Maine et Loire

Les Garennes-sur-Loire. L'entreprise TMW continue de s'atteler à la dépollution des eaux industrielles

Depuis 25 ans, TMW, une PME installée aux Garennes-sur-Loire, s'est spécialisée dans la dépollution des eaux toxiques des industriels, qui seraient autrement enfouies ou incinérées. Elle passe un nouveau cap avec un projet de valorisation de la matière solide de ces déchets.

Publié : 13 novembre 2025 à 16h45 par Marie Chevillard

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Guillaume Bourtourault, dirigeant de TMW, devant une centrifugeuse, avant son départ à La Réunion.
Crédit : MC

Ils peuvent traiter jusqu'à 72 000 litres d'eaux industrielles polluées par jour. L'entreprise TMW améliore encore les capacités de ses évaporateurs, développés depuis 25 ans aux Garennes-sur-Loire, près d'Angers. La PME s'adresse à toutes les industries obligées auparavant d'exporter leurs effluents toxiques, rappelle Guillaume Bourtourault, le dirigeant de TMW. "Ça leur coûte très cher, parce qu'il y a des transports en camion sur la route pendant des centaines de kilomètres, pour qu'ensuite, ces effluents soient en général incinérés, ce qui génère beaucoup de CO2 au final." C'est pour limiter cette empreinte carbone que TMW produit ses machines sur mesure : "c'est une petite station d'évaporation, qui permet à nos clients de récupérer de l'eau et une solution concentrée, qui représentera moins de 10 % du volume initial".

Si à ses débuts, l'entreprise avait travaillé sur des projets de dessalement de l'eau de mer, elle s'en est aujourd'hui détournée, à cause du coût très important du dessalement. Et se concentre donc sur la dépollution d'eaux industrielles, avec des clients locaux mais aussi dans toute la France : Spama au Plessis-Grammoire, qui fabrique des articles métalliques ; Sonel, en traitement de surface automobile et de luxe, à Nyoiseau ; Vallourec, dans l'industrie du pétrôle (siège dans les Hauts-de-Seine) ; Hermès... "Nos bassins de chalandise sont essentiellement la région de Grenoble avec la micro-électronique, la région du Nord sur la partie mécanique, et puis dans l'Ouest, on travaille aussi sur l'impression, la tannerie et l'agroalimentaire."

 

En plus des évaporateurs, des cristallisoirs en plastique

 

Aujourd'hui, TMW compte 25 installations en fonctionnement, et essaie de favoriser au maximum le réemploi. Par exemple, les vieilles installations sont recyclées et récupérées pour de nouveaux clients, si leur projet correspond. "On voudrait également travailler sur l'énergie nécessaire au fonctionnement des machines, pour en consommer le moins possible", précise Guillaume Bourtourault. La PME est d'ailleurs engagée dans un projet ambitieux, nommé Cristill 40, qui vise à donner une seconde vie au concentrat, la solution concentrée récupérée à la fin du processus de l'évaporateur.

"La prochaine étape, ce serait d'avoir carrément le solide qui pourrait être réutilisé ou revalorisé dans d'autres industries. Le tout grâce à un cristallisoir, non pas en acier comme ceux qui existent déjà mais entièrement en plastique, à pression atmosphérique avec des basses consommations d'énergie." Un choix de matière indispensable pour éviter les problèmes de tenue des matériaux et de la machine, avec les produits abrasifs concernés.

 

Guillaume Bourtourault détaille le projet Cristill 40, pour revaloriser le concentrat solide
Crédit : Marie Chevillard

 

Le principe reste relativement le même, explique le dirigeant de l'entreprise : "on va prendre les effluents, les concentrer, récupérer un maximum d'eau et aller jusqu'au solide, en terminant l'évaporation et en récupérant un sel à la sortie. Ce sel sera plus ou moins sec en fonction de ce que cherche l'industriel. On va commencer à vendre différentes gammes de produits, dont une liée à l'efficacité énergétique avec des pompes à chaleur, des échangeurs de chaleur..." Aujourd'hui, la PME emploie 15 personnes, et devrait bientôt recruter deux nouveaux salariés. Pour développer ce projet Cristill 40, l'entreprise est soutenue par l'État dans le cadre du plan d’investissement France 2030, à hauteur de 830 000 euros.

 

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Le désormais ex-préfet du Maine-et-Loire Philippe Chopin a remis la plaque "France 2030" à TMW.
Crédit : MC