Cholet. Cinq jeunes condamnés pour avoir passé à tabac un jeune homme en sortie de discothèque
Le 30 avril 2023, cinq jeunes ont passé à tabac un garçon de 23 ans à la sortie de la boîte de nuit le Guss à Cholet. La victime a été blessée par arme blanche. Jugés ce vendredi au tribunal correctionnel d'Angers, les prévenus ont été condamnés à des peines allant de 12 à 18 mois de prison.
Publié : 24 octobre 2025 à 22h07 - Modifié : 25 octobre 2025 à 0h20 Alexis Vellayoudom
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Si l'on devait mettre une image sur ce qui s'est passé dans la nuit de ce 30 avril 2023 à Cholet, c'est n'est ni plus, ni moins, une meute de loups qui pourchasse sa proie. Après une "bousculade" au sein de la discothèque le Guss, un jeune a été tabassé dans plusieurs rues avant d'être tailladé à l'aide d'un tesson de verre au niveau du flanc droit qui lui vaudra une entaille de 7 cm, une côte cassée et une dizaine de jours d'ITT. "Un véritable déferlement de violence", décrit la substitut du procureur Manon Servant. À la barre du tribunal correctionnel d'Angers, quatre jeunes âgés de 21 à 26 ans jugés pour violence commise en réunion suivie d'une incapacité supérieure à 8 jours. Le cinquième prévenu n'est pas présent, après un passage par la case prison, il a fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
Une bousculade qui se termine en lynchage
Les faits ont lieu aux environs de 5h du matin. La fête bat son plein dans cette boîte de nuit du centre-ville. Tout part d'une futilité, la victime, un Nantais qui revient régulièrement à Cholet, tente de monter sur l'estrade de la boîte, il bouscule un jeune de 26 ans. Il s'agit du prévenu le plus âgé, déjà condamné pour usage de stupéfiants, qui décide de lui asséner un coup, la victime répond. Il est mis KO dans la foulée et maintenu au sol par d'autres jeunes. Très vite, les videurs interviennent et décident de sortir les auteurs dehors. Les agents de la boîte en reste-là, laissant libre cours à "la loi de la rue" sur le boulevard Gustave Richard.
Quelques minutes après, un autre homme de la bande assène le premier coup à la victime. En quelques secondes, une dizaine d'individus s'agglutinent sur lui pour le passer à tabac. Les images montrent une horde se déchaîner. On voit l'un des prévenus, 23 ans, jamais condamné, perdre sa chaussure. "Comment vous l'avez perdu ?", demande l'une des assesseurs. "J'ai dû mettre un coup de pied, répond t-il. Je regrette". Les images confirment le coup. Un autre, 25 ans, et 23 mentions à son casier judiciaire pour plusieurs griefs, est vu en train de courir vers la victime pour le frapper. En revoyant les images, aucun remord. On le voit mettre une claque à une jeune femme. "Pourquoi elle vient me parler à moi. J'avais pas de raison de la frapper, mais j'ai pris peur."
"Je me suis rendu compte que j'avais une blessure et que je saignais"
Sous les coups, la victime tente de rester debout. "Je suis poursuivi de A à Z. J'avais qu'une idée en tête, c'était de ne pas finir au sol" lâche t-il à l'audience. Il s'extirpe dans la rue Nationale où il croise une connaissance en voiture. Il s'accoude, pensant trouver un refuge, mais c'est de courte durée. Sur les images des caméras de surveillance, on voit le prévenu le plus jeune, âgé de 21 ans, courir pour lui donner un coup de pied. Il déséquilibre la victime qui est frappée par un autre homme, celui absent des débats. "Je me suis rendu compte que j'avais une blessure et que je saignais", explique l'agressé.
Qui a porté le coup de tesson ? Dans sa première audition, le plus jeune, jamais condamné, détaillera les confidences de son partenaire, le prévenu absent ce jour. "J'ai fait une dinguerie !", lui aurait-il dit. Des déclarations sur lesquelles il reviendra plus tard. "Il y a une omerta, on ne veut pas être celui qui a balancé, s'agace Me Bouillon, avocate de la partie civile. Ce soir-là, ils ont tous laissé leurs cerveaux aux vestiaires. Ils ont trouvé une opportunité de se joindre à une leurs envies de violence". Devant les faits, l'un dit : "J'ai pas réfléchi". "Je ne sais pas ce qui m'a pris", pour un autre. Celui à l'origine de la bagarre se défend : "J'ai répondu aux coups reçus dans la boite". Enfin, le dernier, multirécidiviste et condamné pour une autre affaire un mois après les faits, ne semble pas prendre la mesure de ces actes.
En revanche, la victime évoque des séquelles psychologiques. "Mes parents me demandent tout le temps où je suis. J'ai des troubles du sommeil, je fais des cauchemars." Et lorsque ce n'est pas dans sa tête, la cicatrice sur son corps est là pour lui rappeler. "L'été, j'essaye de la cacher. Il y a des mouvements que je ne peux plus faire. J'ai une perte de sensation."
12 à 18 mois de prison
Rappelant le caractère "déplorable" de cet acte, la représentante du Ministère public demande des peines allant de 10 mois d'emprisonnement avec sursis à 12 mois ferme avec une interdiction d'entrer en contact avec la victime pendant 3 ans, une privation d'éligibilité de 5 ans et un stage citoyenneté. Enfin, pour le prévenu absent, visiblement à l'origine de la blessure par arme blanche, elle souhaite une requalification en violence en réunion avec arme et le condamner à 12 mois fermes. Les avocats des prévenus demandent une révision à la baisse du quantum et pointent la responsabilité de la boîte de nuit.
Le tribunal a finalement décidé de rehausser les peines. Deux prévenus de 23 et 26 ans sont condamnés à 12 mois de prison avec sursis. L'homme de 25 ans, au casier judiciaire le plus lourd, écope de six mois ferme sous bracelet électronique et six mois avec un sursis probatoire de deux ans avec l'obligation de rechercher un emploi. Le plus jeune, âgé de 21 ans, est condamné à 18 mois de prison avec sursis. Les jugent ont jugé qu'il participait à ce lynchage "du début à la fin, avec un coup de pied déterminant dans la suite des événements conduisant au coup de tesson reçue par la victime". Enfin, le dernier prévénu, absent des débats, écope de 18 mois fermes et une interdiction de port d'arme de 5 ans.
Tous héritent d'une peine inéligibilité de 5 ans et une interdiction de rentrer en contact avec la victime ou ses parents pendant 3 ans avec une exécution provisoire. Ils devront aussi réaliser des stages de citoyenneté à leurs frais dans les six mois et verser une préjudice de 1 000 € à la victime. Ils ont 10 jours pour faire appel.
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