Cyberattaque : "beaucoup de maires payent, mais ne vous le disent pas", alerte Joël Balandraud, président de l'AMF 53

Depuis lundi, la mairie de Caen est victime d'une cyberattaque. En 2021, la ville d'Angers a connu la même attaque, tout comme les Coëvrons. Joël Balandraud, le président de l'AFM 53, appelle à la sensibilisation.

28 septembre 2022 à 12h25 - Modifié : 28 septembre 2022 à 12h35 par Alexis Vellayoudom

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Depuis lundi, les services de la ville de Caen dans le Calvados ont été complètement paralysés. Sur les portes de la mairie, des affiches informent les habitants que les serveurs ont subi une cyberattaque. Le maire précise que la ville subit dix attaques par seconde, une cellule de crise a été mise en place, mais aucune rançon n'a été réclamée.

Un phénomène qui touche aussi des hôpitaux et des petites villes, Joël Balandraud, maire d'Évron raconte : "personne n'est à l'abri, ça nous ait arrivé dans les Coëvrons, on a été attaqué, il y a 4-5 ans. On a failli perdre des centaines de milliers de fichiers, on a tout récupéré à force d'un gros travail, mais on est attaqué par des hackeurs qui nous réclament des Bitcoins, si vous ne savez à quoi ça sert les Bitcoins, c'est beaucoup de spéculation et c'est aussi du marché noir de hackeur et de criminel du net. C'est un sujet qui touche tout le monde et sur lequel les collectivités ne sont pas assez sensibilisées et quand ça leur tombe dessus, beaucoup payent, mais ne vous le disent pas, ce sont des choses qui sont un peu honteuse donc il faut libérer la parole là-dessus". 

 

Un expert en informatique dans chaque commune ? 

 

La solution semble facile, mais encore faut-il que les mairies aient les moyens d'embaucher. Le président de l'Association des maires de France de la Mayenne préconise une mutualisation : "un maire d'une petite commune ne peut pas se payer cette compétence et une secrétaire généraliste ne pourra pas avoir cette compétence. Par contre, qu'une mairie trouve la compétence à travers la Communauté de communes ou éventuellement le Conseil départemental, c'est possible. Il faut qu'on l'ait. Il faut qu'on soit capable d'avoir les bons logiciels, les bons réflexes". 

 

 

"beaucoup payent, mais ne vous le disent pas", explique Joël Balandraud
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

La ville d'Angers attaquée 2021

 

C'était en janvier, tout le système informatique mutualisé entre la ville d'Angers et Angers Loire Métropole avait alors été touché, mettant hors-service les ordinateurs des agents et les logiciels destinés à l'état-civile, les ressources humaines, etc. Impossible alors de se connecter au site Angers.fr et autres services. Ce jour-là, une rançon avait été demandée à la ville, revenue entre-temps à l'âge du papier et des crayons pour toutes les publications ou délibérations officielles. 

Doucement, Angers et sa métropole se remettent de cette attaque. Près de deux ans, pour que tout rentre dans l'ordre, du temps, mais aussi de l'argent. En février 2021, la mairie avait expliqué que la cybertattaque avait coûté 150 000 € et qu'elle engendrait 100 000 € de dépenses supplémentaires chaque année pour sécuriser le réseau informatique. Un montant arrondi à 500 000 € par Angers Loire Métropole en juin 2021. 

En Mayenne, le sujet sera abordé lors du Forum élus locaux & acteurs publics prévu le 15 octobre dans l'Espace Mayenne de Laval.