sur ce début de mercato angevin

Des renforts offensifs quoiqu'il arrive

Pour le moment, seulement Louis Mouton et Hervé Koffi sont venus renforcer les Noir et Blanc. Si le directeur sportif n'a pas été très causant sur ce qui a motivé ses choix et le profil des deux, il n'en reste pas moins que l'ancien milieu de terrain stéphanois vient remplacer numériquement le départ de Jean-Eudes Aholou, libéré. Un relayeur moins athlétique, dont Alexandre Dujeux devra se contenter puisque le club ne compte pas faire venir d'autres milieux de terrain. Pour ce qui est du gardien prêté par le RC Lens, Laurent Boissier l'a pris en connaissance de cause. Le Burkinabé devrait sans surprise disputer la prochaine Coupe d'Afrique des nations au Maroc en janvier prochain et donc s'absenter. "C'est ce que je disais au coach et au propriétaire, si notre numéro 2 n'est pas capable de faire 3 matchs, c'est qu'à un moment donné, on s'est trompé sur le numéro 2 donc Hervé fera sa CAN et notre numéro 2 fera ses matchs", a soutenu Laurent Boissier. 

Si le SCO assume l'idée de faire un "petit mercato" à la hauteur de ses possibilités, il n'en va pas moins que le club cherche actuellement deux joueurs offensifs. Mais le directeur sportif Laurent Boissier en ait conscient, il n'a pas les moyens de faire la fine bouche : "J'ai envie de dire que quand tu es le SCO, tu n'as pas le choix du rôle. Quel profil exact ça sera ? On n'a pas la possibilité de mettre des critères bien définis. On essaye de faire le mieux possible comme on fait depuis un certain temps. Après se définir un profil type, ça serait se bloquer beaucoup de choses." L'encadrement de la masse salariale oblige, le club angevin privilégie la piste des prêts, encore faut-il que des joueurs fassent des efforts financiers. "Ils ont tous intégré le fait qu'il y avait des difficultés dans le football français, mais quand ça les touchent, ils ne l'intégrent plus. C'est comme ça, quand on touche à ton portefeuille, tu es généralement un peu embêter. Ceux qui ne le comprendront pas, ne viendront plus chez nous." 

Quid de Fofana et Abdelli ? 

Parmi les raisons qui pourraient bloquer la venue de joueurs offensifs, il y a la question légitime des départs de Yahia Fofana et Himad Abdelli. Les deux disposent d'un bon de sortie. D'ailleurs, comme le soutenait le propriétaire du club Saïd Chabane, l'un aurait dû partir avant la fin du mois de juin, c'était l'une des garanties apportées avant le passage à la DNCG et la décision de l'encadrement de la masse salariale. Mais Laurent Boissier l'assure leurs départs ne conditionnent ni l'arrivée de recrues, ni le choix des pistes : "Si ça conditionnait nos recrues, il faudrait peut-être que j'attende le 30 août donc ça serait compliqué. Notre mercato est particulier, il dépend des opportunités qui vont se présenter à nous. On n'est pas en retard."

À  ce jour, les rumeurs envoient les deux joueurs du côté de l'Angleterre où le mercato n'a pas réellement débuté. "Himad, on a acté le fait qu'il ne soit plus là, maintenant s'il doit rester, je serais très content [... ] le joueur bien sûr, il a envie d'aller voir ailleurs quand tu as des ambitions et ses qualités, maintenant, je ne crois pas qu'il ferait une maladie de rester une saison de plus avec nous", a expliqué l'ancien directeur sportif de Nîmes. En attendant, Himad Abdelli s'entraîne avec le groupe, mais il doit passer des examens poussés en raison d'un nouveau souci au dos. 

À gauche, un poste, trois joueurs

En parallèle, le club a tout de même réussi à dégraisser. Cédric Hountondji vient de s'engager à Bandirmasport, club de 2e division turque. "Ça fait une quinzaine de jours qu'on avait décidé de se séparer d'un accord commun accord." Même chose pour Jean-Eudes Aholou. Un départ qui en a surpris plus d'un, car son nom n'a jamais été évoqué lors du bilan de fin de saison. "C'était prévu, il venait faire un an avec nous. On lui avait donné notre parole comme quoi s'il voulait aller voir ailleurs, il aurait le droit." Dans le staff, Jean-Michel Badiane n'a pas prolongé. "C'est un choix personnel, on lui avait fait une proposition de prolongation, il a fait le choix de ne pas l'accepter pour des raisons qui lui sont propres", explique le technicien angevin. Il a été remplacé par Lamine M'baye. 

Enfin, au poste d'arrière gauche, pour le moment, le club dispose de trois cartouches, Dan Sinaté (1er contrat professionnel), Florent Hanin (qui vient de prolonger) et Jacques Ekomié. Visiblement, Alexandre Dujeux compte sur les trois. "Il y a 3 latéraux qui peuvent joeur à des postes différents. On envisage pas du tout de prêter ni l'un, ni l'autre", a lâché Laurent Boissier. Globalement, aucun autre joueur ne devrait partir, même si personne "n'est intransférable", a précise Laurent Boissier, tout ironisant "maintenant, s'il y a des clubs qui veulent faire des choses bizarres sur nos joueurs, on écoutera, mais il faudra qu'elles soient très bizarres". 

Une campagne estivale plus relevée

Ça n'a pas échappé aux supporters du SCO, cette année le club affrontera trois écuries de Ligue 1 durant sa préparation. Il s'agit de Le Havre, Nantes, et Lorient pour les trois derniers matchs amicaux, dont un à Raymond Kopa. Le directeur sportif est revenu sur ce choix : "Alexandre Dujeux a souhaité qu'on monte les matchs amicaux sur des équipes un peu plus huppées." Une décision plutôt bien flairée, car le SCO démarrera sa saison en enchaînant le Paris FC et le Paris Saint-Germain. Est-ce une bonne chose de passer deux gros cylindrées au début du calendrier ? "Je te dirai s'il était bon à la fin de la saison", a répondu en souriant le Sudiste.