Château-Gontier. Le nouveau directeur du Centre hospitalier veut attirer des médecins

Eric-Alban Giroux a pris la tête du Centre hospitalier du Haut-Anjou en juillet avec l'envie de développer l'attractivité médicale du territoire et attirer des médecins.

23 août 2021 à 12h21 par Alexis Vellayoudom

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Eric-Alban Giroux a pris les rênes du Centre hospitalier du Haut-Anjou
Crédit : Alexis Vellayoudom

Proposer une offre médicale digne de ce nom, c’est la mission que s’est donné Eric-Alban Giroux, le nouveau directeur du Centre hospitalier du Haut-Anjou à Château-Gontier. Après un parcours scientifique conclu par une thèse, ce cinquantenaire a pris plusieurs postes en direction hospitalière avant de prendre son "envol" et de diriger l'Institut de Cancérologie de la Loire à Saint-Etienne et dernièrement le Centre hospitalier de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie. 

 

Eric-Alban Giroux, pourquoi avoir choisi le CHHA ? 

"Mon profil fait que je ne suis pas à la recherche de très gros centres. Le CHHA avec Segré et les Résidences du Val d'Oudon, cet établissement est ancré dans son territoire, de proximité. Il sert une population bien identifiée. Il est de taille raisonnable, ça permet d'avoir la réactivité qu'on veut quand on veut piloter une structure."

 

Quelle est la place du CHHA ? 

"Très clairement, nos populations vont au CHU d'Angers quand elles ont besoin d'expertise. Il faut donc que le CHHA ait une volonté particulière de travailler avec le CHU d'Angers. Laval est le site pilote du GHT (groupement hospitalier de territoire). C'est vers lui que je me tourne pour avoir des coopérations en matière d'informatique, d'achats et de logistique hospitalière. Maintenant, pour avoir des coopérations médicales, il vaut mieux que je me tourne vers le CHU d'Angers."

 

Quel type de collaboration avec le CHU d'Angers ? 

"J'ai proposé à ma collègue, son doyen et au président de CME, de faire venir des praticiens au CHHA pendant 4 jours. Et puis de retourner au CHU une fois par semaine pour faire et se maintenir en compétence universitaire. Faire de la publication, faire des essais thérapeutiques. Il y a deux avantages. Déjà pour le CHU, ça renforce sa partie universitaire et son excellence. Nous, ça nous assure des praticiens qui vont tout au long de leur vie s'entretenir intellectuellement. Ils resteront au Top du Top. C'est un modèle que j'avais expérimenté dans la Loire. Et pareil pour mes praticiens, si certains veulent pouvoir revenir faire de la formation."

 

Un projet en cours d'élaboration avec le CHU d'Angers
Crédit : Alexis Vellayoudom

Quel est votre regard sur l'offre médicale en Mayenne ? 

"C'est triste que dans notre beau pays où le citoyen du fond de la Creuse paie ses cotisations sociales, comme le citoyen d'une ville riche, ne peut pas avoir le même rendu et la même sécurité sanitaire qu'une ville riche ou bien cotée sur la côte. En Mayenne, on est à 200 praticiens pour 100 000 habitants. Quand on est à 200 alors que la moyenne nationale est à 353, c'est qu'il y a un vrai problème. Certes, il y a des zones de notre territoire qui sont des zones extrêmement rurales, dures et pardon de le dire comme ça, avec une pauvreté rurale. Et que nous ne soyons pas capables de nous mobiliser plus encore pour offrir à ces populations un soutien médical et une qualité et une sécurité des soins, c'est un des points choquants que j'aimerais participer à corriger durant ma mandature."

 

La régulation d'installation des médecins est une solution ? 

"C'est bien compliqué parce que le contrat de départ de ces études est fait comme ça. Si on voulait changer ça, il faudrait changer le contrat de départ. Ce qui est compliqué et ce qui de toute façon ne nous permettrait de trouver une solution que dans 15 ans. Le temps de former de bons médecins."

 

Eric-Alban Giroux sait où il met les pieds
Crédit : Alexis Vellayoudom

Alors comment fait-on pour attirer des médecins ? 

"Le directeur doit être facilitateur de réseau entre différentes structures y compris la médecine de ville. Si, on offre à un jeune médecin, un environnement de travail satisfaisant. Oui, il vient ! Quel environnement sécurisé et détendu, on offre aux médecins pour qu'il puisse s'implanter et discuter avec la ville, avec le CHU. S'ils ont besoin de travailler chez nous qu'on puisse leur offrir un espace de travail au sein de l'institution. C'est en cours. Que nos internes, quand on les accueille, ils se retrouvent dans un environnement sympa où ils puissent de temps en temps pouvoir déconner sans que les hautes instances ne s'en prennent à eux. J'ai la pensée de l'internat, il y a la volonté de faire ça ici. Le bâtiment des Bains douches commence à me faire de l'oeil." 

 

Un internat au CHHA ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

Parmi les grands projets, il y a la restructuration des urgences, avez-vous une date ? 

"Non, parce que pour ça, il faut que j'obtienne des financements de la part de l'ARS, pour le moment, je n'ai pas encore de date. Vous avez la restructuration sur les urgences, vous avez de la reconstruction de l'EHPAD CPA Saint-Joseph. On ne peut pas laisser nos aînés et nos personnels dans des conditions d'exercice comme ça. Il y a de la rénovation à faire sur l'extérieur du bâtiment de Saint-Julien. C'est un gros chèque, c'est 15 millions. Stéphane Bern sort de ce corps et vient nous faire un gros chèque".