Elections municipales 2026. Liste paritaire, fin du panachage, les communes de moins 1 000 habitants face à une nouvelle complexité
Pour les élections municipales de 2026, les candidats sur les communes de moins de 1 000 habitants doivent présenter une liste paritaire. Le panachage est supprimé. Des élus du Haut-Anjou se confient sur cette nouvelle obligation qui "complique les choses".
Publié : 26 novembre 2025 à 14h50 - Modifié : 26 novembre 2025 à 15h10 Alexis Vellayoudom
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Une nouvelle contrainte ou une aubaine pour la démocratie ? À l'aube des élections municipales de 2026, une nouvelle loi est venue s'ajouter au processus électoral des communes de moins de 1 000 habitants. Dès la prochaine échéance, les candidats devront présenter une liste paritaire. En clair, dans un Conseil municipal de 15 personnes, dirigé par une maire, il faudra obligatoirement 8 femmes et 7 hommes en alternance sur la liste, soit également deux hommes et deux femmes en adjoints ou l'inverse si c'est un maire. Le panachage est supprimé. Dans un contexte où le nombre de candidats baisse et les démissions augmentent, l'État cherche des leviers pour relancer la participation, mais surtout permettre d'avancer sur l'égalité "entre les sexes dans la vie publique", car les femmes ne représentent que 37,6 % des élus dans les communes de moins de 1 000 habitants. Sur le terrain, les élus comprennent la mesure, mais ne s'en réjouissent pas.
« Je trouve ça dommage, voire un peu idiot de l'imposer »
À la Jaille-Yvon, "c'est très compliqué de trouver du monde et surtout de trouver des femmes", confie Vincent Rebillard. Lui, qui a pris la succession de Pascal Chevrollier (ce dernier a démissionné au début de l'année pour raisons personnelles, ndlr), en cours de mandat, travaille actuellement à l'élaboration de sa liste. "J'espère y voir plus claire dans quelque temps."
De son côté, la maire de Juvardeil Juanita Foucher salue la mesure, mais regrette la manière. "Je déplore que les élus n'aient pas été consultés. La parité, c'est du bon sens de chaque élu, on essayait déjà de le faire, mais je trouve ça dommage, voire un peu idiot de l'imposer, parce qu'on n'a pas un vivier comme la ville d'Angers." Dans cette commune, il faudra 7 hommes et 8 femmes pour avoir une liste complète et dans les règles. "Aujourd'hui, j'ai plus d'hommes qui veulent venir que de femmes. Avec la parité, je devrais peut-être dire non à un homme motivé pour forcer une femme à venir."
Fin du panachage : « ça peut frustrer les électeurs »
Même constat chez Jacques Robert, 42 ans au service de la commune de Loiré et qui a décidé de raccrocher. Si sa commune fait partie des bons élèves avec une parité respectée, lui aussi aurait aimé plus de souplesse. "Un pourcentage imposé du sexe le moins représenté, homme ou femme, aurait été mieux, car là, ça risque d'être compliqué pour beaucoup de communes."
Surtout qu'un décret du 6 août 2025 est venu préciser la mesure, interdisant, désormais, le panachage. "Les bulletins modifiés à la main – ratures, ajouts, inversion de noms – seront désormais considérés comme nuls", précisent les autorités. En clair, les électeurs voteront pour des listes complètes et ne pourront plus composer. "Je ne vois pas pourquoi on a changé, hormis nous fragiliser et entraîner un nombre accru de commune sans candidats. Ça peut aussi frustrer les électeurs, en disant, ça ne sert à rien d'aller voter. Et puis j'ai peur qu'on politise nos débats avec des étiquettes", regrette Juanita Foucher qui porte aussi la voix de plusieurs élus via son rôle de vice-présidente de l'association des maires ruraux de France du 49.
