Maine-et-Loire. Des violences conjugales en hausse car la Justice "ne détourne plus le regard sur ces questions"

Les violences intra-familiales et conjugales sont en hausse dans le Maine et Loire. Une "bonne nouvelle" pour le procureur d'Angers car elles ne sont pas forcément plus nombreuses mais largement plus signalées.

9 février 2023 à 12h43 - Modifié : 9 février 2023 à 15h19 par Cyprien Legeay

Eric Bouillard a donné les chiffres de la sécurité dans le Maine et Loire.
Eric Bouillard a donné les chiffres de la sécurité dans le Maine et Loire.
Crédit : Cyprien Legeay/Oxygène Radio

Eric Bouillard, procureur de la République d’Angers et Pierre Ory, préfet du Maine-et-Loire, ont présenté avec les représentants des forces de police et gendarmerie le bilan de la délinquance et de la sécurité sur l'année 2022. Des chiffres en hausse, globalement, à relativiser ou mettre en perspective avec la pandémie de Covid-19. "Avec 8,7 %, la tendance est à la hausse concernant la délinquance générale, explique le préfet du département. Le Covid a eu des conséquences sur la délinquance, car les gens sont restés chez eux."

 

Des violences conjugales en hausse, "une bonne nouvelle"

 

Les violences intra-familiales (+49,2 %) continuent d'être "en très forte progression, car il y a un encouragement des autorités policières à déposer plainte. On ne détourne plus le regard sur ces questions", indique le procureur d'Angers Eric Bouillard. "Les violences constatées progressent et c'est bien parce qu'on est à peu près certains qu'on ne travaille pas sur des faits nouveaux, mais sur des faits qui, hier, n'étaient pas signalés à l'autorité judiciaire."

Une augmentation que le procureur accueille comme "une bonne nouvelle", tout en sachant que le terme n'est qu'à moitié approprié. "Avant, nous avions des femmes qui n'avaient pas toujours confiance pour venir vers nous. On se rend compte aujourd'hui que le travail établi avec les associations, ce lien de confiance, commence à se tisser."

Eric Bouillard appuie sur le fait qu'il n'y a pas forcément plus de cas de violences faites aux femmes qu'avant. "Simplement, nous avions des services de police ou gendarmerie qui avaient tendance à ne pas forcément prendre toutes les plaintes, c'est désormais systématique maintenant. Il n'y a plus de mains-courantes, que des plaintes."

 

Une hausse des cambriolages en zone rurale

 

Les cambriolages sont en baisse à Angers, mais globalement plus nombreux dans le département. Ils ont augmenté de 11 % sur un an, mais restent stable depuis 2019. À Angers, ils sont moins importants depuis 2019 (-27,2 %) mais en hausse en zone gendarmerie, plus rurale (+9,9 %).