En région. L'arnaque aux "faux coursiers" de plus en plus vaste, les forces de l'ordre appellent à la vigilance

C'est une escroquerie en "fort développement" qui concerne "tous les départements". A tel point que l'enquête est pilotée au niveau national par le COMCYBERGEND et le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. Il s'agit d'un hameçonnage aux "faux coursiers" à l'œuvre depuis un an. 

Qui est concerné ? 

L'ensemble des clients ou anciens clients des opérateurs victimes d'un piratage de fichiers clients, notamment Free, Orange et Bouyges Telecom, précisent les forces de l'ordre. "Les escrocs sont en possession d'informations des victimes : nom, prénom, nom de la banque, adresse postale, numéro de téléphone, très certainement adresse mail... mais rien sur les données bancaires (ni le numéro CB,  ni le crytogramme, ni même le code secret à 4 chiffres...)."

Comment l'arnaque fonctionne ? 

L'escroc se sert des données clients pour envoyer un SMS nominatif avec un numéro à appeler. À l'autre bout du fil, un homme ou une femme "avec un patronyme à consonance bien française", précise la gendarmerie. Il se fait passer pour le service d'opposition de la banque. "Il annonce à la victime que des paiements en cryptomonnaie ont été réalisés au sud de l'Espagne via le site BINANCE, raconte la gendarmerie. Et conseille fortement à la victime de faire opposition sur sa CB". 

Ce faux banquier demande alors à la victime potentielle de faire opposition en rédigeant un courrier appelé attestation sur l'honneur, "dans lequel la victime inscrit le code secret à 4 chiffres de sa CB qui devra être coupée en deux, entre le 8ème et 9 ème chiffre du numéro de carte, tout en laissant la puce intacte". L'escroc demande ensuite à ce que le tout soit mis dans une enveloppe à destination du siège de la banque à Nantes, tout en promettant d'éditer une nouvelle carte de crédit.

"Ensuite, il prévient la victime qu'un coursier va venir récupérer cette enveloppe et lui demande de rester en ligne avec lui tant que le coursier n'est pas arrivé. Durant ce temps, il interroge la victime afin de savoir si elle est seule, il demande également le montant du plafond de la CB (afin de savoir jusqu'à quel montant, ils pourront faire des débits...)", conclu les forces de l'ordre. 

Aujourd'hui, cet hameçonnage a fait des dizaines de victimes en Mayenne et en Maine-et-Loire avec des préjudices s'élevant à quelques milliers d'euros.