Une certaine souplesse prévue dans la loi
À la sous-préfecture de Segré-en-Anjou Bleu, Djamila Medjahed constate : "Certains peinent déjà à trouver suffisamment de candidats, hommes ou femmes confondus, pour constituer une liste complète. D’autres, au contraire, dans des communes où les femmes sont très présentes dans la vie associative et sociale, redoutent de devoir écarter des volontaires féminines afin de respecter la stricte alternance." Cependant, l'État a prévu une "certaine souplesse". Les listes pourront compter jusqu'à deux candidats de moins ou deux de plus que le nombre de sièges à pourvoir, soit 13 ou 17 élus dans un Conseil municipal au lieu de 15. "Cette marge de manœuvre, qui tient compte du vivier local, permettra d’éviter que des élections soient compromises faute de candidats, tout en respectant le principe de parité", précise la sous-préfète.
"Avec cet allégement, ça peut le faire", estime Guy Chesneau, maire de Chenillé-Champteussé, commune de 345 habitants. Après 12 ans, lui, ne repartira pas et va profiter pleinement de sa retraite, "j'ai assez donné. Aujourd'hui, le maire est toujours pointé du doigt". Dans son conseil, ils sont 7 sur 15 à vouloir repartir, reste encore à trouver la moitié et respecter cette parité. Mais il estime que cette réglementation "complique quand même les choses. L'engagement dans une commune, c'est un deuxième boulot. Il faut des gens prêts à donner du temps. Parfois, c'est deux réunions dans la même soirée. Un portable qui sonne tous les jours, à chaque heure."
« On fait tous un effort »
Alors il y a-t-il des maires satisfaits de cette mesure ? Oui, mais ça reste nuancé. Il s'agit surtout de ceux où la parité était déjà respectée. C'est le cas à Armaillé, près de Pouancé, où la liste d'Emmanuelle Galisson est prête depuis cet été. "On se l'était un peu imposé sur le précédent mandat. On avait travaillé en amont sur nos réseaux sociaux en lançant un appel à la population pour rejoindre 2026", explique la maire. Résultat : six candidats retrouvés, dont quatre candidatures spontanées.
À Bouillé-Ménard, Yannick Galon, maire sortant, avoue avoir râlé au début, mais est désormais plus optimiste. Aujourd'hui, son Conseil municipal est composé au 2/3 d'hommes. "En réfléchissant, je me dis que c'est possible. Il va falloir cibler des gens, en trouver tout court." Les élus ont déjà commencé à faire concorde en réorganisant les postes d'adjoints. "Je n'avais que des hommes et là, on s'est organisé pour avoir la parité et l'alternance. On fait tous un effort", explique Yannick Galon. La liste n'est pas encore complète, mais il espère y avoir plus clair dès la fin de l'année. "Le mélange vie professionnelle et obligations parentales, c'est souvent le frein, mais être élu, c'est chouette ! On s'engage à travailler pour la Communauté. Il y a de belles choses à faire. J'invite tout le monde à venir voir comment ça se passe et à apporter des idées."
Que se passe-t-il s'il n'y a pas de liste ?
Au même titre que les communes où un Conseil municipal n'arrive pas à élire un maire, la loi prévoit la nomination par le préfet d’une délégation spéciale chargée d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’organisation d’un nouveau scrutin. La mesure est limitée à trois mois. "En réalité, elle reste très exceptionnelle : sur le terrain, les élus ou ceux qui souhaitent s'engager savent s’organiser et, le plus souvent, des bonnes volontés se manifestent au dernier moment pour compléter une liste, complète la sous-préfète de Segré-en-Anjou Bleu. Cette réforme bouscule les habitudes, mais elle n’a pas vocation à sanctionner. Elle invite plutôt à ouvrir davantage la vie municipale à toutes et à tous. Et au fond, c’est bien là l’enjeu : redonner envie de s’impliquer, de participer, de servir sa commune. Parce que sans candidats, il n’y a pas de démocratie locale."
Les candidats ont jusqu'au 26 février pour déposer leur liste en préfecture.
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