Grugé-L'Hôpital. VALECO retire les deux éoliennes de son projet

Selon nos informations, les deux éoliennes de Grugé-L'Hôpital ne verront pas le jour. L'éolienne de La Boissière est déplacée sur la commune de Renazé. Le projet du parc de la Queille concernera uniquement 3 éoliennes recentrées sur Renazé.

29 octobre 2021 à 8h24 - Modifié : 29 octobre 2021 à 8h25 par Alexis Vellayoudom

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Les deux éoliennes de Grugé-L'Hôpital étaient prévues dans ce champ
Crédit : Alexis Vellayoudom

Elles étaient 5 au départ, il n'en reste plus que 3. Rappel des faits, en 2018, le groupe VALECO prévoit un projet de 5 éoliennes à cheval sur la Mayenne et le Maine-et-Loire. Deux sont prévues au nord du bois Saint-Gilles sur la commune de Renazé, deux au niveau de la Croix des Landes sur Grugé-L'Hôpital, le long de la RD 71 et une cinquième sur la commune de La Boissière, le long du ruisseau des Dagueries. Plus tard, des riverains reprocheront à la société montpelliéraine et aux communes le manque d'informations sur ce projet. Ils constitueront ensemble l'association Bien vivre en Pays Bleu. Une pétition avait été lancée et signée par plus de 200 personnes. 

 

Une victoire pour l'association Bien vivre en Pays Bleu

 

C'est la satisfaction et la joie qui dominent au sein de l'association. Après plusieurs mois de combat, la préfecture du Maine-et-Loire a rendu son verdict dans un courrier datant du 11 octobre, "ce projet a évolué et aucune machine ne sera implantée en Maine-et-Loire", peut-on lire. L'association Bien vivre en Pays Bleu, a réussi à faire rebrousser chemin aux 2 éoliennes prévues sur Grugé-L'Hôpital, Brigitte Doris, riveraine installée au lieu-dit L'Avenue, en est la présidente : "nous avons travaillé sur deux habitations qui se positionnaient à moins de 500 mètres du projet. Nous avons fait valoir ces habitations qui étaient considérées comme un relais de chasse et une autre en cours de finition". 

 

Il n'y aura pas d'éoliennes à Grugé-L'Hôpital
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Selon nos informations, les habitations de la Croix des Landes et les Fillières, à moins de 500 mètres des éoliennes 3 et 4, ont été reconnues habitables. Or, la loi, interdit l'implantation d'éoliennes à moins de 500 mètres d'une habitation. La préfecture du Maine-et-Loire n'a donc pas validé les deux éoliennes de ce projet. Auparavant, le Conseil municipal d'Ombrée d'Anjou, mis d'abord en cause par les riverains pour le manque d'informations, avait émis un avis consultatif négatif pour l'implantation de ces deux éoliennes. Pierrick Esnault, le maire, n'a pas répondu à nos sollicitations. 

De son côté, la société porteuse du projet VALECO a répondu : "suite à des premiers échanges avec les services de l’état instructeurs durant le premier semestre 2021, le projet éolien de la Queille est en cours de révision. À présent, le projet compte 3 turbines, toutes situées à plus de 500 m des habitations conformément à la réglementation en vigueur". 

 

Un projet recentré sur Renazé...

 

Le projet éolien de la Queille est donc réduit à 3 éoliennes repositionnées sur la commune de Renazé. L'éolienne de La Boissière a été décalée de quelques mètres au nord-ouest ce qui arrange bien les nouveaux propriétaires du château de La Boissière restés en alerte. La vue de la Tour du château, datant du XIIème siècle, aurait donné directement sur l'éolienne,  "ça aurait tout gâché", nous livre le propriétaire. 

De son côté, Patrick Gaultier, maire de Renazé, soutien du projet, accuse le coup : "c'est regrettable d'enlever deux éoliennes pour deux bâtiments à l'abandon depuis 25 ans [...] mais VALECO n'a pas voulu s'embêter avec des procédures interminables". 

 

... mais le combat continue pour les riverains

 

De son côté, Brigitte Doris veut continuer son combat. En février, cette Sarthoise, venue s'installer avec sa famille en août 2019, découvrait la présence d'une éolienne proche de ses champs. Problème, le projet familial est de permettre à leur fille de lancer sa poulinière avec des poulains issus d'étalons français. La riveraine s'était alors inquiétée de la présence d'une éolienne à 600 mètres de ses champs : "on est très inquiet, on ne voudrait pas mettre en danger leur gestation et le futur de l'élevage de ma fille ".

L'éolienne en question, c'était celle de La Boissière, aujourd'hui décalée. Mais la présidente de l'association n'en démord pas : "elle est placée entre deux ruisseaux et elle se rapproche d'une Tour classée. Nous avons constaté que les terrains aux alentours, sont des zones radons de niveau 3, des substances radioactifs. L'éolienne reste très proche des poulinières et l'impact sera certainement très important. Qand, ils vont creuser et mettre les dalles, ça va remuer le radioactif".

 

L'association Bien vivre en Pays Bleu veut maintenant faire retirer une troisième éolienne
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Contactée, la société VALECO a répondu : "nous avons connaissance de cette caractéristique du sol au niveau de la zone d'étude. VALECO s’engage à respecter l’ensemble des procédures réglementaires nécessaires lors de la phase de travaux afin de limiter tout risque". 

Bien vivre en Pays Bleu dénonce aussi l'éloignement entre les deux éoliennes, au nord du bois Saint-Gilles, et la troisième plus excentrée à l'est, "avec un raccordement de 1,8 km. Ils vont longer la départementale, creuser pour passer les câbles et relier ces deux éoliennes à celle plus excentrée", s'agace Brigitte Doris. L'association va écrire au préfet de la Mayenne.