En Maine-et-Loire. Aide à la prise de rendez-vous, formation des soignants, des actions pour améliorer l'accès aux soins des personnes en situation de handicap
La Caisse primaire d'assurance maladie du Maine-et-Loire vient de signer une première convention de partenariat avec HandiCap'Anjou pour améliorer l'accès aux soins des personnes en situation de handicap. Elle prévoit des actions d'aide financière et administrative pour éviter que les patients renoncent aux soins.
Publié : 26 mai 2025 à 15h30 - Modifié : 26 mai 2025 à 15h36 Alexis Vellayoudom
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C'est un enjeu de santé publique, favoriser l'accès aux soins pour les personnes en situation de handicap. Selon les associations, au niveau national, près de 30 % de ces personnes seraient victimes d'un "surhandicap" qui les amènerait à renoncer ou à les empêcher d'accéder aux soins. Pour lutter contre cette tendance, la Caisse primaire d'assurance maladie du Maine-et-Loire et l'association HandiCap'Anjou qui gère 21 établissements dans Angers et sa périphérie, ont signé une convention de partenariat avec des actions concrètes.
Des situations urgentes
"Ce n'est pas une convention qui est venue des tours d'ivoire des directeurs, elle est arrivée des terrains", se félicite Marie-Eve Viarde, directrice générale de l'association créée par des parents et qui accompagne 5 000 personnes en situation de handicap. Des cas très concrets qu'énumère Bertrand Defois, directeur de l'un des trois pôles, celui dédié aux enfants avec des troubles neurodévelopmentaux : "Des parents qui n'ont pas de droits, d'accès, carte vitale ou compte Ameli donc ils ne peuvent pas bénéficier d'aide à domicile ou de soins, soit pour le frère, la soeur ou la personne [...] le plus prégnant, c'est les accès aux soins bucco-dentaires, trouver un professionnel accessible, mais ça peut être aussi des aides matérielles à la sortie d'hospitalisation. On a eu le cas en IME. Une jeune sortie après une hospitalisation longue et elle se retrouve sans rien, sans accompagnement. Ce sont des familles qui n'ont pas déclenché leurs droits ou n'osent pas aller chercher des aides".
Certaines cumulent ce que l'association appelle le "surhandicap". Il s'agit bien souvent de familles allophones qui ne parlent pas ou ne comprennent pas le français. "Récemment, on a accueilli une famille sous obligation de quitter le territoire français donc pas d'accès. Nos assistantes du service social peuvent aider, mais leur action est limitée", confie l'éducateur. La complexité des démarches s'ajoute aussi aux soucis du quotidien. "Par exemple, des jeunes enfants avec autisme qui ne peuvent pas accéder aux soins dentaires parce qu'ils ont des caries qu'on ne peut pas soigner de manière normale. Il faut une anesthésie, il y a des surcoûts. Et les surcoûts viennent faire un tel empêchement que les familles renoncent. Le premier empêchement à l'accès aux soins et aux droits, c'est le handicap. Le problème du dentiste devient annexe parce qu'il y a déjà tellement de problèmes à gérer. Il y a une fatigue de vivre qui devient majeure et qui fait qu'on renonce aux soins", rapporte la directrice.
Un constat partagé par la CPAM, c'est pour cela que les deux structures ont décidé de travailler main dans la main. "Aujourd'hui, sur les près de 800 000 personnes assurées en Maine-et-Loire, la grande majorité arrive à se débrouiller seule. Néanmoins, on a un peu près 26 % de ces personnes qui ont des difficultés, mais nous, on a du mal à cibler ces personnes", constate Bénédicte Samson, directrice de la CPAM 49.
Un accompagnement personnalisé
Alors pour éviter ce genre de situation dramatique, l'association s'engage à faire remonter les difficultés rencontrées sur le terrain et détecter les personnes en difficulté, en contrepartie la CPAM met à disposition du personnel. "On identifie les besoins et on met du personne la CPAM à disposition pour réaliser les soins, ouvrir des droits ou tout simplement faire de la prévention en santé", précise Bénédicte Samson, directrice générale. Parmi le personnel qui pourra être mobilisé et offrir ce service privilégié, les six conseillères du Fonds d'Action Solidaire et Sociale, dont le budget est à hauteur de 1,2 million d'euros. "Est-ce qu'ils ont besoin d'un médecin traitant, est-ce qu'ils ont besoin d'un transport sanitaire, créer son compte Ameli. Si la personne a du mal à trouver un dentiste, on va pouvoir l'aider à trouver un rendez-vous. Et puis s'il y a un reste à charge sur un soin, par exemple, un implant dentaire, on peut aider avec un financement sur notre Fonds." En fonction de la demande, ces équipes seront peut-être amenées à être étoffées, assure la CPAM.
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Autre action à développer, la formation des soignants, dispensée par les assistantes du service sociale et les infirmiers d'HandiCap'Anjou, notamment pour appréhender des situations face à des personnes autistes."C'est comment on habitue la personne qui a des résistances liées à son handicap. Il va falloir travailler l'habituation aux soins dans une pièce blanche qui ressemble à un bureau de médecin, gynécologue ou dentiste. Petit à petit, on va habituer la personne à la blouse blanche, à s'allonger sur le fauteuil, à accepter cette situation atypique pour lui qui peut le mettre en crise s'il ne la comprend pas. Si vous l'emmener directement chez le dentiste, c'est sûr que ça ne va pas passer", souligne Marie-Eve. Le dispositif Handisanét proposé par le CHU d'Angers devrait aussi rentrer dans la boucle. "On pourra aussi proposer cette aide auprès des 4 000 professionnels de santé du territoire", confirme la CPAM.
Cette formation s'adressera aussi aux personnels administratifs, dont "ce n'est pas le métier". "Le parcours de santé, ça n'est pas que les 15 minutes dans le bureau des médecins. C'est l'accueil de la secrétaire médicale, c'est la prise de rendez-vous, etc.", rappelle la directrice générale d'HandiCap'Anjou. "Tout ce qu'on va inventer pour aider à l'accueil des personnes en situation de handicap va servir à toutes les personnes standards, et même dans les écoles comme pour la santé mentale des jeunes." Une réunion de pilotage annuelle sera programmée pour faire le point sur les actions menées. La CPAM espère pouvoir développer ce type de convention avec d'autres associations.
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