Manifestations pour les salaires : le sanitaire privé veut son Ségur

Une mobilisation interprofessionnelle réunissait plusieurs syndicats hier dans les rues de Segré, Angers et Laval. Des professions variées réclament des emplois et de meilleurs salaires, notamment face à l'inflation.

28 janvier 2022 à 19h44 par Coralie Juret

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Une soixantaine de personnes défilait sur le rond-point de la Promenade à Segré jeudi 27 janvier.
Crédit : Coralie Juret

Ils défilaient pour un meilleur salaire et des emplois. Un millier de personnes à Angers, 200 à Laval, et une soixantaine à Segré se sont rassemblées sous une même bannière à l'appel d'une intersyndicale hier.

Dans le secteur sanitaire privé, Force Ouvrière souhaite par exemple la transposition du Ségur de la Santé. "Dans le sanitaire privé on est dans des situations assez incroyables où vous allez avoir des personnels par exemple des infirmières qui vont toucher les 183 €, et des moniteurs-éducateurs ou éduc spé qui ne vont pas les avoir", détaille Eric Landreau, secrétaire adjoint FO action sociale en Maine et Loire. "Nous, on demande que ce Ségur soit transposé dans le secteur privé dans les conventions 51, 66, Croix-Rouge et Centres de lutte contre le cancer."

Après des actions en décembre et janvier, le sanitaire privé a rejoint le mouvement interprofessionnel de ce 27 janvier pour les salaires et les emplois. Dans les établissements pour personnes handicapées par exemple (convention 66, NDLR), le point d'indice n'a augmenté que de 2 centimes depuis 15 ans"On part de très loin", estime Eric Landreau. "Dans le secteur, vous avez des salariés qui sont rémunérés en dessous du SMIC. C'est-à-dire que tous les mois on leur donne une prime pour rattraper le SMIC, sauf que cette prime ne sera pas comptabilisée pour la retraite".

Et le public n'est forcément pas mieux loti avec des agents pénalisés par l'inflation malgré le Ségur, et des problèmes d'effectifs en raison de cas de Covid, explique son collègue des Résidences du Val d'Oudon Frédéric Dauvier. Dans l'Education Nationale, on dénonçait aussi hier des baisses de dotation qui creusent le fossé entre les villes, plus attractives et les établissements de campagne.

 

Mobilisation généralisée pour les NAO

 

Une grogne générale pour les salaires dans la santé, l'éducation, le social, l'agroalimentaire ou encore l'industrie à l'appel de la CGT, FO, la FSU, l'Unef et l'UNL, exarcerbée par l'inflation depuis l'an dernier. Et l'occasion de mettre la pression sur les patrons à l'occasion des NAO dans le groupe Hutchinson.

"Il y avait un appel à rejoindre l'action nationale interprofessionnelle de ce jour, de façon à porter un message important au gouvernement Macron et aux politiques en général. En complément on avait l'actualité du groupe Hutchinson puisque nous démarrons les Négociations annuelles obligatoires (NAO) à partir d'aujourd'hui dans le groupe, jusqu'à demain pour une première réunion, qui seront suivies d'une deuxième réunion dans 15 jours", détaille Didier Godde. 

Le coordinateur CGT du groupe avait aussi mobilisé ses troupes devant l'usine Paulstra à 10h. Son syndicat réclame une augmentation générale de 5% des salaires et de minimum 100€ pour les plus bas, ainsi que la prime de 550€ versée l'an dernier aux salariés de Total-Energie dont Hutchinson est une filiale. Des négociations se tenaient hier à Château-Gontier pour la SNC le Joint Français, et aujourd'hui à Orléans pour la SNC Paulstra.