Confinement : dans les EHPAD, on s’organise

Les Français sont désormais confinés depuis 10 jours, les résidents des maisons de retraites et EHPAD souvent plus. Pour lutter contre l'ennui, les équipes redoublent d'efforts et d'idées.

26 mars 2020 à 17h10 - Modifié : 26 mars 2020 à 17h18 par Coralie Juret

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Sophie Robin
Crédit : Sophie Robin collecte des cartes et dessins pour ses résidents, ici avec Johnny Dubset des Toques de

Au Centre pour personnes agées (CPA) Saint Joseph de Château-Gontier, les visites ont d'abord été restreintes,  puis rapidement interdites pour éviter toute contamination par le Covid-19 chez les 187 résidents. Ils ne le vivent pas trop mal pour l'instant raconte Sophie Robin, aide-soignante. 

“Pour l'instant ça va. Bien sûr il y en a qui comprennent, il y en a qui comprennent un petit peu moins par rapport à leur pathologie, des fois c'est pas évident. Il y en a qui sont surpris de l'ampleur du confinement, ils ne comprenaient pas trop. C’est surtout le fait de ne pas pouvoir avoir accès à leurs famille et aux sorties qui les pénalise le plus. On appelle les familles, on transmet le téléphone aux résidents. Mes collègues animatrices ont mis en place des vidéos par le biais de Skype, pour que les gens puissent voir leurs proches en vidéo”. Une adresse est prévue à cet effet, animcpa@ch-hautanjou.fr

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Une situation que les résidents eux-mêmes, de leur propre aveu, n’avaient jamais connue. De son côté, Sophie la Noyantaise organise une collecte de dessins et de cartes à Carrefour Market, à Noyant la Gravoyère, et aux Toques de Papa au Bourg d'Iré, “pour remettre un peu de couleur dans leur vie” entre quatre murs. 

Les “bouchées doubles”, malgré la fatigue

Ce confinement, c’est une épreuve de plus pour des équipes fatiguées, mais plus que jamais soudées. Elles tiennent bon : “Oui il y a plus de travail”, confirme Sophie Robin. “Il y a beaucoup plus de choses à mettre en place au quotidien et beaucoup plus de choses auxquelles on doit penser. Forcément du coup le fait d'appeler les familles c'est du temps en plus qu'il faut qu'on prenne pour nos résidents. Et pour nous en tant que soignant il y a un peu de fatigue, il y en avait déjà avant. On fait face, c'est un mauvais moment à passer et on espère juste qu’on s’en sorte tous en bonne santé et qu’on le transmette pas à nos familles. C’est ça aussi la crainte, soit de l’amener au travail ou soit de le ramener du travail”.

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La solidarité au sein de l'équipe aide chacun à tenir explique Sophie, “émue” du soutien des Français qui applaudissent à leurs fenêtres chaque soir. "Mais il ne faudrait pas oublier les autres aussi", rappelle l'aide-soignante.