En Maine-et-Loire, les sapeurs-pompiers manquent de moyens humains et financiers

Au 15 septembre, les sapeurs-pompiers devront présenter un schéma vaccinal pour venir travailler avec un risque de perte d'effectif dans un service déjà en manque de moyens.

31 août 2021 à 16h58 par Alexis Vellayoudom

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Les sapeurs-pompiers du Maine-et-Loire pourraient avoir de plus en plus de mal à répondre aux appels. Le 15 septembre, pour venir travailler, ils devront présenter une vaccination complète ou un début de schéma vaccinal sous peine d'être suspendu et d'une perte de salaire. Une décision que la CGT du Service d'Incendie et de Secours du Maine-et-Loire juge inacceptable alors que la profession manque déjà de moyens humains et financiers en Maine-et-Loire. 

 

Un audit sur les finances du SDIS 49

 

Aujourd'hui, 61 % des pompiers professionnels du Maine-et-Loire sont vaccinés, mais ce taux n'atteint que 33 % chez les sapeurs-pompiers volontaires, "si au 15 septembre, on n'est pas à 50 % dans les centres de secours, on ne pourrait pas faire la couverture opérationnelle. Ça veut dire des délais d'intervention plus longs, ça veut dire d'autres centres de secours qui viennent faire la couverture", explique Laurent Lelièvre, délégué syndical CGT du SDIS 49. 

Une situation qui nécessiterait du recrutement, mais le Conseil départemental a décidé de le geler. Le SDIS 49 est sous le coup d'un moratoire pour auditer ses finances. Depuis plusieurs années, le Département accorde des rallonges budgétaires au SDIS qui manque d'argent, "il y a un désengagement de l'Etat, un manque à gagner donc c'est les collectivités qui mettent la main à la poche. Dans cette pandémie, on aurait besoin d'avoir un 3SM, un service médical à la hauteur, mais comme on demande aux directeurs départementaux d'optimiser, de faire plus avec moins. Ça ce n'est pas possible", précise l'adjudant Lelièvre. Avec l'élection de Florence Dabin à la tête du Conseil départemental, la CGT du SDIS 49 espère entamer un nouveau dialogue pour sortir de ce gel des emplois. 

 

 

Le désengagement des collectivités
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Exemple concret de ce désengagement, depuis le 11 août, les sapeurs-pompiers doivent présenter un test négatif pour venir travailler. Des tests réalisés dans des conditions particulières d'après Laurent Lelièvre : "on aurait souhaité que ça soit une infirmière ou un infirmier qui viennent tous les matins dans chaque centre de secours. On demande aux agents d'aller sur leurs jours de repos se faire tester. On marche sur la tête". Le syndicat réclame que ces heures, prises sur les jours de repos, soient payées. 

 

La crise du volontariat

 

Autre souci qui touche tous les SDIS de France, la crise des sapeurs-pompiers volontaires. Un sujet qui ne date pas d'aujourd'hui, "depuis 1997, nous avons de moins en moins d'engagement de sapeurs-pompiers volontaires", souligne Laurent Lelièvre. Il pointe notamment la Loi de Travail de 2017 : "elle n'a pas été anodine. Le contrat de travail en CDI, c'est plus la règle, c'est le CDD. Là où on pouvait trouver un emploi à durée déterminé, les jeunes vont être obligés de bouger à droite à gauche et on ne pourra plus garder les sapeurs-pompiers volontaires. Et les collectivités locales, comme les mairies, avec le désengagement de l'Etat, elles n'ont plus trop envie d'avoir des sapeurs-pompiers volontaires qui peuvent partir dans la journée, car c'est un manque à gagner pour elles". 

 

La crise du volontariat
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Aujourd'hui, selon la CGT, il manquerait déjà 22 postes de pompiers professionnels au SDIS 49. Les conclusions du cabinet d'audit sont attendues en octobre.