Maine et Loire

CHU d'Angers. Pic de la grippe, soucis d'hospitalisations en psychiatrie, pourquoi les urgences saturent ?

Depuis quelques jours, les urgences du CHU d'Angers sont saturées. L'épidémie de grippe poursuit son augmentation, mais le service pâtit aussi de la taille de ses locaux et de soucis pour hospitaliser certains patients en amont.

Publié : 15h35 par Alexis Vellayoudom

Photo d'illustration
De nuit, les appels reçus à Laval seraient transmis au Samu de Maine-et-Loire.
Crédit : CHU Angers

192 passages en début de semaine. Les urgences du CHU d'Angers saturent depuis quelques jours. Au point que le syndicat Force ouvrière alertait la semaine dernière : "Des patients attendent depuis 10 jours [...] Les personnes sont mises sur un brancard pour passer la nuit, puis assises dans un fauteuil pour la journée. On leur amène simplement un plateau-repas et on leur dit qu’on ne sait même pas quand on pourra s’occuper d’eux." Hier, lors d'un point presse, la directrice du CHU Cécile Jaglin-Grimonprez reconnaissait "un gros pic d'activité". 

 

La grippe, principal motif ?

 

Selon Santé publique France les indicateurs continuent d'augmenter sur tout le territoire. Une donnée qui se confirme au CHU. "Effectivement, le motif du pic d'activité des dix derniers jours, ce sont les virus hivernaux, la grippe en particulier, mais aussi les virus respiratoires syncytials qui créent des pneumopathies, un peu de Covid, mais principalement la grippe, indique Cécile Jaglin-Grimonprez. Ce qu'il faut dire à la population, c'est de se vacciner avant les fêtes de fin d'année, de façon à éviter aux personnes les plus fragiles, les malades, les personnes âgées, les enfants en bas âge, d'attraper ces virus et d'avoir besoin de venir aux urgences ou d'être hospitalisé." Pour rappel, le vaccin peut se faire soit chez son médecin traitant, en pharmacie et par un infirmier ou une sage-femme. 

 

Une pénurie en psychiatrie

 

Le CHU est depuis longtemps confronté à un problème structurel. L'actuel bâtiment des urgences est trop petit pour faire face à la demande. "Malheureusement, on ne peut pas changer les murs tant qu'on n'a pas notre opération Convergence livrée en 2029. Dès qu'il y a beaucoup de passages, c'est très difficile d'organiser sereinement les prises en charge", indique la directrice. Dans le même temps, les places en hospitalisation sont peu nombreuses ce qui ne permet pas de prendre des patients souffrant en aval de leur passage aux urgences. "On a créé trois unités qui sont dédiées à l'aval des urgences. Une sur la gériatrie et une sur les aspects plus médico-sociaux qu'on teste depuis cet été donc on s'organise pour essayer d'améliorer les choses."

 

Mais le "gros problème" reste le secteur de la psychiatrie en pénurie sur l'ensemble de la région Pays de la Loire. "En-dehors d'Angers, beaucoup de lits ont été fermés. Et malgré l'ouverture de l'UPSAM avec 12 lits au CHU d'Angers, on a encore beaucoup de patients qui attendent trop longtemps à l'intérieur de nos urgences. Ce sont 30 passages pour les motifs psychiatriques tous les jours au CHU d'Angers, dont une moitié qui a besoin d'être hospitalisée chez nous ou au CESAM, indique Cécile Jaglin-Grimonprez. On travaille d'arrache-pied avec nos collègues du CESAM pour trouver les meilleures solutions. Mais c'est difficile... Santé publique France et l'Institut Pasteur viennent de tirer un peu la sonnette d'alarme."

D'après FO, le 11 décembre, onze patients étaient en attente d'une hospitalisation en psychiatrie entraînant parfois des faits de violences ou d'urgences critiques.