CHU d'Angers. Un déficit en baisse depuis la mise en place du plan de performance
Après un déficit de 7,5 millions d'euros en 2024, le CHU d'Angers a réduit son déficit à 2,5 millions pour cette année, grâce son plan de performance. L'établissement hospitalier avance un retour à un résultat positif d'ici 2026.
Publié : 16h52 par Alexis Vellayoudom
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Le CHU d'Angers est sur la bonne voie. Au début de l'année 2025, l'établissement faisait face à une situation financière "dégradée" avec un déficit de 7,5 millions d'euros. Depuis cet été, un plan de performance a été mis en place avec une quarantaine de mesures, afin de revenir à un résultat positif à la fin de l'année 2026, mais aussi une capacité d'auto-financement de l'ordre de 25 millions d'euros. Cécile Jaglin-Grimonprez tire le bilan.
Cécile Jaglin-Grimonprez, quelques mois après la mise en place de ce plan de performance, il y a-t-il eu des économies ?
"C'est un plan qui repose sur une quarantaine de mesures qui sont à la fois destinées à faire des économies pour diminuer le rythme d'évolution des dépenses et aussi pour aller chercher des recettes complémentaires. Dans ce plan d'attractivité, il y avait notamment le fait que les contrats qu'on proposait au personnel de remplacement soient des contrats sur mesure de la durée qui était souhaitée et pas forcément en fonction des besoins de remplacement du CHU. On s'est rendu compte à la fin de l'année 2024 qu'on avait des postes en surnombre dans un certain nombre de services. Par exemple, on a cherché à réduire ces surnombres. La masse salariale du CHU, c'est 60% de nos dépenses, avec cette mesure, on fait une économie de 3,7 millions d'euros qu'on va chercher à travers cette mesure-là. Pour autant, on continue à créer des emplois pour développer les activités nouvelles de l'établissement."
Vous avez aussi cherché à faire rentrer de l'argent supplémentaire ?
"Exactement. On est un hôpital qui facturait assez mal ses débiteurs, en particulier, les entreprises qui nous demandent de faire de la recherche pour leur compte, elles doivent nous rembourser toutes les dépenses qui sont liées à ces recherches. Et on avait une année de retard sur la facturation donc on a créé un poste d'adjoint administratif pour mettre un coup de collier et aller chercher 3,3 millions d'euros. C'est de l'argent qui était dehors. Mais aussi les recettes supplémentaires, c'est aussi une amélioration de la performance des services cliniques du CHU. La communauté médicale s'est vraiment mobilisée pour mieux coder les séjours patients, c'est-à-dire tracer toute l'activité qui est réalisée au CHU d'Angers (3,6 millions d'euros ndlr). On estime encore, d'ailleurs, qu'on a plusieurs millions d'euros de sous-facturation à l'assurance maladie par rapport à la réalité des patients et des activités qu'on conduit. Et puis on a, dans un certain nombre de cas, des séjours qui sont trop longs, soit parce qu'il nous manquait des hôpitaux de jour pour faire des activités de bilan, qu'on peut réduire sur une demi-journée, une journée, en s'organisant très bien, soit parce qu'on a des patients qui ont des difficultés sociales importantes et qu'on a du mal à faire sortir du CHU parce qu'on ne trouve pas la solution d'hébergement pour eux."
Fin décembre, où en est la situation financière du CHU ?
"Alors on a fait 60 à 70 % du chemin. On estime que notre déficit ne dépassera pas 2,5 millions d'euros en 2025 (prévisionnel), ce qui est une nette amélioration par rapport aux 7,5 millions d'euros de l'année dernière. On va poursuivre ces actions l'année prochaine pour arriver à l'équilibre à la fin de cette année 2026. Si on avait pu démarrer les 40 actions au 1er janvier, elles nous auraient permis d'être en léger excédent sur la fin de l'année 2025. Du côté de notre dette, il n'y a pas de dette accumulée, puisqu'en fait, on n'a jamais eu un niveau de déficit tel que ça entraîne des conséquences pour les années suivantes. Par contre, on a une dette auprès des banques liée à nos emprunts qu'on rembourse régulièrement, donc il n'y a pas d'inquiétude particulière. On est en dessous du seuil des 30 %, qui est le seuil d'alerte qui nous est recommandé par l'État. Sur les 15 prochaines années qui viennent, on a une année où on sera au-dessus de ce seuil, au moment où on aura de grosses dépenses sur le premier bâtiment Convergence et qu'on aura entamé les travaux sur Convergence 2, donc rien d'inquiétant."
Il n'y aura pas de nouvelles mesures ?
"Non, on va poursuivre les mesures qui sont engagées pour en tirer un bénéfice en année pleine, mais on ne mettra pas en place de nouvelles mesures, on n'en aura pas besoin. Pour rappel, ce n'est ni un plan d'économie ni un plan social. D'ailleurs, ça n'a pas réduit l'offre, au contraire. Puisqu'on a ouvert le Centre d'enseignement et de soins dentaires en septembre, on a ouvert cette unité passerelle au mois d'août et on a encore des nouveaux projets qu'on vous présentera en janvier."
Les syndicats Force Ouvrière, CFDT, et Sud-Solidaires y voient un plan d'économie.
Les résultats financiers du CHU d'Angers sur les dernières années :
+ 2,9 millions d'euros (2021) ; + 7,4 millions d'euros (2022) ; - 2 millions d'euros (2023) ; -7,5 millions d'euros (2024) ; -2,5 millions d'euros (prévisionnel de 2025)
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