Maine et Loire

Maine-et-Loire. Facturation électronique : "il va falloir convaincre et expliquer"

À partir de septembre 2026, la facturation électronique sera obligatoire pour les entreprises françaises. Elles doivent, dès à présent, trouver un éditeur agréé pour se mettre en conformité. La DGFIP et les chambres consulaires lancent des points d'informations.

Publié : 29 septembre 2025 à 12h18 par Alexis Vellayoudom

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Nadège Dekenuydt, présidente de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat
Crédit : Alexis Vellayoudom

Dernière ligne droite pour la facturation électronique en Maine-et-Loire. D'ici le 1er septembre 2026, toutes les entreprises françaises, y compris les PME et TPE même en franchise de TVA, devront répondre à une nouvelle obligation, être en capacité de recevoir une facture électronique. Pour accompagner les entreprises dans cette mutation, la Direction générale des finances publiques du Maine-et-Loire et les chambres consulaires sont à pied d'oeuvre. Objectif, sensibiliser les entreprises pour s'équiper du logiciel adéquate. 

 

La facturation électronique, c'est quoi ? 

 

Finis le PDF. La facturation électronique sera prise en charge par une plateforme agréée par l'État et choisie par l'entreprise. Concrètement, toutes les données seront directement enregistrées dans une base de données liée à l'entreprise et transmises dans un format spécifique et identique pour toutes les entreprises françaises. Dans les faits, ça concerne notamment la réception des factures de fournisseurs d'énergie, d'accès au téléphone, internet ou B to B. Certaines données seront aussi directement transmises à l'État pour faciliter des démarches administratives. "Les entreprises vont pouvoir avoir une plus grande conservation de leurs documents (la conservation des factures est une obligation, ndlr) et une meilleure sécurité sur leurs factures", explique Nadège Dekenuydt, présidente de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat. 

 

 

La facturation électronique, ça implique quoi ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pourquoi ? 

 

Ce projet de dématérialisation fixe plusieurs objectifs. Il y a bien sûr la réduction de l'utilisation du papier, mais aussi des avantages économiques selon l'administration. "Le moment d'émission de la facture sera horodaté ce qui permettra, on l'espère, d'avoir un meilleur respect des délais de paiement des clients des entreprises. Et il y a plein d'avantages liés à la dématérialisation et au traitement automatisé de bases de données", justifie Nadège Dekenuydt. La DGFiP avance aussi le renforcement de la compétitivité des entreprises, l'amélioration de la lutte contre la fraude à la TVA, améliorer la connaissance en temps réel de l'activité des entreprises et la facilitation de la gestion quotidienne. 

 

Un nouveau casse-tête pour les entreprises ? 

 

"Dans un premier temps, ça va forcément être une contrainte. C'est une nouvelle obligation, il va falloir nous familiariser avec de nouveaux outils. Ça va nous prendre un peu plus de temps que les méthodes dont on avait l'habitude, admet Nadège Dekenuydt. En tant qu'entrepreneur et notamment sur les petites entreprises artisanales peu structurées souvent en franchise de TVA et très peu de monde, ça fait peur. C'est souvent vu comme une contrainte et une charge supplémentaire. C'est là où on a un travail d'informations à faire pour expliquer que le coût peut être minimisé ou compensé par des services complémentaires. Il ne faut pas en avoir peur."

 

Comment se passe le passage à la facturation électronique ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Cette nouvelle norme risque aussi de prendre du temps administratif pour les gérants d'entreprise. "On a des agriculteurs, surtout les petits exploitants, pour qui ça sera beaucoup de temps. Pour ceux qui fonctionnent en coopérative, c'est une nouvelle organisation", témoigne la Chambre d'Agriculture. D'autant que pour s'équiper, il faudra faire le tri entre les 105 plateformes agréées par l'État (dont la liste est disponible ici). "L'important, c'est vraiment de ne pas répondre à la première offre commerciale que vous recevez. Il faut prendre le temps de vous poser, d'être accompagné pour regarder quelles solutions vous correspondent le mieux. Je ne doute pas que les entreprises ont déjà reçu de nombreuses sollicitations. Moi-même, j'ai reçu celle de mon expert comptable, de mon logiciel de gestion au quotidien, ma banque a pensé à moi. On a plein d'acteurs qu'on connaît, déjà partenaires de l'entreprise, qui potentiellement se sont positionnées en tant que plateforme agréée", souligne la Meilleure ouvrière de France en esthétisme.

"Ça sera presque indolore", tempère de son côté Matthieu Billard, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Maine-et-Loire. Ces plateformes feront l'objet d'un audit pour un agrément de 3 ans. Un label de l'Institut National de la Propriété Industrielle va être créé. 

 

Quelle est la suite ? 

 

Pour le moment, l'obligation concerne essentiellement la capacité à recevoir ces factures électroniques. Mais en 2027, les petites et micro-entreprises devront être capables d'émettre électroniquement leurs factures (dès 2026 pour les grandes entreprises ndlr). En parallèle, l'État compte développer la transmission de données administratives, c'est le cas avec le projet d'automatisation de déclaration de la TVA sur la période 2025-2030. En clair, les déclarations de TVA des entreprises seront automatiquement pré-remplies, à la manière des impôts pour un particulier, grâce aux données des factures électroniques. La Chambre de Métiers et de l'Artisanat comme la Chambre d'Agriculture ou la Chambre de Commerce et d'Industrie s'attendent à un afflux d'appels d'entreprises demandant des conseils. De son côté, la DGFiP prévoit plusieurs réunions d'informations dans tout le département.