Angers. Soigner, former et installer : le nouveau centre de soins dentaires du CHU vient palier un manque

Le Maine-et-Loire va pouvoir compter sur quelques renforts de chirurgiens-dentistes. Le nouveau Centre d'enseignemnt et de soins dentaires d'Angers piloté par le CHU a pris ses premiers rendez-vous, rue Amsler dans un bâtiment de 250 m² loué par Aldev, pour les patients sans praticiens. A l'intérieur, six fauteuils et deux chirurgiens-dentistes de l'hôpital pour faire tourner la machine. Ils seront aidés à l'année par 14 étudiants en dernière année à la faculté de chirurgie dentaire de Nantes. Un partenariat qui rempli deux objectifs : apporter du soin, mais aussi former et attirer de jeunes praticiens en Anjou. 

L’établissement de santé a investi près de 900 000 €, sans subvention, pour aménager et équiper ce plateau de 250 m², loué à Aldev

Des locaux et du matériel neuf 

L'ouverture était très attendue, car oui, le Maine-et-Loire manque cruellement de chirurgiens-dentistes. Seulement 55 pour 100 000 habitants. C'est 15 de moins que la moyenne nationale. "Les jeunes chirurgiens-dentistes vont plutôt s'installer dans le Sud ou sur la Côte Atlantique. Ils s'installent aussi là où ils ont fait leurs études", justifie le Dr Arnaud Le Roux, l'un des deux chirurgiens-dentistes et responsable du centre. Alors avec ce nouveau centre et la possibilité d'y intégrer des étudiants de la faculté dentaire de Nantes, les professionnels angevins ne cachent pas leur ambition. "Que ces étudiants qui vont passer une année avec nous dans le Maine-et-Loire, à l'issue des quelques mois qu'il leur reste dans leur cursus, souhaitent s'installer dans le département."

Et tout a commencé par leur donner envie de venir faire leur dernière année de formation à Angers. Un centre modernisé et des fauteuils neufs financés à hauteur de 900 000 €, sans subvention, par l'établissement de santé. "Je suis venue pour l'attractivité du nouveau matériel et de la structure qu'est sympa. On a plus d'autonomie qu'à Nantes. Le matériel est tout neuf. On a du matériel spécifique qu'on a encore jamais utilisé", témoignent Julie Fournier et Clémence Mazé. Le paquet a aussi été mis l'encadrement, cinq praticiens de ville viendront les épauler pour les suivis de traitements et les actes compliqués. Les débuts sont prometteurs pour Alice Prévo et Julie Fournier : "On a fait nos premiers remplaçants cet été. Les encadrants sont hyper gentils et à l'écoute. Les patients sont contents d'avoir des dentistes à proximité parce qu'ils ont du mal à trouver d'autres praticiens".

Inclusif et réactif pour répondre aux urgences

Si le centre dentaire est ouvert à tous, il vise aussi quelques publics spécifiques. C'est le cas par exemple pour ceux qui devront subir de lourdes opérations et qui doivent présenter un bilan dentaire.

"On a 25 créneaux par semaine de réservés. Les médecins du CHU et ceux de l'Institut de Cancérologie de l'Ouest peuvent nous faire des demandes", précise Dr Le Roux. Il y a certains critères. L'idée, c'est proposer une prise en charge rapide pour ces patients qui vont subir une chirurgie ou un traitement. Il faut que ça aille vite pour ne pas retarder le début de la chimio-thérapie ou de la radio-thérapie." Un fauteuil est aussi réservé aux soins non programmés. Les patients devront cependant passer par le SAS, le Service d'accès aux soins, une plateforme en ligne gérée par un régulateur.  

Autre cas particulier, les personnes en situation de handicap. 18 créneaux par semaine leur sont réservés. Ces personnes ou leurs familles peuvent prendre rendez-vous via le dispositif départemental Handisanté 49. "On essaye au mieux de les voir rapidement. C'est une prise en charge spéciale, certains ont besoin d'une visio ou d'une visite blanche pour se familiariser avec le soignant, les locaux. Il faut enlever l'angoisse", détaille le Dr Lucas. Les fauteuils sont aussi équipés pour prendre des personnes en situation d'obésité. 

D'autres atouts qui pourraient inciter ces futurs chirurgiens-dentistes à rester en Anjou. D'ailleurs, ces étudiants ne sont pas dupes, mais c'est encore trop tôt pour Julie et Alice qui découvrent la ville. L'équipe pourra tout de même compter sur Clémence, l'une des ambassadrices du centre : "Ça me dérangerait pas de rester à Angers parce que j'ai ma famille ici. La ville est incroyable et il fait bon vivre". 

Infos utiles : 

Le centre est ouvert du lundi au vendredi sur rendez-vous. Une cinquantaine de patients seront reçus par jour. Pour les rendez-vous non programmés, il faut passer par le SAS et Handisanté 49 pour les personnes en situation de handicap.