Château de Falloux. Des habitants de Bourg d'Iré s’inquiètent pour l’avenir du tourisme
David et William O'Neil ont mis en vente le Château Falloux, usés de se battre contre un projet éolien dont ils affirment ne pas avoir eu connaissance au moment de la restauration. Pour Isabelle de Pontevès, présidente de l'association les 3P, le projet éolien va à l'encontre du développement touristique.
23 août 2019 à 16h15 - Modifié : 26 août 2019 à 7h10 par Alexis Vellayoudom
« Une trahison », c’est le sentiment qu’éprouve Isabelle de Pontevès, présidente de l’Association Passé, Présent, Patrimoine. Pour elle, le vote de 2016 du Conseil municipal du Bourg d’Iré enterrait définitivement le projet éolien, « on pensait qu’on allait pourvoir s’appuyer dessus pour pouvoir mener à bien des projets sur le long terme. Ce projet éolien va à l’encontre du développement touristique », explique Isabelle de Pontevès.
Un projet qui date de 2013, où trois éoliennes de 150 m de haut devaient être installées 2 km derrière le Château de Falloux. Pour ses propriétaires, David et William O’Neil, ces éoliennes, si elles s’installent, vont « briser nos rêves ». Les deux Californiens ont investi plus de 5 millions d’euros pour la restauration complète du château en 3 ans, afin d’en faire un lieu touristique, mais aussi de réceptions pour mariages et d’autres évènements. L’implantation de ce parc éolien serait donc préjudiciable à leur projet de vie, selon les propriétaires. Ils ont décidé de vendre.
Un coup dur pour certains habitants du Bourg d’Iré qui avaient fait du Château de Falloux, le cœur d’un projet touristique pour la ville, « William et David O’Neil ont très largement investi pour la rénovation du château, ce qui implique aussi d’autres investissements dans le village par d’autres propriétaires […] et on pouvait penser dans les années futures à développer une économie touristique grâce à ce patrimoine. Avec d’autres associations, on prévoyait un parcours du 19ème », raconte Isabelle de Pontevès, présidente de l’association Passé, Présent, Patrimoine. D’autant que les investisseurs californiens ont fait travailler plusieurs artisans et entreprises locales sur la restauration du château.
« Je parle de trahison », ajoute Isabelle de Pontevès, « je ne comprends pas qu’on ne puisse pas travailler avec nous (associations). Derrière ce projet éolien, on se demande vraiment ce qui est caché du point de vue financier. Parce qu’amener un projet éolien qui est subventionné et ne profite qu’à un petit nombre de personnes, c’est quand même étonnant », s’exclame la présidente de l’association 3P.
Une visite avec un potentiel acheteur a lieu ce jeudi.