Anjou Bleu Communauté. Le dispositif Emploi-Mobilité-Logement pour palier à la pénurie de main d'oeuvre porte ses fruits

ABC a renouvelé sa convention avec les bailleurs sociaux et l'association d'entreprises locales ASDEPIC. En trois ans, 26 nouveaux salariés ont été accueillis, ABC espère désormais en attirer une douzaine par an.

12 juin 2023 à 15h38 par Alexis Vellayoudom

Convention Emploi-Mobilité-Logement_24 05 23_AVC
Anjou Bleu Communauté espère attirer 12 nouveaux salariés par an
Crédit : Alexis Vellayoudom

Ce n'est plus un secret, le taux de chômage sur Anjou Bleu Communauté est l'un des plus bas du Maine-et-Loire, moins de 6 %. Le territoire profite en partie de l'installation de grandes entreprises telles que Hutchinson, La Toque Angevin, Longchamp ou encore Manitou, mais depuis plusieurs années, ces mastodontes font face à une forte pénurie de main d'oeuvre, "on a des difficultés de recrutement aussi bien sur les postes qualifiés que non qualifiés", lâche Gilles Grimaud, président d'ABC.

 

La mobilité, un frein pour attirer

 

Problème, la mobilité géographique reste à frein pour les salariés désireux de venir, alors ABC, les bailleurs sociaux Podeliha et Maine-et-Loire Habitat, Action logement et l'association d'entreprises locales ASDEPIC ont eu une idée, un plan Emploi-Mobilité-Logement pour faire venir de nouveaux salariés, hors département, afin de répondre aux besoins de recrutement des entreprises locales, "c'était de créer une aide à la mobilité pour l'installation de nouveaux ménages à proximité des sites d'emploi", se souvient Gilles Grimaud. En clair, les bailleurs sociaux permettent aux nouveaux salariés, CDI, CDD minimum de 6 mois, de loger dans leurs logements vides et ABC prend en charge, pendant six mois, les frais liés au logement des salariés s'installant sur son territoire. La méthode porte ses fruits et ABC, avec ses partenaires, ont décidé de renouveler leur engagement pour trois ans. 

 

26 nouveaux salariés en trois ans

 

"Le bilan est intéressant. Ce sont des chiffres encourageants", confie Gilles Grimaud. Sur ces trois années, perturbées par la Covid, 26 nouveaux salariés ont profité du dispositif, pour intégrer une vingtaine d'entreprises. "Ce sont plutôt des jeunes salariés, premier emploi ou second emploi. Tout type de secteur, l'industrie, le commerce, l'artisanat, la construction. On a aussi des salariés sur des emplois qualifiés, récemment, un ingénieur du secteur automobile et un laborantin dans une activité agro-alimentaire. Ce sont des gens qui viennent de la région parisienne, la Normandie, la Bretagne et on a un dossier d'une personne qui vient de Guyane", détaille Jérôme Barbot, directeur d'Anjou Bleu Communauté. 

 

Les profils de ces nouveaux salariés
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Les salariés restent-ils ? 

 

Oui. "Ils restent majoritairement au sein des entreprises qui les ont recrutés. Au sein des logements, ce n'est pas toujours le cas, car au bout des six mois, ils peuvent rester dans le logement sous certaines conditions, mais s'ils ne remplissent pas ces conditions, ils ne peuvent pas rester et doivent trouver un autre logement. Et comme ils viennent de l'extérieur, ces six premiers mois leur permettent de découvrir la région et de s'installer ou pas sur le territoire. L'objectif initial, il est double : accueillir de nouveaux salariés et permettent aux entreprises de recruter. Au bout des six mois, si on conserve l'objectif de faciliter le recrutement des entreprises, c'est déjà gagné", explique directeur Jérôme Barbot.

 

Les salariés restent-ils en Anjou Bleu ?
Crédit : Alexis Vellayoudom
J.Barbot - Salariés restent ABC_24 05 23_AVC

 

Une nouvelle convention plus ambitieuse

 

C'est donc naturellement que les partenaires et ABC se sont remis autour de la table pour se réengager. Une convention de trois ans où Anjou Bleu Communauté consacrera 108 000 € par an (ndlr : le premier dispositif de trois ans a coûté 46 000 € à la collectivité, loyers et assurances), "on veut faire entre 12 et 15 dossiers par an minimum, c'est tout à fait atteignable. Après, il faut qu'on fasse attention à la pénurie de logement et aux tensions au niveau de la rotation des logements sociaux", affirme Gilles Grimaud. "Les entreprises commencent à mettre ce dispositif dans leurs offres d'emploi, c'est devenu un atout", ajoute le président d'ABC.