Duoday : des binômes en entreprise pour "déconstruire les préjugés sur le handicap" 

Huit entreprises et collectivités segréennes participaient aujourd'hui à cette opération nationale avec l'association Cap Anjou Bleu.

19 novembre 2021 à 10h57 - Modifié : 19 novembre 2021 à 11h01 par Coralie Juret

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Séverine (à gauche) et Hélène (à droite) ont découvert des similitudes dans leur travail
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

L'inclusion en milieu professionnel. C'est dans ce cadre que huit travailleurs de l’ESAT et de l’Entreprise adaptée de Noyant-la-Gravoyère passaient la journée en entreprise aujourd'hui, en lien avec leur projet professionnel.

L’opération Duoday consiste à les accueillir en binôme avec un salarié. Camille Grasset, gérante du centre équestre de Segré, retrouve Emmanuel. Habitué à travailler avec des publics en situation de handicap, elle avait accepté de participer l'an dernier et reconduit le duo aujourd'hui.

Camille Grasset : "il est surmotivé, c'est hyper agréable de travailler avec quelqu'un comme ça".
Crédit : Coralie Juret

 

Un vrai bénéfice pour le travailleur et l'entreprise : depuis son premier Duoday, Emmanuel passe voir l’équipe de Segréquitation toutes les semaines, et cette belle rencontre a soudé les salariés. Camille Grasset a aussi envie de "faire la demande d’accueillir"

La mairie de Segré-en-Anjou-Bleu a aussi joué le jeu avec l'accueil de trois personnes de l'ESAT dont Séverine, agente d'accueil qui souhaite devenir agent administraif en milieu ordinaire. Elle a passé sa journée avec Hélène Chesneau, agente administrative du service scolaire de la commune : "je veux faire découvrir que le handicap n'est pas forcément visible et qu'on a des compétences qui peuvent être importantes dans le milieu ordinaire". 

 

Séverine est venue découvrir le métier d'Hélène
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pendant la matinée, elle a survolé des logiciels, "on s'aperçoit qu'on a des missions qui sont identiques. Ce qui différencie ça va être les logiciels", confie Hélène. L'agent communale ira d'ailleurs découvrir le métier de Séverine à l'ESAT, "je suis très intéressée, on a déjà échangé, c'est là, qu'on a découvert qu'on avait des missions complémentaires". 

 

"Il y a un pourcentage élevé de handicaps invisibles qui font peur"

 

Comme elle, la mairie de Segré-en-Anjou Bleu, l'école maternelle de Noyant-la-Gravoyère, Lidl Segré, les Etablissements Mosset de Candé, le Relais de Saint Quentin-les Anges et Oxygène Radio ont tous accueilli une personne en situation de handicap psychique aujourd'hui.

Un moyen de favoriser l'inclusion en entreprise explique Alain Chenin, nouveau chargé de projets d'insertion professionnelle à Cap Anjou Bleu pour l'ESAT du Haut-Anjou et l'entreprise adaptée.

Alain Chenin : "les personnes en situation de handicap ont des compétences"
Crédit : Coralie Juret

 

L'idée d'un partenariat sur le long terme

 

Cap Anjou Bleu souhaite développer l'inclusion avec la mairie de Segré-en-Anjou, "avoir un partenariat plus ambitieux", explique Marion Neel, directrice des services scolaires à la mairie. Un coopération par étape qui pourrait aboutir à différents dispositifs comme le précise Alain Chenin : "qui prennent la forme de stages découvertes qui sont plus longs, des contrats de prestations de détachement qui peuvent individuels ou collectifs ou de la mise à disposition". 

 

L'envie d'un nouveau partenariat pour développer l'inclusion
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Avec peut-être à terme des embauches au sein de la mairie, "il y a des accompagnements possibles, des aides financières", souligne le chargé de projet d'insertion professionnel à Cap Anjou Bleu. D'autant que les personnes accueillis à l'ESAT sont aujourd'hui ambitieuse, "désormais, les personnes viennent à l'ESAT pour un temps avec l'ambition d'intégrer le milieu ordinaire. On espère que l'ESAT ne sera qu'un tremplin vers leur intégration", détaille Pascale Aveline, directrice par intérim de l'ESAT. 

L'association accompagne aussi les entreprises pour les aider à adapter les postes de travail et à manager ces travailleurs. 400 jours de stages et de détachements ont ainsi été réalisés depuis 2020.