L'Anjou Bleu ambitionne de devenir un lieu prisé pour le tournage de films

L'Anjou Bleu a accueilli deux tournages de films dont Le pot-au-feu de Dodin Bouffant encore en cours avec Juliette Binoche et Benoît Magimel. L'Office de tourisme veut devenir une terre de tournage.

5 mai 2022 à 17h46 - Modifié : 6 mai 2022 à 10h24 par Alexis Vellayoudom

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Pauline Le Floch, chargée de développement au bureau d'accueil des tournages pour Solutions & CO
Crédit : Alexis Vellayoudom

Silence, ça tourne en Anjou Bleu ! Depuis quelques mois, le territoire a accueilli deux tournages de films dont le long-métrage Le pot-au-feu de Dodin Bouffant avec Juliette Binoche et Benoît Magimel, actuellement en tournage dans une demeure au sud de Segré. L'Office de tourisme de l'Anjou Bleu veut profiter de cette opportunité pour voir plus grand avec le bureau d'accueil régional des tournages, un organisme du Conseil régional des Pays de la Loire. 

 

Le rôle essentiel de l'Office de tourisme

 

Depuis janvier, ça n'arrête pas, l'Anjou Bleu est devenu un plateau de tournage. En février, la production du film La Morsure, premier long-métrage de Romain de Saint-Blanquat, organisait un casting à Bel-Air avant de tourner dans l'ancien collège de Combrée. Depuis quelques semaines, le territoire est passé dans une autre dimension avec l'accueil dans l'une des demeures, au sud de Segré, des acteurs français Juliette Binoche et Benoît Magimel pour le film Le pot-au-feu de Dodin Bouffant réalisé par Tran Anh Hung. 

 

L'Anjou Bleu veut devenir une terre de tournage
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Ce tournage n'aurait pu avoir lieu sans la détermination de l'Office de tourisme de l'Anjou Bleu qui a initié une belle collaboration avec le bureau des tournages de l'agence régionale Solutions & co, à la fin de l'année 202, "c'est une histoire de circonstances. En décembre dernier, il y a eu une annonce qui a été envoyée dans les boîtes mails des intercommunalités et des offices de tourisme avec cette recherche décor. Toute l'équipe s'est mobilisée pour faire des propositions. Et contre toute attente, l'équipe de repérage nous a contacté en début d'année et s'en est suivi un partenariat. On leur a organisé leurs visites. On a pris contact avec certains propriétaires. Et effectivement, nous avons trouvé le lieu pour le film Le Pot-au-feu de Dodin", raconte Alexandra Brisson, la directrice de l'Office de tourisme. 

L'équipe de repérage a visité près de 79 châteaux avant de trouver le lieu en Anjou Bleu. Mais en coulisse, le réseau des acteurs du patrimoine et la Demeure historique avec Christophe Le Bret a aussi dû s'activer pour répondre aux contraintes du réalisateur, notamment un trouvant deux potagers sur le secteur et un château secondaire en Anjou, mais aussi loger les 50 personnes qui sont sur le territoire pour deux mois. 

 

Les demeures historiques, l'atout de l'Anjou Bleu

 

"On a la chance d'avoir un patrimoine riche et pas trop dénaturé, mais aussi des fermes, des places et des entreprises. Ce sont des décors prêts à l'emploi", explique Alexandra Brisson. D'ailleurs, la directrice ne s'en cache pas, elle aimerait surfer sur cette vague pour permettre au territoire d'accueillir d'autres tournages pour développer l'image du territoire et attirer un nouveau public : "on a des acteurs économiques locaux très content puisqu'on a des réservations dans les hébergements, on a des repas aux restaurants, des commandes chez les producteurs locaux. Je pense qu'on peut satisfaire et être content de cette expérience et puis on souhaite voir comment on peut renouveler l'expérience et attirer d'autres tournages". 

Un sentiment partagé par Pauline Le Floch, chargée de développement au bureau des tournages de l'agence régionale Solutions & co qui avait fait le déplacement pour rencontrer les acteurs locaux lors de la présentation de la saison de l'Office de tourisme : "j'ai rarement été face à un Office de tourisme aussi réactif et compréhensif". Elle en a profité pour rappeler quelques chiffres, plus de 100 tournages dans la région en 2021, déjà 80 sollicitations depuis janvier, "avec des retombées directes, les productions françaises peuvent dépenser jusqu'à 30 000 € par jour sur un territoire, ça peut varier entre 50 000 et 200 000 € par jour pour les Américains", ajoute Pauline Le Floch. 

Elle a ensuite informé le public présent sur les conditions de l'accueil et d'un tournage : "en général, ce sont des équipes entre 20 et 50 personnes qui arrivent chez vous pour 4 à 6 semaines. Il y a donc des contraintes, mais elles ont l’habitude. Elles vous font une proposition de contrat, une convention de mise à disposition sans grille de tarif, ça peut varier entre 0 et 10 000 € avec des compromis comme prendre à leur charge la reprise d’un mur, votre relogement ailleurs si besoin. C’est quasiment du cas par cas. Si vous avez des objets de valeur, il faut les cacher ou les mettre de côté".  

L'Office de tourisme et la collectivité imaginent déjà la création d'un service dédié, "un agitateur de réseau dès qu’une annonce tombe", explique Alexandra Brisson.