Candé. BOMOÏ, la marque de cosmétique ouvre ses portes pour sensibiliser ses visiteurs
À partir du 15 octobre, 95 entreprises du Maine-et-Loire ouvriront leurs portes pour les 10e Journées régionales Visitez nos Entreprises. Pour la marque de cosmétique BOMOÏ, à Candé, c'est l'occasion de sensibiliser son public sur la consommation de produits cosmétiques.
Publié : 13 octobre 2025 à 23h34 - Modifié : 20 octobre 2025 à 9h38 Alexis Vellayoudom
Julien Brault, directeur commercial et Céline Lirus, fondatrice de Bomoï à Candé
Crédit : Alexis Vellayoudom
Top départ pour la 10e Journée régionale Visitez nos entreprises. Du 15 au 25 octobre, une centaine d'entreprises du Maine-et-Loire ouvriront leurs portes au public pour des visites gratuites ou payantes. Parmi elles BOMOÏ. La marque de cosmétique est installée à Candé depuis 2018 et va participer pour la 4e fois à l'événement. Au programme des visites sans réservation, avec la volonté, bien évidemment, de faire découvrir le métier, mais aussi d'avoir un impact social auprès du consommateur.
Une coopérative créée à partir de souvenirs d'enfance
Pour découvrir BOMOÏ, il faut pousser la porte d'une ancienne demeure du centre-ville de Candé. Derrière, une petite cour où donne une belle bâtisse en pleine rénovation. C'est à l'intérieur que Céline Lerus pense ses prochains produits. En 2010, cette ancienne salariée de l'audiovisuel décide de tout arrêter. "J'avais besoin de plus d'authenticité dans les rapports humains." Elle se souvient alors de son enfance. D'un côté, en Guadeloupe où sa grand-mère maternelle, infirmière, pratique la naturopathie. De l'autre, une grand-mère paternelle qui travaille dans une grande maison de parfum. "J'ai des souvenirs d'enfant où je découvre un savon, des parfums. Ça a activé ça." Un soir autour d'une table avec des amis aura suffi à lancer le projet. "Je me suis laissée happer par une passion."
Une visite pour donner du sens
Crédit : Alexis Vellayoudom
C'est au Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis que Céline décide de monter sa société coopérative BOMOÏ (vie en Lingala, ndrl) : "C'est plus facile. On a quasiment les matières à prix coutant. On travaille avec des coopératives de producteurs, qu’on source nous-mêmes". Mais les débuts avec les laboratoires sont difficiles. Beaucoup refuse de développer ses formules. Finalement, un seul acceptera. La 1ère gamme de trois produits est lancée en 2011 avec un gommage, un nettoyant polyvalent et une bougie pour les mains et les pieds. 15 ans plus tard, la coopérative se porte bien malgré une conjoncture économique compliquée. "Après la crise Covid, c'était très compliqué de fabriquer. On a constaté une chute de la demande et des consommateurs dans un secteur où le public est difficile à fidéliser", admet Céline. Heureusement, elle a pu compter sur son laboratoire et les partenaires historiques comme Biocoop, Naturalia. "Ça nous a sauvés."
"Dès lors que vous avez un bon produit,vous pouvez l'utiliser partout et à n'importe quel moment"
Aujourd'hui, BOMOÏ commercialise une quinzaine de produits, des huiles, des brumes, vendus sur Internet, via des box, des influenceurs, des marques blanches ou grâce à des partenaires comme le Festival de Cannes. Toutes les gammes sont bio et éthique (contre la maltraitance animale, ndlr), mais les contraintes sont très strictes. "On a des certifications pour tout et réalisées par plusieurs organismes." Les matières premières viennent des Cévennes, de Savoie pour le lait d'ânesse, mais aussi de coopératives en Asie, de la vallée du Sine au Sénégal et plusieurs plantes du Maroc. "L'idée de ces visites, c'est pouvoir montrer tout le process. Un travail de recherche et développement, c'est très long, pratiquement 3 ans d'aboutissement pour chacune des gammes."
