Angers. "Bloquons tout" : Un ras-le-bol qui s'exprime dans le calme au barrage filtrant de Saint-Serge

C'est le plan d'économies à 44 milliards d'euros de l'ex-Premier ministre François Bayrou qui a poussé la plupart de ces gens dans la rue. En ce mercredi 10 septembre, journée de mobilisation citoyenne du mouvement "Bloquons tout", plusieurs perturbations sont constatées depuis ce matin en Maine-et-Loire. C'est le cas à Angers, avec des barrages filtrants au niveau des ronds-points de Saint-Serge et celui de l'Espace Anjou, avec aussi des ralentissements sur les voies sur berges et sur l’A11, direction Nantes, au niveau de la sortie 15 Angers centre.

Les transports en commun aussi sont perturbés, avec des retards observés sur les lignes de bus et de trams 5, 6, 9 et 11. De nombreux arrêts ne sont plus desservis, notamment Saint-Serge, Felix Faure, Faculté et Berges de Maine. Les trajets au sud d'Angers seraient les plus fortement impactés. Sur les rails, deux TER sur trois circulent ce mercredi.

"Un moment, il y en a marre", confie un cadre angevin

Au niveau du barrage filtrant de Saint-Serge, une centaine de personnes s'est mobilisée, venues d'horizons différents : des syndicalistes, citoyens, antifas, lycéens ou gilets jaunes déjà présents en 2018. Par petits groupes, ils ont bouché les 4 entrées du rond-point. Parmi eux, Romuald, 40 ans, et cadre dans une société angevine. "Notre rythme devient très compliqué. On a beau bossé tout le temps, avoir des postes à responsabilité, on n'arrête pas. On travaille même le week-end dans d'autres activités, mais à la fin du mois c'est dur. Il y a beaucoup de charges, explique celui qui dirige une équipe de 40 salariés. Quand on voit nos politiques qui se gavent avec notre argent et qui ne font pas attention à nous, qui dépensent notre argent avec nos impôts et bien à un moment, il y en a marre".  

Plus loin, des lycéens de Joachim du Bellay, Jean Renoir et David d'Angers se sont joints aux manifestants. C'est le cas de Laura et Chloé. Même s'ils ne comprennent pas tous les tenants et aboutissements de la situation économique, elles se sentent en danger : "L'avenir nous fait peur. On se demande qu'est-ce que ça va être. Et puis il y a aussi la question des discriminations. J'ai l'impression que c'est de plus en plus assumé les gens qui sont racistes ou homophobes". 

D'autres ont des idées plus radicales comme nous confie une citoyenne dans le cortège porter par l'extrême gauche qui souhaite la destitution d'Emmanuel Macron. "Tout de façon, il faudra passer par là. Mais je pense que ça ne fera que retarder le problème parce qu'il y aura quelqu'un d'autre à la place. Je pense qu'il faut une refonte du système politique qu'est complètement gangréné. Après, on est réaliste, on sait que ça ne sera pas en jour, mais c'est peut-être le début de quelque chose."

Alors malgré tous ces ralentissements, les filtrages se font dans le calme et les automobilistes sont patients. Certains auraient voulu participer au mouvement ou le soutient. Thomas est convoyeur, il arrive de Nevers : "Je soutiens le mouvement, mais en tant qu'intérimaire, je n'ai pas le choix d'aller à ma journée de boulot".

Une manifestation au CHU à 14h

Des ralentissements sont aussi à signaler à Beaulieu-sur-Layon, au croisement de la D1 et de la D160 ; à Chemillé, sur la D160 avant l’A87 ; Distré, près de Saumur, au rond-point entre la D960 et la D347 ; et à Cholet, au niveau du rond-point entre la D160 et la RN249.

Cet après-midi, une manifestation partira à 14 heures du CHU d'Angers, où les soignants ont installé un piquet de grève ce matin. Les abords du centre hospitalier sont donc à éviter. Même si le parcours est encore un peu flou, les manifestants, rejoints par ceux de ce matin, devraient rejoindre ensuite le jardin du Mail.