Château-Gontier : grève reconduite aux urgences

Les personnels épuisés, ont rejoint le collectif national Inter-urgences. Ils poursuivent leur mouvement pour demander plus de moyens face à une fréquentation de leur service en augmentation de près de 10 %.

23 août 2019 à 10h21 - Modifié : 23 août 2019 à 11h01 par Coralie Juret

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Xavier et ses collègues étaient à nouveau présents sur le marché de Château-Gontier ce jeudi pour in
Crédit : CJ

Ils ont déjà récolté plus d'un millier de signatures pour réclamer plus de moyens aux urgences de Château-Gontier. Une vingtaine de personnels du Centre hospitalier du Haut-Anjou est en grève depuis le 23 mai, soit la totalité des infirmiers et aide-soignants du service d'urgences, comme plus de 200 autres en France.

Après le marché de Segré, Xavier et trois de ses collègues étaient de retour sur le marché de Château-Gontier pour faire signer leur pétition hier matin. "C'est vraiment la fatigue, l'épuisement même de certains agents qui fait qu'on est parti dans le mouvement." Les urgences ont enregistré près de 18000 passages en un an, "pas loin de 10 % d'augmentation à effectifs constants" estime l'infirmier de nuit. Pour faire face, les équipes demandent la création de deux postes, "une infirmière d'accueil et un aide-soignant de nuit".

Des fermetures de lits à Segré et Craon

La première de leurs revendications, le passage des aides-soignants en 12 h, a été acceptée par la direction du Centre hospitalier du Haut-Anjou mais elle était déjà planifiée. Le manque de moyens impacte aussi les autres sites du CHHA comme l'explique Xavier. "Il y a eu beaucoup de fermeture de lits cet été. On nous avait annoncé qu'il n'y en aurait pas, il n'y en a jamais eu autant sur l'Hôpital du Haut-Anjou" dénonce l'infirmier. Et de citer "les 20 lits de médecine" de Segré ainsi qu'"une vingtaine entre Renazé et Craon".

"C'est l'humain qui trinque"

Xavier et ses collègues ont récolté hier 420 signatures d'usagers sur le marché de Château-Gontier, près de 1500 au total qu'ils remettront à la direction du Centre hospitalier et à l'Agence régionale de santé. Leur grève, bien qu'elle n'impacte pas le service, est reconduite jusqu'au 15 septembre dans l'attente des annonces de rentrée de la Ministre de la Santé.

"Les urgences sont en danger, vous aussi", scande leur tract. "On n'est jamais à l'abri d'avoir un problème" s'inquiète Xavier. "C'est des délais de prise en charge qui sont plus longs, des entretiens avec les familles qui ne sont pas aussi longs que ce qu'on voudrait faire, des soins faits rapidement sur des brancards..." illustre l'infirmier. Sa collègue Valérie, aide-soignante confirme : "quand les patients sonnent et qu'on ne peut pas intervenir tout de suite maintenant, c'est frustrant". Et de résumer : "il y a des jours où on ne se retrouve pas dans le métier qu'on a choisi".