Un travail qui ne déroge pas aux valeurs que s'est donnée l'entreprise. "En allant voir les gens, on a détecté un manque d'écoute sur les problèmes importants de la peau. On veut aussi avoir un impact environnemental", souligne Julien Brault, directeur commercial depuis 2011. "Aujourd'hui, on fait de plus en plus face à des consomm'acteurs,des gens qui sont en recherche de sens.Et nous, à travers notre posture, c'est justement leur donner les bons modèles d'utilisation d'un produitet de compréhension aussi d'un produit.Parce que, comme je disais, c'est un marché très très vaste,le secteur de la cosmétique. Et le fait de pouvoir les orienter,parfois, ça amène des transformations assez radicales", ajoute Céline.
Pour se démarquer dans un secteur concurrentiel et parfois peu éthique, BOMOÏ fait le choix de l'authenticité. "C'est vraiment partir du principe qu'aujourd'hui,vous allez trouver une quantité astronomique de produits divers et variés.L'objectif, c'est plutôt de considérer que dès lors que vous avez un bon produit,vous pouvez l'utiliser partout et à n'importe quel moment,et en plus pour toute la famille, insiste Julien. C'est comme lorsque vous faites vos courses, vous adoptezune manière de sélectionner vos produits en rayon.C'est vraiment procéder de la même manière avec les produits cosmétiques,considérez ça comme de l'alimentation externe.Dès lors que vous avez des ingrédients qui sont repérés comme étant nocifs,n'y allez pas tout simplement. L'idée, c'est vraiment d'avoir des produits respectueux de sa peau et respectueux à l'environnement". Une sensibilisation que la petite coopérative angevine veut pousser plus loin avec le projet d'ouvrir une boutique à Candé et trois gîtes pour faire découvrir le territoire et son travail.
VNE : 10 jours au lieu de 3
Carré Cointreau, Brasserie Alpaca, Pasquier, la Ferme des P'tits Brillet, Giffard ou encore le spécialiste des composants de manutention Stif. Tous les secteurs, artisanat, agroalimentaire, industrie, textile et construction jouent le jeu pour faire découvrir l'envers du décor de leurs métiers. Le Maine-et-Loire fait d'ailleurs figure de bonne élève sur cet été événement, mais surtout le Segréen qui recueille 1/3 des entreprises qui ouvriront leurs portes. Au niveau régional, ce sont 370 entreprises qui participent à cette semaine, soit +27,59 % par rapport à l'année dernière. "Dans cette période morose, on avait peur que les entreprises ne s’inscrivent pas", confie ValérieDrouault-Gourmel, présidente Visitez nos entreprises.
"Un bon produit c’est un produit que vous pouvez utiliser comme vous voulez"
Crédit : Alexis Vellayoudom
Les entreprises sont donc au rendez-vous et qui plus est pour une période plus longue. 10 jours de découvertes au lieu de 3 habituellement. "On souffre tous ne pas être assez connue, reconnue. Ça permet aux salariés d’être fiers de leurs entreprises", ajoute Joël Esnault, élu à la Communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou et ancien patron du Groupe industriel IWF.
Améliorer l'orientation et le recrutement
Aussi, l'objectif assumé est d'apporter une dimension "recrutement" à ces journées de visites d'entreprises. D'où le passage à 10 jours avec 3 journées dédiées aux collégiens et lycéens. À terme, VNE souhaite aussi développer son partenariat avec France Travail et les Missions locales. Celle du Segréen a, par exemple, programmé 7 visites. "C'est absolument déterminant de participer. Ça permet à des jeunes d’aller au-delà, découvrir des métiers, de s’acculturer. Et ça fonctionne, cette année, on a une soixantaine de jeunes, c’est plus que l'année dernière", admet Franck Edon, le directeur.
Vous pouvez réserver vos visites auprès des entreprises ou directement via les Offices de tourisme.