Covid-19. Entre tests et vaccination, les pharmacies à flux tendu

A chaque vague, les officines sont submergées de demandes. Les commandes ne suivent pas toujours et les professionnels sont épuisés.

7 janvier 2022 à 9h50 par Coralie Juret

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Une pharmacie de Segré (49)
Crédit : CJ

Les pharmaciens sont épuisés. Après la forte demande de tests et de vaccins pour les fêtes, leurs officines sont sous l'eau, raconte Damien Lemagnen, trésorier du syndicat des pharmaciens du Maine et Loire. “Les tests, il faut attendre une bonne semaine là. Cette semaine on est complet, les semaines de fête on était complet d'une semaine à une autre. Et puis pour les vaccins, on est rendu à peu près à mars". "On n'a pas beaucoup de stock", explique le pharmacien segréen, "on n'est pas un centre de vaccination donc on peut pas se permettre de stocker 36 000 doses. Une fois que le flacon est ouvert il faut qu'il soit injecté dans les 6 heures, donc qu'on organise les choses. Quelqu'un qui arrive au comptoir, on ne peut le vacciner tout de suite, il faut que ce soit organisé en amont.

 

Approvisionnement au compte-goutte

 

Si vous avez besoin d'un test Covid, ou d'un rappel de vaccin, il faudra donc sans doute prendre votre mal en patience... D'autant que les pharmacies se heurtent aussi à des difficultés d'approvisionnement. “On essaie de répondre au mieux par rapport au stock qu'on reçoit. Généralement on a un délai de 10 à 15 jours pour recevoir nos flacons, donc on est toujours à flux tendu. On essaie de ne pas non plus perdre de doses, d'organiser du coup des journées où on vaccine. Et puis on essaie d'organiser à côté des journées où on fait des tests". Répondre aux demandes d'auto-tests pour les fêtes a aussi été un vrai casse-tête : "On a reçu une commande que j'attendais depuis un mois ce matin… très content ! On avait appelé toutes les semaines, on nous avait promis pour Noël, on nous avait promis pour le 31, pour le Réveillon on a toujours rien vu venir… On a reçu goutte-à-goutte, on a essayé de répondre comme ça avec un autre fournisseur mais c'était vraiment quantité réduite”

 

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Damien Lemagnen, installé à Segré, est trésorier du syndicat des pharmaciens du Maine-et-Loire.
Crédit : CJ

 

"Depuis plus d'un an et demi on ne s'est pas arrêté, et on n'ose même pas en voir le bout"

 

Du coup le prix d'achat des autotests flambe pour les patients et les pharmaciens qui doivent faire "au jour le jour" depuis un an et demi. Une situation usante pour les équipes avoue Damien Lemagnen. Le téléphone sonne à peu près toutes les 3 à 5 minutes pour demander soit des tests, soit des vaccins. Dans l’équipe on est tous humain donc on essaie de faire pour que ça se passe au mieux, pour que personne ne soit en rupture". "Faire un test en fait ça mobilise quelqu'un, ça demande un certain protocole : il faut que la personne s’habille, que ce soit dans un lieu particulier", explique le co-gérant de la pharmacie Galien. "Il faut faire un enregistrement administratif derrière, il faut attendre la réponse du test, que la personne patiente à la pharmacie. Nous on n'a pas un métier qui est habitué à ça, parce que les personnes viennent au comptoir avec une ordonnance, on délivre, on leur conseille sur ordonnance et après ils repartent. C’est toute une formation à avoir et qui est très compliquée… l'équipe est épuisée et les titulaires aussi, en toute franchise”

"Une situation très compliquée pour tout le monde", selon le pharmacien segréen qui évoque "des confrères découragés" face à la vente d'auto-tests en grande surface, "des informations contradictoires ou tardives" de la part des autorités. Alors que la vaccination doit encore s'accélerer avec la réduction du délai entre deux doses de vaccin, et que les élèves cas-contacts doivent présenter un test négatif tous les deux jours pour retourner en classe.